Isabelle Stengers : Résister à la barbarie qui vient

« Mon métier, ce sont les mots, et les mots ont un pouvoir. Ils peuvent enfermer dans des querelles doctrinaire ou viser le pouvoir de mots d’ordre –c'est pourquoi je crains le mot « décroissance », Mais ils peuvent aussi faire penser, produire des mises en communication  un peu nouvelles, bousculer les habitudes–c'est pourquoi j'honore l'invention du nom « objecteurs de croissance ». Isabelle Stengers Au temps  des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, p15, La Découverte, 2013

« Mon projet, écrivant cet essai, n'est pas de proposer des perspectives demandant adhésion, mais de chercher à mettre en mots, et peut-être en pensée , la manière dont ce que j'ai nommé l’"intrusion de Gaïa » met à l'épreuve nos perspectives. Il s'agit donc de susciter tout autre chose que de l’adhésion.– il faut bien plutôt que cela grince, que cela résiste, que cela proteste. C'est d'ailleurs pourquoi il y a quelque chose de l'ordre de la provocation délibérée dans mon choix, de nommer Gaïa, de la désigner, comme une forme inédite oublié de transcendance ».  Isabelle Stengers Au temps  des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient.

p.95

« Les économistes et autres candidats à la production de réponses globales, fondées sur la « science », n'existent pour moi qu'en tant que pouvoir de nuire. Leur autorité n'existe que dans la mesure où le monde, notre monde, reste ce qu'il est – c'est-à-dire voué à la barbarie » (Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, 2013)