A méditer : "L'odeur de réfectoire"
A méditer : "L'odeur de réfectoire"
Prenons un exemple: c'est l'hypothèse de Pater. Instaurer une loi qui interdise aux entrepreneurs une échelle de salaire excédant 1 à 10 (le patron ne peut être rémunéré plus de 10 fois plus que ses employés).
Cela contredirait la liberté les patrons de s'enrichir .. (idem pour les joueurs de foot! 680 000 Euros par mois pour Adebayor)
http://www.lequipe.fr/Football/breves2011/20110624_081204_om-adebayor-en-renfort.html
Vous me direz: tant pis!
Oui mais le pb, c'est qu'il existe un marché pour les patrons comme pour les joueurs de foot.
Donc ils sont libres d'aller exercer leurs talents ailleurs. Donc une telle loi ne serait concevable qu'au niveau international. Idem pour les joueurs de foot.
Conclusion: on ne peut pas interdire aux gens de s'enrichir. En revanche on peut imaginer que les patrons s'imposent à eux-mêmes volontairement ces restrictions.
Qu'en pensez-vous?
Le petit dernier, remis au goût du jour, il est arrivé..
Lire l'artcile du monde ce soir : La démondialisation et ses angles morts
Jean-Pierre Dupuy était ce matin l'invité de A. Finkielkraut
"Nous sommes des analphabètes de l'angoisse" Günther Anders
"Nous sommes capables de produire des choses que nous ne sommes pas capables de nous représenter" H. Arendt
J/P. Dupuy explique pourquoi le fait de Fukushima change tout....
"Ces simples choses, argent et or, telles qu'elles sortent des entrailles de la terre, figurent aussitôt comme incarnation immatérielle de tout travail humain" ( Proudhon, 1846)
Et aussi:
"Je suis pauvre, fils de pauvre : j'ai passé ma vie avec les pauvres, et, selon toute apparence, je mourrai pauvre. Que voulez-vous? Je ne demanderais pas mieux que de m'enrichir, je crois que la richesse est bonne de sa nature et qu'elle sied à tout le monde, même au philosophe" Proudhon, Philosophie de la misère,cité par Ch. Prochasson, chapitre "La gauche et tl'argent" in La gauche est-elle morale?
"Les imbéciles que nous sommes, livrés à eux-mêmes, s'autodétruisent rapidement car, tout à notre narcissisme, nous ne connaissons plus de hiérarchie"....
La réponse à ce malheur sert de conclusion aux Nouveaux Commandements pour le siècle de l'atome:
"Si je suis désespéré, qu'est-ce que cela peut bien faire?"
http://www.babelio.com/livres/Anders-Lobsolescence-de-lhomme/116523
c'est aussi dans Libé , ce matin: "Le plein d'obsolescence. Gubthers Anders et les loisirs de masse".
La vertu est le "principe" de la république selon Montesquieu. Le principe est l'état d'esprit déterminant d'un régime politique.
En république, le peuple est souverain, chaque citoyen est membre du souverain. La vertu est naturellement exigible du souverain (donc de chaque citoyen).
Montesquieu définit la "vertu" comme "l'amour des lois". Plus précisément: la vertu c'est, pour chacun d'entre nous le fait de donner la priorité à l'intérêt général sur nos intérêts privés ou nos passions.
Si la vertu n'est plus transmise par les Pères à leur enfants, la république va dégénérer. Car sans Autorité, l'amour des lois s'atténuera ou disparaîtra, la république pourra alors sombrer .. pour laisser la place au despotisme, sous quelque forme que ce soit...
( Nota bene: il me semble qu'en république en effet, l'amour de la loi devrait être inculquée par les Pères à leurs enfants.
Il me semble également que nos réprésentants devraient donner l'exemple de cette vertu si peu évidente aujourd'hui)
Mais comment la vertu est-elle transmise?
L’éducation et la république
En république, le citoyen est souverain. C’est pourquoi la vertu, c’est-à-dire le principe qui l’anime, en est la condition. Il appartient à l’éducation d’inspirer cette vertu, c’est-à-dire l’amour de la république :
« C'est dans le gouvernement républicain que l'on a besoin de toute la puissance de l'éducation. La crainte des gouvernements despotiques naît d'elle-même parmi les menaces et les châtiments; l'honneur des monarchies est favorisé par les passions, et les favorise a son tour: mais la vertu politique est un renoncement à soi-même qui est toujours une chose très pénible.
On peut définir cette vertu, l'amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandant une préférence continuelle de l'intérêt public au sien propre, donne toutes les vertus particulières; elles ne sont que cette préférence.
Cet amour est singulièrement affecté aux démocraties. Dans elles seules, le gouvernement est confié à chaque citoyen. Or, le gouvernement est comme toutes les choses du monde: pour le conserver, il faut l'aimer.
On n'a jamais ouï dire que les rois n'aimassent pas la monarchie, et que les despotes haïssent le despotisme.
Tout dépend donc d'établir dans la république cet amour; et c'est à l'inspirer que l'éducation doit être attentive. Mais, pour que les enfants puissent l'avoir, il y a un moyen sur: c'est que les pères l'aient eux-mêmes.
On est ordinairement le maître de donner à ses enfants ses connaissances; on l'est encore plus de leur donner ses passions. Si cela n'arrive pas, c'est que ce qui a été fait dans la maison paternelle est détruit par les impressions du dehors.
Ce n'est point le peuple naissent qui dégénère; il ne se perd que lorsque les hommes faits sont déjà corrompus ».
Montesquieu, De l’Esprit des lois (1748), Première partie, Livre IV, chapitre V, p 160, Ed. G.F. Flammarion