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14 septembre 2017 4 14 /09 /septembre /2017 15:47
Elisabeth de Fontenay et Alain Finkielkraut, En terrain miné..

"Je comprends qu'il soit plus déroutant pour soi de faire face à des critiques amicales qu'à l'animosité d'un ennemi" Elisabeth de Fontenay,  En terrain miné, dialogue avec Alain Finkielkraut.

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8 septembre 2017 5 08 /09 /septembre /2017 08:37

 

"Bien loin de s’effrayer ou de rougir même du nom de philosophe, il n’y a personne au monde qui ne dût avoir une forte teinture de philosophie. Elle convient à tout le monde; la pratique en est utile à tous les âges, à tous les sexes et à toutes les conditions ; elle nous console du bonheur d’autrui, des indignes préférences, des mauvais succès, du déclin de nos forces ou de notre beauté ; elle nous arme contre la pauvreté, la vieillesse, la maladie et la mort, contre les sots et les mauvais railleurs ; elle nous fait vivre sans une femme, ou nous fait supporter celle avec qui nous vivons".

 
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30 août 2017 3 30 /08 /août /2017 15:19
L'art adoucit la barbarie

L’art adoucit la barbarie 

  Eveiller l’âme,  renseigner l’homme sur lui-même, le mettre en présence des vrais intérêts de l’esprit, voilà ce qui  pourrait être considéré comme le  principal bénéfice de l’art.  Hegel précise  toutefois  que  l’adoucissement de la barbarie,  qui se produit en effet au moyen de l’art,  n’en est pas le but ultime. Éveiller l’âme n’est  en fin de compte  qu’un moyen  en vue de son véritable  but final,  qui n’est autre que la liberté : 


  « Nous voyons ainsi que l’art agit en remuant, dans leur profondeur, leur richesse et leur variété, tous les sentiments qui s’agitent dans l’âme humaine, et en intégrant dans le champ de notre expérience ce qui se passe dans les régions intimes de cette âme.
[ …]
  Ce qui importe c'est que le contenu que nous avons devant nous éveille en nous  des sentiments, des penchants, des passions ; mais, que ce contenu nous soit donné à travers la représentation ou que nous le connaissions pour en avoir eu une intuition dans la vie réelle, ce fait nous est tout à fait indifférent sous ce rapport. Nous pouvons, par la représentation, être aussi fortement saisis, secoués, remués que par la perception.  Toutes les passions, amour, joie, colère, pitié, angoisse, respect et admiration, sentiment de l’honneur, amour de la gloire, etc.  peuvent envahir notre âme sous l’action des représentations que nous recevons de l’art. L’art peut évoquer  en nous et faire éprouver à notre âme tous les sentiments, et c’est avec raison qu'on voit dans cet effet la manifestation essentielle du pouvoir et de l'action finale, sinon, comme on le pense souvent, son but final.
[ …]
 Il s’agit donc de rechercher ce but essentiel, cette fin en soi de l’art. Divers sont les contenus susceptibles de remuer notre âme,  et l’art doit faire entre ces contenus un choix et, pour opérer ce choix, il doit posséder un critère précis, en rapport avec ce qu'il considère comme sa destination véritable.
Cette destination peut être définie d’une façon formelle d’abord, autrement dit d’une façon telle que n’importe quelle œuvre d’art puisse s’en  acquitter.  L’art aurait notamment pour but l’adoucissement de la barbarie en général, et chez un peuple qui débute seulement dans la vie civilisée cet adoucissement des moeurs constitue en effet le but principal qu’on assigne à  l’art ».  G.W.F. Hegel, Esthétique,  Coll. « Champs », premier volume, tard. S. Jankélévitch, Ed. Flammarion, 1979, pp. 42 et 44-45.

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29 août 2017 2 29 /08 /août /2017 09:36
Le droit ne peut faire l'économie de toute référence à  la nature

 

La justice ne peut pas  dépendre exclusivement de conventions

Usbek, le héros des « Lettres persanes », explique ici à son interlocuteur Rhédi que l'idée de justice n'est pas arbitraire, ni même conventionnelle. Elle est donc naturelle. C' est au nom de cette idée de justice universelle que la conscience morale peut m'interdire, dans certaines circonstances, l'obéissance aux lois de la cité :

« La justice est un rapport de convenance, qui se trouve réellement entre deux choses; ce rapport est toujours le même, quelque être qui le considère, soit que ce soit Dieu, soit que ce soit un Ange, ou enfin que ce soit un homme.
Il est vrai que les hommes ne voient pas toujours ces rapports; souvent même, lorsqu'ils les voient, ils s'en éloignent, et leur intérêt est toujours ce qu'ils voient 1e mieux. La Justice élève la voix; mais elle a peine à se faire entendre dans le tumulte des passions.
[...] Quand il n'y aurait pas de Dieu, nous devrions toujours aimer la Justice, c'est-à-dire faire nos efforts pour ressembler à cet Etre dont nous  avons une si belle idée, et qui, s'il existait, serait nécessairement juste. Libres que nous serions du joug de la Religion, nous ne devrions pas l'être de celui de l'Équité.


Voilà, Rhédi, ce qui m'a fait penser que la justice est éternelle et ne dépend point des conventions humaines; et, quand elle en dépendrait, ce serait une vérité terrible, qu'il faudrait se dérober à soi-même.
Nous sommes entourés d'hommes plus forts que nous; ils peuvent nous nuire de mille manières différentes; les trois quarts du temps, ils peuvent le faire impunément. Quel repos pour nous de savoir qu'il y a dans le coeur de tous ces hommes un principe intérieur qui combat en notre faveur  et nous met à couvert de leurs entreprises! ».
 Montesquieu, Lettres persanes (1721), Lettre LXXXIII, Le Livre de poche, 1984, p. 161-163.

 

 

Si le droit n'était que le produit de conventions humaines, tous les systèmes  se vaudraient.. y compris les plus iniques !

"Toutes les sociétés ont leur idéal, les sociétés cannibales pas moins que les sociétés policées. Si les principes tirent une justification suffisante du fait qu’ils sont reçus dans une société, les principes du cannibale sont aussi défendables et aussi sains que ceux de l’homme policé. De ce point de vue, les premiers ne peuvent être rejetés comme vrais purement et simplement. Et puisque tout le monde est d’accord pour reconnaître que l’idéal de notre société est changeant, seule une triste et morne habitude nous empêcherait d’accepter en toute tranquillité une évolution vers l’état cannibale. S’il n’y a pas d’étalon plus élevé que l’idéal de notre société, nous sommes parfaitement incapables de prendre devant lui le recul nécessaire au jugement critique. Mais le simple fait que nous puissions nous demander ce que vaut l’idéal de notre société montre qu’il y a dans l’homme quelque chose qui n’est point totalement asservi à sa société et par conséquent que nous sommes capables, et par là obligés, de rechercher un étalon qui nous permette de juger de l’idéal de notre société comme de tout autre. Cet étalon ne peut être trouvé dans les besoins des différentes sociétés, car elles ont, ainsi que leurs composants, de nombreux besoins qui s’opposent les uns aux autres : la question de la priorité se pose aussitôt. Cette question ne peut être tranchée de façon rationnelle si nous ne disposons pas d’un étalon qui nous permette de distinguer entre besoins véritables et besoins imaginaires et de connaître la hiérarchie des différentes sortes de besoins véritables. Le problème soulevé par le conflit des besoins sociaux ne peut être résolu si nous n’avons pas connaissance du droit naturel.

Léo Strauss, Droit naturel et histoire (1953), trad. par M. Nathan et E. de Dampierre, Éditions Flammarion, 1986, p. 14. 

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 21:14
https://les-contemporaines.com/
 Les deux ouvrages seront en librairie au plus tard le 24 août (12 Euros);
 Mon éditeur propose d'envoyer un specimen à mes collègues. Si vous le souhaitez,  envoyez moi votre adresse postale à lhansen-love@orange.fr
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20 juillet 2017 4 20 /07 /juillet /2017 14:45
Saint François en discussion
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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 14:46
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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 10:14

 La complexité  de l’histoire
Théoriciens et hommes d’action n’ont pas du tout, a priori, la même lecture de l’histoire.  Tocqueville, qui fut l’un et l’autre, et  qui parle ici en tant que  philosophe, explique pour quelles raisons il ne peut en être qu’ainsi. Unilatérales, réductrices,  leurs  approches doivent être dépassées. Une lecture  éclairée de l’histoire, plus subtile, plus complexe, s’efforcera  de prendre en compte les divers aspects de la rationalité historique.

 


« J’ai vécu avec des gens de lettres, qui ont écrit l’histoire sans se mêler aux affaires, et avec des hommes politiques, qui ne se sont jamais occupés qu’à produire les événements sans songer à les décrire. J’ai toujours remarqué que les premiers voyaient partout des causes générales, tandis que les autres, vivant au milieu du décousu des faits journaliers, se figuraient volontiers que tout devait être attribué à des incidents particuliers, et que les petits ressorts, qu’ils faisaient sans cesse jouer dans leurs mains, étaient les mêmes que ceux qui font remuer le monde. Il est à croire que les uns et les autres se trompent.
 Je hais, pour ma part, ces systèmes absolus, qui font dépendre tous les événements de l’histoire de grandes causes premières se liant les unes aux autres par une chaîne fatale, et qui suppriment, pour ainsi dire, les hommes de l’histoire du genre humain. Je les trouve étroits dans leur prétendue grandeur, et faux sous leur air de vérité mathématique. Je crois, n’en déplaise aux écrivains qui ont inventé ces sublimes théories pour nourrir leur vanité et faciliter leur travail, que beaucoup de faits historiques importants ne sauraient être expliqués que par des circonstances accidentelles, et que beaucoup d’autres restent inexplicables ; qu’enfin le hasard ou plutôt cet enchevêtrement de causes secondes, que nous appelons ainsi faute de savoir le démêler, entre  pour beaucoup dans tout  ce que nous voyons sur le théâtre du monde ; mais je crois fermement que le hasard n’y fait rien, qui ne soit préparé à l’avance. Les faits antérieurs, la nature des institutions, le tour des esprits, l’état des mœurs, sont les matériaux avec lesquels il compose ces impromptus qui nous étonnent et qui nous effraient.
La révolution de Février [1], comme tous les autres grands  événements de ce genre, naquit de causes générales fécondées, si l’on peut ainsi parler, par des accidents ; et il serait aussi superficiel de la faire découler nécessairement des premières, que de l’attribuer uniquement aux seconds ».
 Alexis de Tocqueville, Souvenirs (1850-1851), Deuxième partie, Chapitre 1, Gallimard, Collection Folio-Histoire, 1999,  pp 84-85.
Note 1 : Février 1948.

 

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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 10:52
Propos d'actualité sur la guerre et la mort

Nouvelle publication des écrits de Freud  qui n'étaient pas très accessibles... Excellente nouvelle !

Propos d'actualité sur la guerre et sur la mort
    • Traduction (Allemand) : Éric Blondel, Ole Hansen-Løve, Théo Leydenbach
    • Édition : Éric Blondel
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28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 14:13
Sur les limites de la souveraineté populaire

« Le peuple n'a pas le droit de frapper un seul innocent, ni de traiter comme coupable un seul accusé,  sans preuves légales. Il ne  peut donc déléguer un droit pareil à personne. Le peuple n'a pas le droit d'attenter à la liberté d'opinion,
à la liberté religieuse, aux sauvegardes judiciaires, aux formes protectrices. Aucun despote, aucune assemblée, ne peut donc exercer un droit semblable, en disant que le peuple l’en  a revêtu. Tout despotisme est donc illégal ; rien ne peut le sanctionner, pas même la volonté populaire qu'il allègue. Car il s'arroge, au nom  de la souveraineté du peuple, une puissance qui n'est pas comprise dans cette souveraineté, et ce n'est pas seulement le déplacement irrégulier du pouvoir qui existe, mais la création d'un pouvoir qui ne doit pas exister».  ( Ecrits politiques, Folio-essais, p. 322).

 

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