Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 13:48


Pour  
Cournot, l’idée prétendument laïque de progrès est   une simple reconduction d'un préjugé religieux.

 "Aucune idée, parmi celles qui se réfèrent à l’ordre des faits naturels, ne tient de plus près à la famille des idées religieuses que l’idée de progrès, et n’est plus propre à devenir le principe d’une sorte de foi religieuse pour ceux qui n’en ont plus d’autre. Elle a, comme la foi religieuse, la vertu de relever les âmes et les caractères. L’idée du progrès indéfini, c’est l’idée d’une perfection suprême, d’une loi qui domine toutes les lois particulières, d’un but éminent auquel tous les êtres doivent concourir dans leur existence passagère. C’est donc au fond l’idée du divin ; et il ne faut point être surpris si, chaque fois qu’elle est spécieusement  invoquée en faveur d’une cause, les esprits les plus élevés, les âmes les plus généreuses se sentent entraînés de ce côté. Il ne faut pas non plus s’étonner que le fanatisme y trouve un aliment, et que la maxime qui tend à corrompre toutes les religions, celle que l’excellence de la fin justifie les moyens, corrompe aussi la religion du progrès".

 

Antoine Augustin Cournot

Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes (1872) Livre VI, chap 6, Vrin, 1973, p 535

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 13:36
 J'ai aussi entendu hier soir Paul Virilio ("Ce soir ou jamais)  nous parler du "progrès"..
 Extraits:
 "La terre est trop petite pour le progrès"
"Le progrès est un sacrifice consenti.  Le progrès,  c'est consentir à l'accélération de tout, y compris des catastrophes"  
"Chaque jour apporte une nouvelle catastrophe"  (crash, crise écologique, financière, épidémie)
 Nous sommes passés de la démocratie de l'opinion à la démocratie de l'émotion.: "Le communisme des affects, devenu international, c' est encore une autre catastrophe, porteuse d'une menace de fascisme d'une ampleur inédite"
 "Le "tout tout de suite" n'est pas compatible avec la démocratie"

 Je vais de ce pas acheter son dernier livre, Le futurisme de l'instant.
 En attendant je vous propose deux posts: le texte de Cournot sur le progrès et une fiche (rédigée par moi) sur Jonas.,
 Les thèses de Virilio sont à rapprocher de celles de Heidegger, Jonas,  Michel Henry (La barbarie) , Jean-Pierre Dupuy (Pour un catastrophisme éclairé) et bien sûr Günther Anders , cité ici dernièrement.

 (Inutile de vous dire que ces problématiques intéressent  les examinateurs de Sc. Po. Cf le sujet " Qu'est-ce qui s'éccélère dans l'histoire"?)
Partager cet article
Repost0
4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 13:31

Je lis ce matin ceci " la seule chose certaine, c'est la disparition de la gauche" 
 Le constat est suivi d'une explication. Vous pouvez lire l'entretien avec jean-Luc Nancy ici:"Le sens de l'hstoire a été suspendu"

Et en voici un long extrait :

 

Qu'est-ce qui s'est arrêté?

L'histoire représentée comme émancipation de l'humanité. Le sens de l'histoire a été suspendu, et cette suspension n'est pas .provisoire. Je ne dis pas qu'une histoire ne va pas reprendre, autrement. Mais être de gauche, c'était vivre dans le sentiment de participer à une histoire qui progressait, bon an mal an, vers la possibilité d'une plus grande justice sociale, d'une société plus juste, plus heureuse, plus pacifique. On était dans une bulle démocratie, humaniste, paradoxalement héritée de la guerre froide et qui n'a pas résisté à sa fin[…]

Ces dernières décennies n'auraient été  qu'un long processus de déception?

 De déception ou de mutation... 68 avait t marqué une première inflexion. Au lieu d'aspirer à des lendemains qui chantent, les manifestants ont dit: «On arrête tout; on s'interroge surie présent.» La société a cessé de se projeter vers l'avenir, changement dont le «no future» des punks a donné la version sombre et tragique. Ma jeunesse a été marquée par l'idée de futurisme, sous toutes ses formes, du commissariat au plan, pour l'économie et la société, jusqu'à la science-fiction pour la littérature. Mais déjà on s'interrogeait sur la vie du militant qui sacrifie tout son présent, amoureux, sexuel, artistique, sensible, au service d'un projet à venir. Voilà ce qui s'est perdu: le Progrès, épine dorsale de l'humanisme, dont on retrouve la trace déjà chez Pascal, lorsqu'il dit que l'humanité est une succession d'hommes qui montent sur les épaules les uns des autres pour voir plus loin. Mais ce doit être moins une déception qu'une leçon : l'humanité ne se donne à elle-même ni son image ni son but. L'homme n'est pas son propre but et il n'y a pas de but: il y a de l'existence, au présent, il y a du «sens» maintenant,

Le progressisme serait donc fondé sur un malentendu?

«Démocratie», «socialisme», «communisme» comportent, chacun de façon différente, une formidable équivoque: tout en désignant des formes d'organisation, un «commun» où l'émancipation pourra s'épanouir, ils dissimulent l'opacité de l'homme» et de ce «commun» qu'ils sont supposés faim advenir. Les mots dont nous parlons ont une coloration «politique», mais ils portent plus: ils portent, irrésolue, la question de l'homme. Aujourd'hui comme hier, la politique est nécessaire, à toutes les échelles, contre les asservissements, les dominations, les tutelles et les injustices. Mais l'enjeu est aussi de savoir pour quoi et comment quel «homme» doit être émancipé -aussi bien, peut-être, de lui-même. Cet enjeu n'est pas politique, il est philosophique, métaphysique. On a rétréci la raison, il faut la rouvrir, lui redonner de l'ampleur, du souffle, de l'esprit. Adieu à l'engagement politique, alors? Non, mais à notre grande illusion (ou religion) qui a été de croire que tout était politique. Maintenant, on s'aperçoit que la machine démocratique, tout en fonctionnant à peu près, n'est pas par elle-même porteuse de l'émancipation. Tout passe par la politique, mais rien ne peut s'y accomplir. la politique est toujours «pour demain» (maintenir des équilibres, ouvrir des possibilités de négociation), mais c'est en dehors de la politique que les choses s'accomplissent, dans l'art, dans la pensée, dans l'amitié, l'amour, dans tout ce par quoi l'homme sent et ressent. A l'instant où je vous parle, il fait beau et je vois la flèche de la cathédrale de Strasbourg par la fenêtre, ici et maintenant C'est là, ça fait du sens, c'est accompli et ce n'est pas politique ni religieux.

(Entretien avec Eric Aeschimann)

Partager cet article
Repost0
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 14:30
Kemal Dervis (ex administrateur de Programme des Nations Unies pour le développement) prône la lutte contre le réchauffement climatique comme remède à la récession
 "puisque des investissements massifs sont indispensables, il suggère qu'ils se concentrent sur la lutte contre le réchauffement climatique"
 C'est à lire dans le Monde p17, un article de Ph. Bolopion et CH. Maluszinski. Je n'ai pas encore le lien.
 C'était pour vous montrer que je n'ai pas de préjugé contre l'économie...
Partager cet article
Repost0
30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 14:58
On me dit, sur ce blog : pourquoi faire une telle fixation sur la dette?
"Ce sont des millions d'êtres humains... qui vont souffrir financièrement pendant des générations pour rembourser les emprunts émis par les Etats afin de relancer l'activité économique"
 Je vous encourage à lire l'article ce soir de Pierre-Antoine Delhommais, sur notamment , le lien entre dette publique et guerre...."Peites histoires de la dette publique" ( p 28)
 Sur ce débat,  lire aussi  ici 

 Je vois bien une question comme celle-ci : "Guerre et économie" ou plus pointée : "La guerre  est-elle l'un des ressorts de l'économie? "
Partager cet article
Repost0
30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 14:52


 Réponse de Hugo Billard à Pauline

Bonjour mademoiselle, Pour le concours commun des IEP, la règle est la suivante: Durée 3h, coefficient 3. Un seul sujet de dissertation. Le programme est celui des terminales : «Le monde depuis 1945». http://concourscommun.iep.fr/Epreuves.php

Le programme des Terminales est visible ici: http://lewebpedagogique.com/programmes/2008/04/22/programme-dhistoire-terminale-l/ Vous n'y trouverez rien qui aborde directement les questions géopolitiques des Proche et Moyen Orients. En revanche, la première partie du programme des Terminales porte sur "la confrontation est/ouest" (Proche et Moyen Orient compris), "de la société industrielle à..." (crises pétrolières comprises) et "à la recherche d'un nouvel ordre mondial" (tensions géopolitiques comprises). Donc si aucun chapitre ne porte directement sur le Proche et le Moyen Orient, tout concourt à faire de l'histoire de cette partie du monde un enjeu à ne pas négliger, utilisable presque partout... J'en profite donc pour vous conseiller la lecture du blog de Gilles Paris, sur lemonde.fr: ce journaliste aborde tous les jours, selon un axe très pédagogique, les enjeux de cette région, en revenant souvent sur l'histoire...
 http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/
 Très cordialement, Hugo Billard 
 Le jardin des retours


Partager cet article
Repost0
29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 16:48
Déjeuner avec Richard Descoings (avec quelques collègues). Nous étions invités pour débattre de la réforme du lycée. Nous ne pouvons pas vous raconter pour le moment : devoir de réserve (jusqu'à mardi). On y revient ensuite si vous le souhaitez.
 Pour ma part, j'ai plaidé (entre autres) pour la suppression des trois sections S, ES et L.
Partager cet article
Repost0
28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 18:06
Vous lirez lecompte rendu du livre de Gérard Rabinovitch dans le Monde De la destructivité humaine
 qui rejoint ce propos de A. Finkielkraut :
"La barbarie n'est pas la préhistoire de l'humanité. Elle est l'ombre qui accompagne chacun de ses pas"
Partager cet article
Repost0
23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 13:29
J'ai beaucoup aimé les propos au Club de l'économie de Marc de Scitivaux   ("Carnets verts de l'économie"-je ne le connaissais pas jusquà aujourd'hui) sur deux points :
1)  Le déficit public de la France. Son pronostic "il n'y a pas le moindre  espoir, la situation ne peut que se détériorer".
En effet seule une croissance forte pourait nous aider à redresser les finances publiques. Celle-ci est exclue. On ne peut plus augmenter les impôts, car on a déjà le plus fort taux de prélèvement d'Europe (du monde?). Donc ce qu'il faudrait faire: travailer 42h, porter l'âge de la retraitre à 70 ans,  supprimer 20% de fonctionnaires.. etc.. Donc cela ne se produira pas. Car aucun homme politique ne sera élu sur un tel programme ...
Le pire est évité aujourd'hui grâce à l'Europe et à l'Euro (taux d'intérêt bas)
2) En ce qui concerne les excès du capitalisme, il dit: ce qu'il faut incriminer, ce n'est pas le système, mais le bon père de famille qui s'imagine augmenter ses revenus en jouant à la bourse, avec des taux de 15%!!!
 Seuls les comportements individuels peuvent et doivent changer... C'est au citoyen de comprendre cela et de changer de comportement.

 J'attends bien sûr vos réactions sur ce discours moral et responsable concernant notre déficit et notre avenir (dette pour les générations à venir)
Partager cet article
Repost0
23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 08:01

Désespérant...
Partout le Net supplante l'écrit. Le "street journaliste" remplace le professionnel...
 Le New York Times est à vendre...
 C'était ce matin sur France culture Masses critiques
 Lire ceci  La fin du mythe journalistique

Partager cet article
Repost0