Regis Debray Finkielkraut le 21 novembre 2015
« Tout commence maintenant »
http://www.franceculture.fr/emission-repliques-l-adieu-a-l-histoire-2015-11-21
Régis Debray
« L'économie du salut a laissé la place au salut par l’économie "
Il y a un avant et un après Bataclan. Dans la dernière discussion avec Bernard Maris, -je disais : "une nation absorbée par l’économisme, loin de décourager le fanatisme le provoque ». Cette notion de l’instant, de l’intérêt, du tout à l’ego a créé un vide considérable.
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Quant à l’ennemi… Je suis prêt à faire l’apologie de l’ennemi. L’esclave met sa vie en jeu. L’esclave devient le maître selon Hegel ..
Cette idée que l’on peut vaincre avec des drones, cela peut mener très loin, et très bas.
Ce qui me semble très grave, c’est notre impuissance à croire en quoi que ce soit. C’est ce vide de croyances qui m’inquiètent le plus. Cette béance qu'on ne comblera pas par une rhétorique meurtrière.
(...)
Ce qui me fait peur c’est la disparition du politique. Peur que les couches les plus modernes du politique ne volent en éclats.Les couches supérieures de l’être-ensemble. J’ai peur que remontent les tribus, les fantasmes, lees chimères. Les gouvernements agissent à l’émotion.
L'épanouissement personnel a remplacé l’accomplissement collectif :
« Le bonheur, une idée pour les cons » De Gaulle
La lutte pour l’histoire est devenue une tâche importante.