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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 17:54

Descartes.jpg

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu que ceux mêmes qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont ». 
Cette déclaration inaugurale du Discours de la méthode est justement célèbre. Elle ouvre, à sa manière, les temps démocratiques. Le bon sens est universel, il est identique en tous les hommes, nous dit Descartes. Il n'y a donc pas de degrés dans l'humanité, puisque ce qui nous définit - la raison - est également distribué en chacun d'entre nous. Cela signifie-t-il que tous les hommes sont également sages, ou bien tous potentiellement savants.? Evidemment non. Car la possession d'un outil ne garantit pas son usage approprié et efficace, loin s'en faut: « ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien, poursuit Descartes. Le Discours de la méthode a précisément pour objet de nous montrer en quoi peut consister un « bon usage de la raison ». Mais pour bien entendre ce discours, et en tirer profit, il faut commencer par admettre que la reconnaissance de la vérité n'a rien d'aisé. En même temps, il n'est pas nécessaire de souhaiter posséder plus de raison. Il est impératif, en revanche, de faire de celle dont nous disposons le meilleur usage possible. « Ose te servir de ton propre entendement » dira Kant . Rendons hommage à Descartes d'avoir ouvert fermement la voie aux Lumières, et donc, indirectement; à l'Etat moderne qui tient tous les citoyens pour également capables de participer aux décisions collectives.

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 17:39

Pour tous ceux qui, comme mes élèves, commencent à étudeir Descartes, je vous propose un vocabulaire:

 

VOCABULAIRE DESCARTES (les propos entre guillemets sont de Descartes, extrait des Méditations ou  des réponses aux objections)

 

Dieu : « Substance que nous entendons être souverainement parfaite et dans laquelle nous ne concevons rien qui enferme quelque défaut ou limitation de perfection ». Cause efficiente : cause réelle, effective, de quelque chose : « le rien ne peut être la cause efficiente de quelque chose ».

Doute : décision de refuser de croire ce qui n’est pas certain ; suspension provisoire du jugement (il est « hyperbolique », c’est-à-dire exagéré  chez Descartes).

Hyperbolique : exagéré, démesuré.

Radical : qui vise non pas le contenu du savoir, mais ses principes, qui s’attaque à la base.

Esprit : Substance  dans laquelle réside immédiatement la pensée.

Substance : « Ce qui peut exister séparément » : ou encore «  toute chose dans laquelle réside quelque propriété ou attribut en tant que sujet ».

Corps :Sujet de l’ « extension » et des accidents qui présupposent l’extension :  figure, situation, mouvement (nota bene : l’étendue désigne la chose étendue, dont l’extension est la propriété).

Attributs : Propriétés d’une substance. L’ « attribut essentiel » est tel que la substance ne se peut concevoir sans lui (l’étendue est l’attribut essentiel du corps, la conscience l’attribut essentiel de l’âme).

Accidents :  Propriétés de la substance ( qui n’existent pas indépendamment d’elle). Une propriété accidentelle (non essentielle)  est une propriété qu’on peut ne pas avoir par opposition aux propriétés substantielles (ou essentielle)  qui font qu’une chose est ce qu’elle est.

Certain : Ce dont il est absolument impossible de douter.

Esprit :  Substance  dans laquelle réside immédiatement la pensée.

Imagination : Faculté de se représenter les choses matérielles en leur absence (« Une certaine application de la faculté qui connaît au corps qui lui est intimement présent » Méditation 5). Exemple : on peut imaginer un triangle, mais pas un chiliogone (figure à mille côtés), que l’on ne peut que concevoir.

Entendement : Faculté de former des idées claires et distinctes ; puissance de concevoir.  Seul il nous permet de percevoir ( la perception est une « inspection de l’esprit ») les objets pour ce qu’ils sont : c’est-à-dire en comprenant ce que nous voyons : « Je comprends par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit ce que je croyais voir de mes yeux » (Seconde Méditation) ;

Idée : Tout ce qui est conçu par l'esprit et qui représente quelque chose : « tout ce qui est dans notre esprit lorsque nous concevons une chose, de quelque manière que nous la concevions » (à ne pas confondre avec les images qui « dépendent de la « fantaisie corporelle » ni avec les autres « pensées » : « jugements » et « actions et affections ». (Nota bene : les idées en tant que telles ne peuvent être vraies ou fausses : seuls les jugements peuvent l'être. Exemple : « je vois un lion », n'est ni vrai ni faux. Mais « il y a un lion » est vrai ou faux).

Clair : (par opposition à obscur)  Présent et manifeste à un esprit attentif ;

Distinct : (par opp. à confus) : parfaitement clair. Dont tous les éléments sont clairs. Qui ne comporte aucun élément confus ou caché.

Evident : Est évidente une idée « tellement claire et tellement distincte que même les plus extravagantes suppositions des sceptiques ne peuvent le mettre en doute ».

Image : Représentation singulière, sensible, d'une chose corporelle. Une image est comparable à une peinture.

Jugement : Acte d'affirmer ou de nier ;

Percevoir : Identifier quelque chose, ce que seule peut faire une pensée.

Qualités sensibles : ce que nous livrent nos cinq sens (couleur, odeur, saveur), et qui ne nous renseigne pas sur la vraie réalité des choses . Les qualités « premières » sont celles qui sont stables et toujours perçues (poids, solidité, extension),  les qualités « secondes » sont fluctuantes (chaleur, couleur, consistance..).

Pensée : « Tout ce qui est immédiatement en nous et que nous connaissons immédiatement », autrement dit : ce qui reste , une fois éliminée toute extériorité . Je suis une chose pensante c'est-à-dire : « une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent ». La pensée, c'est tout ce qui appartient à ma nature, et n'en peut être dissocié.

Sens : faculté par laquelle nous saisissons les choses matérielles (même en leur absence).

Substance : « ce qui peut exister séparément » : ou encore «  toute chose dans laquelle réside quelque propriété ou attribut en tant que sujet » ;

Sujet :  La conscience active, en première personne, en tant qu’elle s’oppose à des objets.

Philosophie du sujet : philosophie qui prend pour fondement les certitudes et l’activité de la conscience.

Vrai : Conforme à ce qui existe effectivement. Qui s'impose à mon esprit comme à tout autre esprit.

 

(Pour la troisième Méditation)

Réalité matérielle et formelle des idées : (« formellement » a plusieurs sens chez Descartes, selon le contexte)

Matérielle :  en tant que opération de l'esprit

Formelle (opposé à matériel) : en tant que représentation (d'autre chose) pouvant donc attester de la réalité d'autre chose.

D’autre part :

Réalité objective (d’une idée) : La réalité « objective » est le contenu représentatif  par exemple la « réalité objective » de l'idée d'homme, c'est l'homme. La réalité « objective » de l’idée de Dieu, c’est Dieu qui existe effectivement.

Formellement /Objectivement : Formel, en général, la réalité formelle de quelque chose, c'est sa capacité d'agir de produire des effets. « Une chose est formellement dans quelque chose » formellement signifie  ici  réellement. Lorsque Descartes dit qu’une   chose n'existe qu' « objectivement », cela signifie : n’existe qu’en tant que représentation

Formellement / Eminemment : Formellement : effectivement. Eminemment : effectivement, mais à un plus haut degré, d'une manière plus excellente ; (« Il doit y avoir dans la cause d'une idée autant de réalité formelle que cette idée contient de réalité objective »)

 

 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 10:14

Vous connaissez tous la thèse de Norbert Elias (et Eric Dunning) dans leur ouvrage Sport et civilisation?

 Selon Norbert Elias, les hommes, grâce au processus de "civilisation", parviennent à adoucir  et limiter leur violence en la détournant vers des activités encadrées, donc moins sauvages  que la guerre ou la chasse.
Les sports de combat, bien sûr, mais aussi les sports d'équipe, et finalement, le sport en général, permettent à  leurs adeptes, et aujourd'hui, grâce aux médias, aux spectateurs,  d'exprimer leur violence sous une forme non sanglante,.. Un indiscutable bénéfice en somme (à l'heure où nous ne faisons plus la guerre en règle générale..)

 Ce qui soulève tout de même une question..
 Les hommes sont-ils donc irrémédiablement (naturellement) violents?

 Ou plus exactement, plus précisément: pourquoi la guerre exerce-t-elle une telle attraction sur l'inconscient des hommes?

 Freud a répondu à cette question ("Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort", et " Pouquoi la guerre?")

 

 Je vous propose dans le post ci-joint un texte de Emmanuel Carrère sur ce thème.

 

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 12:41

"Antigone a raison, mais Créon n'a pas tort"

 C'était  ce matin Répliques, à propos de la lecture de Billy Budd  de Herman Melville par H. Arendt :

 

 

http://www.franceculture.fr/emission-repliques-penser-le-bien-et-le-mal-avec-la-litterature-2011-11-05

 

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 10:49
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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 16:40

Rugby-poesie.jpg

 

 

 

C'est à lire ce jour dans Libé;

"Rugby, poème gestuel" par Alin Foix, p 25 
 Pour compléter mon dossier sur le sport, car j'ai peur d'avoir un peu laissé de côté cette dimension du rugby...

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 11:44

Rugby-nouvelle-zelande.jpg

 

L'analyse développée dans cet article illustre parfaitement la thèse de Robert Redeker dans Le sport est-il inhumain? (textes 30 et 33 dans mon dossier)

 

http://www.lefigaro.fr/sport/2011/10/21/02001-20111021ARTFIG00745-nouvelle-zelande-quand-le-rugby-est-une-religion.php

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 19:30

Vous vous dites peut-être qu'il n'est pas très prudent de faire des études de philo?
 Quels débouchés?
 Détrompez-vous!

Jean-Baptiste Froment, 32 ans, normalien, agrégé de philosophie est conseiller pour l'éducation de Nicolas Sarkozy.. Il est selon le Nouvel Obs, de fait, le coordonnateur du futur projet pésidentiel.

 Un joli poste pour un si jeune homme..

 

 

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 13:20
Voici pourqoi la "gauche" marxiste et socialiste est largement responsable de l'orientation désastreuse de la société actuelle:
 "C'est ...l'idée que le socialisme devait reprendre intégralement à son compte le projet industriel et hyper-urbain du capitalisme moderne qui explique l'incapacité dramatique du mouvement communiste - tout au long du XXe siècle - à construire la moindre vision critique de la croissance et, plus encore, à  percevoir les aspects profondément déshumanisants du mode de vie fondé sur la consommation, le spectacle et la mode qui allait progressivement en devenir le complément obligé (alors même que, dès les armées 1930, l'École de Francfort - je pense, entre autres, aux analyses extraordinaires d'un Siegfried Kracauer - avait su mettre ce point fondamental au centre de sa critique de la société libérale). Nous payons donc aujourd'hui au prix fort les   effets de cet aveuglement séculaire. [...]
 Cela dit, rien ne garantit plus, effectivement, que cette émancipation humainement nécessaire puisse encore être au rendez-vous; du fait de l'ampleur extraordinaire des retards que les peuples ont dû accumuler (la gauche et le mouvement communiste portant évidemment la responsabilité principale de ces retards) dans leur révolte indispensable contre un système social dont les différentes métastases ont déjà envahi toutes les sphères de la vie humaine".
 J.C. Michéa , Causeur, Oct  2011.
 (je profite de cette occasion pour  transmettre  un petit bonjour à J.C.Michéa avec qui j'ai travaillé pendant et après l' agrégation, mais depuis nous nous sommes perdus de vue. Je m'appelais alors .: L. Bonnecarrère)

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 19:55

Vous lirez cet article, qui vous intéressera,  de Eric Thomas, Président de 'lAssociation française du football amateur

 

 Pour ce qui me concerne, j'ai été frappée par cette phrase:

 

"Alors que les filles(les Bleues) ont réussi à susciter l'engouement et le respect en France, les garçons semblent avoir renoncé à tout sens de l'honneur et à une certaine fierté de jouer pour leur pays"..

 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/17/licencies-en-baisse-joueurs-surpayes-le-football-francais-a-l-heure-du-declin_1589024_3232.html

 


 Et bien bravo les gars!

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