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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 19:26
Youpi!
 Un programme pour vous ce soir: "Réussir sa mort, l'ultime défi" sur Fr 2.
à 22h10.
 Super soirée en perspective!
 Après , si vous  avez encore  le moral, vous pouvez regarder Alain Badiou sur la trois.
 (Pour moi, ce sera  tout sauf la TV ce soir! ou alors le cable)
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 14:20
Voici un texte de Nietzsche qui éclaire le film de Haneke,"Le ruban blanc"

 

 La généalogie de la morale,  deuxième dissertation, § 22. 

 Pour Nietzsche les hommes on inventé Dieu afin de pouvoir se torturer sans fin, et -  de fait -  la cruauté psychique trouve son plein emploi dans la pratique religieuse.

La religion est une maladie, la plus terrible qui ait jamais sévi parmi les hommes :

 

 

« On aura déjà deviné ce qui se passa avec tout cela et sous le voile de tout cela : cette tendance à se  torturer soi-même, cette cruauté rentrée de l'animal-homme refoulé dans sa vie intérieure, se retirant avec effroi dans son individualité, enfermé dans l' « État » pour être domestiqué, et qui inventa la mauvaise conscience pour se faire du mal, après que la voie naturelle de ce désir de faire le mal lui fut coupée, - cet homme de la mauvaise conscience s'est emparé de l'hypothèse religieuse pour pousser son propre supplice à un degré de dureté et d'acuité effrayant. Une obligation envers Dieu : cette pensée devint pour lui un instrument de torture. Il saisit en « Dieu » les derniers contrastes qu'il peut imaginer à ses propres instincts animaux irrémissibles, il transmue ces instincts mêmes en fautes envers Dieu (hostilité, rébellion, révolte contre le « maître », le « père », l'ancêtre et le principe du monde), il se plante au beau milieu de l'antithèse entre « Dieu » et le « diable », il jette hors de lui-même toutes les négations, tout ce qui le pousse à se nier soi-même, à nier la nature, le naturel, la réalité de son être pour en faire l'affirmation de quelque chose de réel, de vivant, de véritable Dieu, Dieu saint, Dieu juste, Dieu bourreau, l'Au-delà, le supplice infini, l'enfer, la grandeur incommensurable de la punition et de la faute. C'est là une espèce de démence de volonté dans la cruauté psychique, dont à coup sûr on ne trouvera pas d'équivalent :  cette volonté de l'homme à se trouver coupable et réprouvé jusqu'à rendre l'expiation impossible, sa volonté de se voir châtié sans que jamais le châtiment puisse être l'équivalent de la faute, sa volonté d'infester et d'empoisonner le sens le plus profond des choses par le problème de la punition et de la faute, pour se couper une fois pour toutes la sortie de ce labyrinthe d' « idées fixes », sa volonté enfin d'ériger un idéal - celui du « Dieu très saint »  - pour bien se rendre compte en présence de cet idéal de son absolue indignité propre. O triste et folle bête humaine! A quelles imaginations bizarres et contre nature, à quel paroxysme de démence, à quelle bestialité de l'idée se laisse-t-elle entraîner dès qu'elle est empêchée quelque peu d'être bête de l'action !... Tout cela est intéressant à l'extrême, mais, à trop longtemps regarder dans cet abîme, on se sent envahi par une tristesse poignante, et énervante, c'est pourquoi il faut s'arracher avec violence à ce spectacle. Il n'est pas douteux que nous ne nous trouvions en présence d'une maladie, la plus terrible qui ait jamais sévi parmi les hommes : - et celui qui est encore capable d'entendre (mais de nos jours on n'a plus d'oreilles pour entendre où il faudrait -), d'entendre retentir dans cette nuit de torture et d'absurdité, le cri d'amour, le cri de l'extase, enflammé de désir, le cri de la rédemption par l'amour, celui-là se retournera saisi d'une invincible horreur... En l'homme il y a tant de choses effroyables! - Trop longtemps la terre fut un asile d'aliénés! ».
La généalogie de la morale (1887), Idées, N. R.F, 1966. Traduction Henri Albert, pp 133-134

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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 13:12

 

 

Pour Freud, les guerres ne sont  pas seulement le produit de circonstances malheureuses, elles ne procèdent pas exclusivement  de décisions politiques incompréhensibles et  irresponsables. Elles ont des causes bien plus profondes, qui sont sociales et psychiques.

En vérité, les hommes ont beaucoup de mal à supporter l’état de paix. Et la guerre, parfois, peut apparaître comme une sorte de soulagement, un dérivatif inespéré pour ces « pulsions de mort » à  l’œuvre de façon constante quoique inavouée  dans toute société, même  en temps de paix.

 C’est exactement ce que montre le film de Michael  Haneke, Le ruban blanc (2009)

.
 Voici quelques extraits des principaux textes de Freud sur le sujet :

« Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort » (1915) in Essais de psychanalyse,

 Payot, 1981.

« Les peuples sont plus ou moins représentés par les États qu'ils constituent, ces États par les gouvernements qui les dirigent. Chaque ressortissant d'une nation peut, dans cette guerre, constater avec effroi - ce qui, déjà en temps de paix, tendait parfois à s'imposer à lui - que l'État a interdit à l'individu l'usage de l'injustice, non parce qu'il veut l'abolir, mais parce qu'il veut en avoir le monopole, comme du sel et du tabac. L'État qui fait la guerre se permet toutes les injustices, toutes les violences, ce qui déshonorerait l'individu. Il se sert contre l'ennemi non seulement de la ruse autorisée, mais aussi du mensonge conscient et de la tromperie délibérée, et le fait, certes, dans des proportions qui semblent dépasser tous les usages des guerres antérieures. L'État exige de ses citoyens le maximum d'obéissance et de sacrifices, tout en faisant d'eux des sujets mineurs par un secret excessif et une censure des communications et expressions d'opinions, qui met ceux qu'on a ainsi intellectuellement opprimés hors d'état de faire face à toute situation défavorable et à toute rumeur alarmante. Il s'affranchit des garanties et des traités par lesquels il s'était lié envers d'autres États, il ne craint pas de confesser sa rapacité et sa soif de puissance, que l'individu doit alors approuver par patriotisme.

Qu'on n'objecte pas que l'état ne peut renoncer à l'usage de l'injustice, parce qu'il se porterait alors préjudice. Pour l'individu, lui aussi, le respect des normes morales, le renoncement à l'exercice brutal de la force, sont en général fort, désavantageux, et l'État ne se montre que rarement capable de le dédommager du sacrifice qu'il a exigé de lui. Il ne faut pas non plus s'étonner que le relâchement de tous les rapports moraux entre les grandes individualités collectives de l'humanité ait eu une répercussion sur la moralité de l'individu, car notre conscience morale n'est pas le juge inflexible pour lequel la font passer les moralistes, elle est à son origine  « angoisse sociale » et rien d'autre.

Là où la communauté abolit le blâme, cesse également la répression des appétits mauvais, et les hommes commettent des actes de cruauté, de perfidie, de trahison et de barbarie, dont on aurait tenu la possibilité pour incompatible avec leur niveau de civilisation ». (pp 14-15)

 (c’est moi qui souligne LHL)

 

[La désillusion causée par la guerre] :

« Quand je parle de désillusion, chacun sait aussitôt ce que j'entends par là. Sans avoir besoin d'être un fanatique de la pitié, tout en reconnaissant la nécessité biologique et psychologique de la souffrance pour l'économie de la vie humaine, on n'en a pas moins le droit de condamner la guerre dans ses moyens et ses buts et d'aspirer à la cessation des guerres. On se disait, il est vrai, que les guerres ne pourraient cesser tant que les peuples auront des conditions d'existence si différentes, tant que chez eux l'appréciation des valeurs relatives à la vie de l'individu sera aussi divergente, tant que les haines qui les séparent représenteront de si puissantes forces de pulsion pour le psychisme. Aussi était-on préparé à ce que des guerres entre les peuples primitifs et civilisés, entre les races de couleurs différentes, voire des guerres entre les individus-peuples d'Europe peu développés ou redevenus sauvages, retiennent pendant longtemps encore l'attention de l'humanité. Mais on osait espérer quelque chose d'autre » Considérations…(p 10)

« Et voilà que la guerre, à laquelle nous ne voulions pas croire, éclata et apporta la... désillusion. Elle n'est pas seulement, en raison du puissant perfectionnement des armes offensives et défensives, plus sanglante et plus meurtrière qu'aucune des guerres antérieures, mais elle est pour le moins aussi cruelle, acharnée, impitoyable, que toutes celles qui l'ont précédée. Elle rejette toutes les limitations auxquelles on se soumet en temps de paix et qu'on avait appelées droit des gens, elle ne reconnaît pas les prérogatives du blessé et du médecin, ne fait pas de distinction entre la partie non belligérante et la partie combattante de la population et nie les droits de la propriété privée. En proie à une rage aveugle, elle renverse tout ce qui lui barre la route, comme si après elle il ne devait y avoir pour les hommes ni avenir ni paix. Elle rompt tous les liens faisant des peuples qui se combattent  actuellement une communauté et menace de laisser derrière elle une animosité qui pendant longtemps ne permettra pas de les renouer.

Elle a révélé aussi ce phénomène à peine concevable : les peuples civilisés se connaissent et se comprennent si peu que l'un peut se retourner contre l'autre, plein de haine et d'horreur. Bien plus, une des grandes nations civilisées est si généralement détestée qu'on peut être tenté de l'exclure, en tant que « barbare", de la communauté civilisée, bien' qu'elle ait prouvé par les contributions les plus grandioses son aptitude à en faire partie. Nous vivons dans l'espoir qu'une version impartiale de l'histoire apportera la preuve que cette nation justement, celle dans la langue de laquelle nous écrivons, pour la victoire de laquelle combattent ceux qui nous sont chers, est celle qui a le moins violé les lois de la morale humaine; mais qui a le droit en pareil temps de se poser en juge de sa propre cause? ».  Considérations, (pp 13-14)

 « Pourquoi, à vrai dire, les individus-peuples se méprisent-ils, se haïssent-ils, s'abhorrent-ils les uns les autres, même en temps de paix, et pourquoi chaque nation traite-t-elle ainsi les autres? Cela certes est une énigme. Je ne sais pas répondre à cette question. Dans ce cas, tout se passe comme si, dès lors qu'on réunit une multitude, voire même des millions d'hommes, toutes les acquisitions morales des individus s'effaçaient et qu'il ne restât plus que les attitudes psychiques les plus primitives, les plus anciennes et les plus grossières. Seuls des développements ultérieurs pourront peut-être apporter quelques modifications à ce regrettable état de choses. Mais un peu plus de sincérité et de franchise de tous côtés dans les relations des hommes entre eux et dans les rapports entre les hommes et ceux qui les gouvernent, pourrait également aplanir les chemins de cette transformation ». Considérations…, (p 25)

 

 

 

Pourquoi la guerre ?

« Cher Monsieur Einstein,

[…]

 J’ai scrupule à abuser de votre intérêt, lequel se porte sur la prévention des guerres et non sur nos théories.J'aimerais cependant m'attarder encore un instant sur notre pulsion de destruction, dont la faveur n'est nullement à la hauteur de l'importance. Au prix de quelque effort de spéculation, nous sommes en effet parvenus à concevoir que cette pulsion est à l'oeuvre en tout être vivant, et tend donc à provoquer sa décomposition et à ramener la vie à l'état de la matière inerte. Elle méritait en toute rigueur le nom de pulsion de mort, tandis que les pulsions érotiques représentent les aspirations à la vie. La pulsion de mort devient pulsion de destruction en se tournant, au moyen d'organes spécifiques, vers l'extérieur, contre les objets. L'être vivant préserve pour ainsi dire sa propre vie en détruisant celle d'autrui. Mais une partie de la pulsion de mort reste active à l'intérieur de l'être vivant, et nous avons tenté de déduire toute une série de phénomènes normaux et pathologiques de cette intériorisation de la pulsion de destruction. Nous avons même commis l'hérésie d'expliquer la naissance de notre conscience morale par un tel retournement de l'agression vers l'intérieur. Il n'est sûrement pas anodin, vous le remarquez, que ce processus s'accomplisse , à trop grande échelle; c'est carrément malsain, alors que le  retournement de ces forces pulsionnelles vers la destruction du monde extérieur soulage l'être vivant et a nécessairement un  effet bénéfique.[...]

 

De ce qui précède, retenons simplement pour nos buts immédiats  qu'il est vain de vouloir supprimer les penchants agressifs des hommes. On dit qu'il est, en des contrées heureuses de la terre où la nature fournit à profusion tout ce dont l'homme a besoin, des peuplades dont la vie s'écoule dans la douceur, et chez lesquelles la contrainte et l'agression sont inconnues. J'ai peine à y croire, j'aimerais fort en savoir plus sur ces bienheureux. Les bolcheviks eux aussi espèrent pouvoir faire disparaître l'agression humaine en garantissant la satisfaction des biens matériels et en établissant par ailleurs l'égalité entre les membres de la communauté. Je tiens cela pour une illusion. Pour le moment ils ont pris toutes les précautions pour s'armer et la haine contre tous ceux qui sont à l'extérieur n'est pas leur moindre expédient pour maintenir la cohésion de leurs partisans. Du reste, il ne s'agit pas, comme vous le remarquez vous-même, d'éliminer totalement le penchant humain à l'agression; on peut tenter de le détourner suffisamment pour qu'il n'ait pas à trouver son expression dans la guerre ».

  Pourquoi la guerre ? (1933), Résultats, idées, problèmes, P.U.F, 1938.

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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 13:35
Vous lirez et vous archiverez l'arcile de Pascale Senk dans le Monde aujourd'hui, p 17  "Mesdames, vous vieillirez aussi. La presse féminine entretient le jeunisme"
 Aux rédactrices de Marie-Claire "Ne vous prenez pas pour des leveuses de tabous et des pionnières parce que vous parlez d'orgasme dans chaque numéro" Pascal Senk
Pas de lien encore
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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 13:30
"Il est cet idiot utile qui pemet de voir ce qu'on ne voyait plus à force d'avoir le nez dessus". C'est dans le Monde aujourd'hui, p 16 "La médiologie est un sport de constat". Artice qui rend compte des Cahiers de la médiologie du CNRS. A archiver. 
 Pour vous familiariser avec les noms de Regis Debray, Guy Debord, Jean Baudrillard,Walter Benjamin, Gilles Deleuze....
 Vous  retouverez ces auteurs dans le dossier de 25 pages que je viens de terminer  et qui devrait être en ligne (je l'espère, mais cela ne dépend plus de moi) la semaine prochaine sur le site du Webpédagogique- enfin activé)
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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 21:37
"L'homme dispose de la sagesse rassemblée par tous ses ancêtres. Voyez pourtant quel imbécile il est".
Elias Canetti, Le territoire de l'homme
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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 21:32
"Tout ce qui est solide se dissout dans le numérique"  Remy Toulouse
 Vous lirez le dossier du monde ce soir  pages  18-19 ce soir: " Internet sera-t-il la  chance ou le tombeau du livre?"
 et aussi:
"Cette révolution es tune chance" par Arash Derambash
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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 21:28
Le cas du pélerinage à la Mecque désormais possible sur Second Life me semble très éloquent...ici
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29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 20:36
RSF a publié son rapport ici

 Il est intéressant de noter que la France n'est  que 42 ième, loin derrière les Etats-Unis: 20 ième.
 Il faut lire la note méthodologique, sur le site de RSF, pour comprendre commentest fait ce classement.
 Notez que les pays les mieux classés sont aussi ceux où il fait bon vivre (les pays scandinaves). La liberté de la presse est donc un bon indicateur de la qualité de la vie... (comme l'avait bien vu Benjamin Constant).
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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 13:29
"La numérisation des objets de la culture écrite"... "impose une mutation  bien plus forte que celle impliquée par la migration des textes du rouleau au codex" Roger Chartier.
 Il faut lire et archiver le dossier du Monde d'aujourd'hui. Vous pouvez aussi jeter un oeil ici
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