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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 10:24
Sur l'obsolescence de l'homme

"L'humanité est périmée. Date de péremption : 1945, quand se conjuguent la découverte d'Auschwitz et les bombes d'Hiroshima et de Nagasaki. Sont alors devenus désuets, pêle-mêle : l'avenir, l'histoire, les valeurs, l'espérance et l'idée même de ce qu'on appelait, auparavant, "homme"." Gunther Anders

Propos que Roger-Pol Droit juge excessifs..

http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/06/09/l-obsolescence-de-l-homme-tome-ii-sur-la-destruction-de-la-vie-a-l-epoque-de-la-troisieme-revolution-industrielle-de-gunther-anders_1533798_3260.html

Moi pas du tout.

Ecoutez Gaël Giraud sur le changement climatique

 

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-22-septembre-2016

 

(j'ai du mal à comprendre pourquoi Arendt lui a préféré l' abominable  Heidegger )

 

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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 10:09

 

 

« Parler de contribution des races humaines à la civilisation mondiale pourrait avoir de quoi surprendre, dans une collection de brochures destinées à lutter contre le préjugé raciste. Il serait vain d’avoir consacré tant de talent et tant d’efforts à montrer que rien, dans l'état actuel de la science, ne permet d’affirmer la supériorité ou l'infériorité intellectuelle d’une race par rapport à une autre, si c’était seulement pour restituer subrepticement sa consistance à la notion de race, en paraissant démontrer que les grands groupes ethniques qui composent l’humanité ont apporté, en tant que tels, des contributions spécifiques au patrimoine commun.

Mais rien n’est plus éloigné de notre dessin qu’une telle entreprise qui aboutirait seulement à formuler la doctrine raciste à l’envers. »

Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, chapitre 1, Race et culture.

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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 09:41

Voici la conclusion du chapitre intitulé "La diversité des culutres contredit-elle l'existence de valeurs universelles?"

 

La vérité, selon le philosophe Karl Jaspers, est ce qui nous rattache les uns aux autres. Qu’ils soient sophistes, sceptiques, pluralistes, antihumanistes ou relativistes, les philosophes placent tous leur argumentation sous le signe d’une même exigence de rigueur, de probité et donc de validité, ou, osons le terme, de « vérité ». Que l’on soit philosophe ou pas, il est de toute manière impossible de s’ adresser à quelqu’un sans supposer que ce vis-à-vis peut éventuellement, non seulement vous comprendre, mais aussi adhérer aux valeurs implicites dont vous vous réclamez. Il est également absurde de prétendre mettre les hommes en garde contre l’intolérance et l’impérialisme, comme le font certains relativistes, tout en oubliant qu’alors on prône implicitement une éthique qui par définition enveloppe une échelle de normes acceptable par tout être intelligent, sans préjuger de ses convictions. Et ce sont d’ailleurs les mêmes philosophes, de Rousseau à Lévi-Strauss en passant par Hume ou Montesquieu qui réclament la plus grande compréhension à l’égard des différences culturelles et la plus grande tolérance envers l’altérité, et qui prônent parallèlement un idéal de justice universalisable. Il n’y a donc pour finir pas l’ombre d’une contradiction entre la reconnaissance de la diversité des cultures, non seulement en tant que fait, mais aussi comme une valeur primordiale, et l’universalité non pas des « valeurs », en elles-mêmes, car celles-ci sont conventionnelles et aléatoires, mais de certaines normes et principes éthiques universalisables. En d’autres termes, les hommes devraient pouvoir s’accorder, par delà leurs croyances religieuses ou philosophiques, sur la nécessité de lutter contre le mal. Car il est vrai -pour tous donc- qu’il y a du mal, c’est-à-dire de l’intolérable. Mais s’il y a du mal, c’est qu’il y a aussi du bien – certes très relatif ! – même, si ce bien, les uns le nomment « paix » « tolérance » ou « patience » et d’autres « royaume des cieux » par exemple. N’est-il pas sensé de supposer que tous les hommes pourraient s’entendre sur la nécessité de régler leurs désaccords, ou même seulement de les exprimer, mais sans faire exploser la planète ? Nous devrions pouvoir nous retrouver dans cette idée de « concorde discordante » dont les dialogues aporétiques de Platon, par exemple, ont constitué une illustration éblouissante. Posons pour finir, à titre d’épreuve, le fait que tous les hommes ont le même droit d’avoir des droits différenciés, dont en tout premier lieu celui d’adhérer, dans les limites du raisonnable, aux valeurs qui sont celles de leur communauté d’origine.

 

 

LHL Cours particulier de philosophie, Belin Poche, Coll. Alpha, 2016

 

 

Bibliographie :

 

Platon Cratyle in Œuvres complètes Editions Garnier, 1960

Protagoras G.F. 1967

Sophiste G.F 1969

 

Malebranche De la recherche de la vérité, X ième éclaircissement, Œuvres Tome 1, Gallimard , Bibliothèque de la Pléiade, 1979

Hannah Arendt Condition de l’homme moderne, Presses-Pocket 1961

 

Claude Lévi-Strauss :

Race et histoire, Paris Unesco 1952

Tristes tropiques, Librairie Plon 1955

L’anthropologie structurale deux, Librairie Plon 1973

Mythologiques, 4, L’homme nu, Librairie Plon 1971

Entretien Le monde 21 Jnavier 1979

Le regard éloigné Librairie Plon 1983

 

Tzvetan Todorov Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité humaine, Editions du Seuil 1989

Pierre-André Taguieff La force du préjugé Essai sur le racisme et ses doubles, Tel Gallimard, 1987

Paul Ricoeur Lectures , Editions du Seuil 1991

Revue Esprit, L’universel au risque du culturalisme Décembre 1992

Et Le choc des cultures à l’heure de la mondialisation, Avril 1996

 

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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 17:46

Lire ici André Comte-Sponville

 

http://iphilo.fr/2016/09/22/lavenir-du-politiquement-correct-cest-le-populisme-andre-comte-sponville/

 

 

 

 (« La logique du révolté est ... de s'efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel »

Dans "Sur une philosophie de l'expression" Brice Parain cite la phrase précédente et en fait le commentaire suivant:

" Mal nommer un objet c'est ajouter au malheur de ce monde, car le mensonge est justement la grande misère humaine, c'est pourquoi la grande tâche humaine correspondante sera de ne pas servir le mensonge."

Cette phrase n'est donc pas de Camus mais de Brice Parain, philosophe et ami d'Albert Camus).

(http://www.etudes-litteraires.com/forum/topic18864-mal-nommer-les-choses-cest-ajouter-au-malheur-du-monde.html)

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 10:49
Comment surmonter ses échecs..

Ce n'est pas du tout mon souci numéro un, mais j'étais vraiment heureuse de rencontrer Boris Cyrulnik.

Je ne sais pas quand il sera en kiosque...

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 17:56
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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 17:29

Je ne connaissais pas cette expression, elle n'est pas mal trouvée.....

Montaigne, Essais, éd. Balsamo et alii, II, XII, Pléiade, p. 546 :

« Quand Mahomet promet aux siens un paradis tapissé, paré d'or et de pierreries, peuplé de garces d'excellente beauté, de vins, et de vivres singuliers, je vois bien que ce sont des moqueurs qui se plient à notre bêtise, pour nous emmieller et attirer par ces opinions et espérances, convenables à notre mortel appétit ».

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 16:47

Je viens de lire un article de Jean-Marc Durand-Gasselin qui me comble. Il sagit d'éclairer les positions si étranges, en un sens, de Arendt ..

Essayer de mieux comprendre, notamment, ce qu' elle doit à Heidegger. Mais aussi ce qu'elle ne lui doit pas du tout (influence de Kant et Jaspers, refus de se dire philosophe etc..)

L'étiquette de "jeune-conservatisme dans une variante de gauche" a été conçue par Habermas .
L'article est accessible sur CAIRN pour 5 Euros

http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CITE_067_0065&USER=lhansen-love@orange.fr

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 18:35

Imposer le silence au corps et s'interdire toute jouissance (hormis dans la relation conjugale?) : une constante de toutes les religions

Voici un extrait du livre Les talibans et le silence de Norbert Rouland (Actes Sud) qui traite du rapport entre religion(s) et musique.

Pages 128 - 131

1

Autodafés d’instruments de musique, pianos pendus devant les locaux de la police, auditeurs de cassettes pris en flagrant délit de musique contraints d’ingurgiter les bandes magnétiques : les talibans avaient l’obsession du silence.

2

Pas seulement celui des sons : les visages aussi devaient demeurer impassibles. Comme le moine fou du Nom de la rose, ils condamnaient le rire. Quant aux femmes, la burka devait aussi imposer le silence à leur corps en les occultant. Autant de folies pour le lecteur occidental, même s’il est vrai que le Prophète n’aimait guère la musique (il la réservait à la lecture solennelle du Coran, à l’appel à la prière et aux fêtes de famille). Quel contraste avec nos mœurs ! Nous baignons dans un fond sonore quasi permanent, il arrive que la publicité véhicule des airs classiques et la Constitution valide la musique en associant La Marseillaise à la République [1][1] Article 2 : “L’hymne national est la Marseillaise”.

3

Pourtant, à y mieux regarder, les talibans sont moins exotiques qu’il paraît dans leurs rapports à l’art et même aux femmes. Leur attitude pose en effet plusieurs questions qui traversent notre propre histoire culturelle, politique et juridique.

4

Tout d’abord, l’homme peut être tenté de devenir l’égal de Dieu. Le mythe judéo-chrétien de la Genèse le chasse du paradis parce qu’il a voulu, comme Dieu, pouvoir connaître le Bien et le Mal. En interdisant la musique, la danse et la peinture, les talibans affirmaient l’exclusivité du pouvoir créateur de Dieu, dans la mesure où l’artiste est potentiellement démiurge. De même, en droit musulman, le souverain ne détient-il en théorie aucun pouvoir législatif, qui reste concentré dans la Sharî’a. Cette crainte n’est pas aberrante. Dans les mythologies de la Chine ancienne ou des Aborigènes australiens, les rites védiques indiens ou les cérémonies africaines, la musique a un pouvoir créateur. Pour les Chinois, elle exprime l’harmonie entre le Ciel et la Terre, le yin (féminin) et le yang (masculin) ; les Tamouls pensent que le monde est issu d’un tambour.

5

La musique est d’ailleurs particulièrement dangereuse par rapport aux autres arts (au moins quand elle n’est pas couplée à la voix, qui la rapproche d’un art figuratif). Comme l’a bien dit Stravinsky, souvent mal compris, la musique est “impuissante à exprimer quoi que ce soit”. La gaieté d’un air peut autant évoquer les retrouvailles des amoureux que, dans une perspective réaliste socialiste, la fête au kolkhoze.

6

Mais elle peut aussi détourner de Dieu. Saint Augustin confesse son trouble, en des lignes qui vont déterminer pour des siècles l’attitude de l’Eglise : “Je balance entre le péril qu’il y a de rechercher le plaisir, et l’expérience que j’ai faite de l’avantage que l’on reçoit de ces choses, et me sens plus porté, sans néanmoins prononcer sur cela un arrêt irrévocable, à approuver que la coutume de chanter se conserve dans l’Eglise, afin que par le plaisir qui touche l’oreille l’esprit encore faible s’élève dans les sentiments de la piété. Toutefois, lorsqu’il arrive que le chant me touche davantage que ce que l’on chante, je confesse avoir commis un péché qui mérite châtiment [2][2] Saint Augustin, Confessions, livre X, chapitre 33,....”

7

De même que dans l’acte sexuel, le plaisir est bien là. Qu’en faire ? Vaste problème. Compositeur par essence religieux, Bach répondra que la musique a pour fins la gloire de Dieu et la récréation de l’esprit. Mais bien avant le christianisme, le problème du plaisir avait agité les philosophes. Platon notamment. Là où les talibans choisiront le silence, il admet que la musique puisse jouer un rôle [3][3] Cf. E. Fubini, Les Philosophes et la musique, Librairie.... Mais avec tellement de méfiance qu’elle équivaut quasiment à une condamnation. Dans Les Lois, il précise que la seule musique acceptable est celle qui n’est pas contraire aux lois de l’Etat. Le plaisir qu’elle produit doit être surveillé, sous peine de corrompre la jeunesse. Dans La République [4][4] Platon, La République, X 607, a, b. et le Gorgias, il condamne l’utilisation des arts visant le seul plaisir : “Il ne te semble pas, Calliclès, que le jeu de la flûte fasse partie de ces activités qui ne visent qu’à procurer du plaisir sans se préoccuper du reste ? Et ne devrions-nous pas dire la même chose de toutes les autres activités de ce type, de la cithare, par exemple ? […] Et n’en va-t-il pas de même de l’enseignement des chœurs et de la poésie dithyrambique [5][5] Platon, Gorgias, pages 501-502. ?”

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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 17:33

Mon collègue et ami Rémi Brague

(Rémi Brague, né le 8 septembre 1947 à Paris, est un essayiste, historien de la philosophie, universitaire, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive, et connaisseur de la philosophie grecque. Il enseigne la philosophie grecque, romaine et arabe à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Il est membre de l'Institut de France)

me dit qu'il est en train d'écrire sur la question qui nous intéresse (comparer la Bible et le Coran). Il me redit que ce qui est écrit ne signifie rien tant que l'on ne sait pas ce qu'il en est du staut de ce texte. ( il écrit: "J'ai essayé d'introduire un peu de clarté en distinguant divers modes de présence (racontée, souhaitée, commandée) de la violence dans les textes bibliques et coraniques dans un article paru dans Le Débat, commentant l'assez bon petit bouquin de Barnavi, Les Religions meurtrières: « Habent sua fatwa libelli », Le Débat, 150, mai-août, p. 30-35)

En attendant la parution de ce prochain texte, il m'a envoyé celui-ci, que je vous recommande à mon tour.

http://www.academia.edu/11823206/Sur_le_vrai_islam_

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