Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 18:48
                                                                                                     

Très bel article de Gilles Bernheim, sur les Etats-Unis : "le pays des aventures intellectuelles". Le monde, 22 novembre 2006
Partager cet article
Repost0
3 novembre 2006 5 03 /11 /novembre /2006 15:39
Lu pour vous.
Je vous le recommande pour sa liberté de ton et son courage. Remarquable . A rapprocher du petit essai de Léo Strauss, Nihilisme  et politique

Voici la quatrième de couverture:

HANS MAGNUS ENZENSBERGER
traduit de l'allemand par Daniel Mirsky
Le forcené retranché dans un lycée, qui tire sur tout ce qui bouge, a-t-il quelque chose en commun avec les candidats aux attentats-suicides issus de la mouvance islamiste ?
Pour Hans Magnus Enzensberger, cela ne fait aucun doute. Ce sont des                « perdants radicaux » qui répondent aux mêmes caractéristiques et dont il dresse ici le portrait des hommes à la recherche désespérée du bouc émissaire, mégalomanes et assoiffés de vengeance, chez qui s'allient obsession de la virilité et pulsion de mort. Un assemblage fatal qui, en définitive, les conduit, quand ils se font exploser, à se punir et punir les autres de leur propre échec.
Romancier, poète, essayiste, Hans Magnus Enzensberger, né en 1929 en Bavière, est un des plus fins analystes de l'époque contemporaine. La publication au printemps 2006 du Perdant radical a suscité une polémique en Allemagne.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 18:45

"A la bonne soupe de Luc Ferry": lire le point de vue de Vincent Cespedes ce matin dans Libe:
 "Luc Ferry apprend à vivre aux bourgeois en alignant des lieux communs, et donc en dénaturant la philosophie, réduite à une bonne soupe, aussi tiède que celle servie par TF1 tous les 13H, avec des petits concepts qui flottent à la surface..."
 Un peu sévère, mais non totalement dénué de fondement.  Un philosophe ne devrait  pas s'ériger en professeur de  vertu et de ...bonheur. C'est un peu ...  génant .
C'est le même problème avec Comte-Sponville, Onfray...

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2006 6 30 /09 /septembre /2006 17:17
Lire Libe ce matin : Redeker soutenu par principe

"Même si je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, je me battrai pour que vous puissiez le dire" Voltaire
Partager cet article
Repost0
21 septembre 2006 4 21 /09 /septembre /2006 15:15

Selon Husserl, la philosophie a un lieu de naissance, la Grèce, et une terre d'élection, l'Europe:

"Poussons l'analyse à son terme : l'Europe a un lieu de naissance. Je ne songe pas, en termes de géographie, à un territoire, quoique elle en possède un, mais à un lieu spirituel de naissance, dans une nation ou dans le coeur de quelques hommes isolés et de groupes d'hommes appartenant à cette nation. Cette nation est la Grèce antique du VII ième  et du VI ième siècles avant Jésus-Christ. C'est chez elle qu'est apparue une attitude d'un genre nouveau à l'égard du monde environnant; il en est résulté l'irruption d'un type absolument nouveau de créations spirituelles qui rapidement ont pris les proportions d'une forme culturelle nettement délimitée. Les Grecs lui ont donné le nom de philosophie ; correctement traduit selon son sens originel, ce terme est un autre nom pour la science universelle, la science du tout du monde, de l'unique totalité qui embrasse tout ce qui est. Très vite l'intérêt d'abord dirigé sur le tout et, par là même, la question du devenir qui englobe toutes choses et de l'être qui subsiste dans le devenir commencent à se scinder en fonction des formes généraleset des régions de l'être ; et ainsi la philosophie, l'unique science, se ramifie en une diversité de sciences particulières.
L'irruption de la philosophie prise en ce sens, en y incluant toutes les sciences, est donc à mes yeux, si paradoxal qu'il paraisse, le phénomène originel qui caractérise l'Europe au point de vue spirituel.Je voudrais ici affronter une objection toute prête : à savoir, que la philosophie, la science des Grecs ne serait pas leur création distinctive et qu'ils n'auraient fait que la diffuser dans le monde. Eux-mêmes abondent en récits sur la sagesse égyptienne, babylonienne, etc.. ; même en fait ils ont beaucoup reçu d'eux. Nous possédons aujourd'hui une masse de travaux sur les philosophies indienne, chinoise, etc.., qui ne sont aucunement analogues à celles des Grecs. Et pourtant on ne doit pas supprimer les différences de principe et passer à côté de ce qui est plus essentiel que tout le reste. La manière de poser le but et, par voie de conséquence, le sens des résultats atteints sont fondamentalement différents de part et d'autre.
Seule la philosophie grecque conduit, par un développement propre, à une science en forme de théorie infinie, dont la géométrie grecque nous a fourni durant des millénaires l'exemple et le modèle souverain. La mathématique, - l'idée d'infini, de tâches infinies - est comme une tour babylonienne bien qu'inachevée elle demeure une tâche pleine de sens, ouverte sur l'infini ; cette infinité a pour corrélat l'homme nouveau aux buts infinis".

E. Husserl, la Crise de l'humanité européenne et la philosophie (1935), traduction de P. Ricœur, Éd. Aubier, 1949, réédité en 1987, p. 35.

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 08:23

"Il est difficile de dire la vérité, car il n'y en a qu'une, mais elle est vivante, et a par conséquent un visage changeant" F. Kafka, Lettre à Milena,

cité par Hannah Arendt dans "La nature du totalitarisme"

Partager cet article
Repost0
16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 13:18

 Montesquieu a écrit ceci

"Si je savais quelque chose qui me fut utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je le rejetterai de mon esprit. Si je savais quelque chose qui fût utile à ma famille, et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherai à l'oublier. Si je savais quelque chose qui fût utile à ma patrie, et qui fût péjudiciable à l'Europe, et au genre humain, je le regarderai comme un crime"


 Je suis confondue d'admiration devant cette formule. Il me semble que si nous raisonnions ainsi lorsque nous allons voter, nous vivrions en paix avec les autres nations...
 Qu'en pensez-vous?

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 20:29
"Dieu n'aime pas le sang" a dit le Pape (voir la polémique autour des propos incorrects de Benoît XVI dans le Monde)

Mais qui peut dire ce que Dieu aime, ou ce qu'il n'aime pas?

Question posée par Socrate au prêtre  Euthyphron  dans le dialogue de  Platon qui porte ce nom.

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2006 3 13 /09 /septembre /2006 16:11

Article paru dans le Courrier international (merci Jeremy)
Allez bien jusqu'au bout:
1) "Internet c'est le retour de la doxa"
2) "Lisez des livres, sinon vous ferez partie des perdants..."



 Quand le Net devient communautaire . Le nouveau royaume des idiots ? 









Pour le philosophe allemand et spécialiste des médias Norbert Bolz, les nouvelles formes de communication conduisent au règne de l’opinion, de l’exhibitionnisme, de la précipitation et à la fin de la raison.

DER SPIEGEL Des millions de personnes tiennent un journal sous forme de blog sur la Toile et montrent des photos personnelles ou des vidéos à de parfaits inconnus. Pourquoi ?
NORBERT BOLZ C’est très simple : ils peuvent ainsi informer le monde entier sur leur existence. Avant, les gens – en particulier les adolescents – constituaient leur identité essentiellement à partir de la mode. Ils s’efforçaient d’attirer l’attention avec une tenue bien précise, des piercings ou des cheveux bleus. Il suffit de passer cinq minutes dans le métro pour voir défiler tout ce qui peut exister en matière d’autoreprésentation, mais il y a longtemps que cela ne nous fait plus rien. Les nouveaux médias offrent un nouveau terrain à l’exhibitionnisme facile. Ils permettent d’afficher une représentation de soi qui va au-delà des limites corporelles et de se construire un moi complètement différent.

Le privé devient public ; on communique sur tout. Est-ce le nouvel impératif ?
Ce qu’on peut dire, c’est que les barrières de la pudeur tombent. On l’avait déjà remarqué avec l’arrivée de la communication par courriel. Des gens qui dans mes cours n’ouvraient jamais la bouche se sont mis tout d’un coup à envoyer quantité de messages.

Les consommateurs deviennent des producteurs ?
Vous êtes journaliste et vous écrivez des articles. Je suis professeur d’université. Tout le monde a besoin d’attention, d’avoir un public. Moi, je peux même forcer mes étudiants à m’écouter. Mais la plupart des gens ne sont pas en mesure de satisfaire ce besoin dans leur vie professionnelle, et c’est pourquoi les nouveaux médias présentent pour eux un tel attrait…
Est-ce une libération ?
Assurément. Quant aux conséquences pour les médias, la société, le comportement des citoyens, c’est une autre question. Mais, sur le plan psychologique et social, c’est une grande libération.

Est-on en train d’assister à une démocratisation de la communication de masse ?
Dès 1927, Bertolt Brecht espérait, dans sa théorie sur la radio, que chaque récepteur puisse devenir dans le même temps émetteur. Derrière cela, il y avait l’idée que la structure one-to-many [un centre – les médias – émet vers le public] était appliquée artificiellement à la radio [c’est resté le cas, à de très rares exceptions près]. Brecht disait également que nous avons des possibilités merveilleuses, mais que nous ne savons pas ce que nous voulons communiquer.

Etes-vous d’accord avec lui ? Pensez-vous qu’il y a également sur la Toile beaucoup de bruit et peu de pertinence ?
Ce média cherche encore ses applications. C’est tout à fait normal. On commence par inventer des techniques, puis on réfléchit à ce qu’on peut en faire. Ce fut le cas pour la télévision comme pour la radio. Quand le téléphone est arrivé, on pensait qu’on allait peut-être retransmettre des concerts par ce moyen. Mais on ne peut pas parler de manque de pertinence quand on songe à de nouvelles communautés comme Wikipedia, l’encyclopédie en ligne. On a là tout un savoir de profanes qui entre en concurrence avec le savoir des experts. Pour moi, le mot-clé n’est donc pas démocratisation, mais doxa.

Il va falloir nous expliquer ça.
Les Grecs ont indiqué la voie dans l’Antiquité. Ils ont dit : avant, il y avait la doxa, c’est-à-dire l’opinion. A partir de maintenant, nous ne nous intéresserons qu’à la vraie connaissance, à un savoir fondé scientifiquement, l’épistémê. Aujourd’hui, deux mille cinq cents ans plus tard, la doxa revient : sur Internet, c’est l’opinion de toutes sortes de personnes qui prévaut, dont très peu sont des experts. Or, en se regroupant, ces opinions offrent des résultats manifestement plus intéressants que celles des scientifiques hautement spécialisés. C’est ça qui est fascinant avec Wikipedia. Une opinion diffuse et éparpillée rivalise avec le travail universitaire par un étonnant processus d’auto-organisation.

La sagesse des masses est-elle supérieure au savoir des experts ?
Oui, et à bien plus d’un égard : par son actualité, par son ampleur, par sa profondeur et par la richesse de ses références. En revanche, on n’y trouve naturellement jamais de contributions hautement abstraites comme celles du Dictionnaire historique de la philosophie. Certains des articles de cet ouvrage ont vingt-cinq ans, mais ils sont mûrement pensés et toujours pertinents. Wikipedia, c’est la doxa pour le peuple. Mais, quand on est un professionnel, on doit communiquer avec des professionnels.
Le phénomène dissimule également des évolutions économiques très importantes. Une entreprise comme Wikipedia menace l’existence de temples de la connaissance publique comme l’Encyclopaedia Britannica. Eprouvez-vous parfois un sentiment de fin du monde ?
Pas de fin du monde. Mais il est sûr qu’il y a quelque chose qui change dans la pertinence publique. L’expertocratie perd du terrain, de la légitimité. On peut à bon droit dire que les masses gagnent en influence. Les gens deviennent de plus en plus des idiotae – comme disait au Moyen Age Nikolaus von Kues [1401-1464, cardinal allemand et grand esprit] –, ils se contentent de leur opinion et n’écoutent pas les lettrés.

Vous qualifiez les milliards d’internautes d’idiots ?
Je ne dis pas ça méchamment. Les nouveaux idiots ne se laissent pas dicter leurs connaissances, leurs intérêts ni leurs passions. Ils s’organisent en un contre-pouvoir étonnant.

En quoi la navigation sur le Net change-t-elle nos habitudes de pensée ? La raison occidentale avec sa structure thèse-antithèse-synthèse peut-elle encore fonctionner dans notre culture versatile du clic ?
Chez Kant, la raison n’est assurément pas limitée par le temps. Avec Habermas, on peut encore discuter pendant un temps infini. Cela est toutefois de plus en plus irréaliste. Aujourd’hui, il s’agit de passer au crible le plus de matériel possible en un temps le plus court possible. En un mot : la raison classique était indépendante du temps ; aujourd’hui, nous n’avons pas la tranquillité nécessaire pour traiter les informations les unes à la suite des autres. Il vaut mieux repérer l’important en quelques secondes que maîtriser la déduction.

Comment un professeur de communication prépare-t-il ses enfants à cette façon de vivre ?
Vous voulez dire : comment je leur lave le cerveau ? J’essaie de leur faire entrer dans le crâne qu’il faut qu’ils lisent des livres. Tout le reste, je laisse courir. Tout ce que je leur dis, c’est : lisez des livres, sinon vous ferez partie des perdants. C’est la seule exigence que je me suis fixée pour leur éducation – pour un succès modeste, il faut dire.
D’ailleurs, je vois bien mes étudiants : ils réussissent effectivement à ne percevoir les livres qu’accessoirement. Avec eux, j’ai renoncé.

Der Spiegel

L’auteur
Norbert Bolz, 53 ans, philosophe, enseigne la science des médias à l’Université technique de Berlin. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont Weltkommunication (La communication mondiale) et Das konsumistische Manifest (Le manifeste du consumérisme), non traduits en français.







 © Courrier international 2006 | ISSN de la publication électronique : 1768-3076   


Partager cet article
Repost0
2 septembre 2006 6 02 /09 /septembre /2006 17:57
Voici le très bel article  de Michael Smadja qui pourrait encore avoir échappé à certains:


"Jadis notre mission était de dynamiter les savoirs statufiés. Aujourd'hui, nous luttons seuls sur le rempart de la raison. Les enseignants de philosophie sont réputés, à juste titre, les plus sévères dans leur notation, et les plus rétrogrades dans leurs exigences.
Allons plus loin : je dirais qu'ils sont désormais dans une position parfaitement réactionnaire face à l'institution scolaire et face à la société tout entière. Ils raidissent parfois leurs exigences avec d'autant plus de force qu'ils ont le sentiment d'affronter un univers entier d'ignorance, d'approximation et de non-sens, soutenu par une idéologie générale de la subjectivité. C'est pourquoi, alors qu'autrefois les philosophes entraient dans l'école comme le loup dans la bergerie, avec l'intention de dynamiter les Bavoirs statufiés et de développer un esprit critique, sinon révolutionnaire, dans l'esprit de leurs élèves, les mêmes philosophes s'accrochent aujourd'hui à un savoir, à des formes et à un langage qui n'ont, paraît-il, plus cours.
Eh bien, nous avons raison. Je veux dire par là que l'exercice de la raison est à ce prix, celui d'une expression écrite et orale précise, appuyée sur une culture étendue. Il n'y a pas de raison en acte dans l'obscurité d'un langage sommaire, ni dans la clarté blême d'un monde sans passé. Les enseignants de lettres et d'histoire sont d'ailleurs sans doute solidaires de ce constat.
Il n'est pas réellement possible d'enseigner la philosophie dans l'immense majorité des classes en France. Ce que nous faisons, chacun à notre manière, est un exercice épuisant qui consiste à maintenir un niveau d'exigence élevé dont nos élèves ne comprennent pas à quel continent de culture il renvoie. Nous devons non seulement professer la philosophie, mais aussi défendre la culture en général, les livres, l'histoire, le sens lui-même. Les défendre contre le monde comme il va, l'idéologie individualiste et matérialiste, la séduction incontestable des produits de divertissement, tous les moyens de communiquer du néant à la vitesse de la lumière.
Il faut écarter l'idée qu'il en a toujours été ainsi. Les difficultés en question ne sont plus seulement celles d'une opinion irréfléchie qu'il faut combattre par l'exercice de la pensée. S'il faut comparer notre époque à une autre, que ce soit au doyen Age. Car, tout comme alors, il reste des lieux réservés à une élite composée le plus souvent de rejetons d'enseignants des facultés, et dans lesquels aucune réforme n'a jamais entamé l'exigence scolaire, ni même réformé l'antique façon d'apprendre.
Comme au Moyen Age également, il parait naturel de réserver à une élite non réellement productive l'exercice de la pensée. Il v a bien longtemps que l'école ne veut plus former des citoyens éclairés par l'apprentissage de l'inutile. Elle fabrique des ingénieurs efficaces et des cadres soumis, et pour le reste, des serfs plus ou moins enthousiastes à l'idée de remplir des tâches vides de sens.
Derrière le bureau du professeur de philosophie, on observe avec angoisse une catastrophe lente. Le sens est en fuite de notre monde, et nous, professeurs de philosophie, ramons de toutes nos forces en sens contraire. Nous improvisons un spectacle permanent pour séduire nos élèves et les amener vers ce qui n'est pas séduisant. Nous provoquons de force un étonnement qui n'a plus rien de naturel, nous nops efforçons de démontrer les contradictions de ce monde devant des esprits élevés au nihilisme qu'aucune contradiction ne déstabilise plus.
La raison, qui consiste en une sorte de sortie de soi-même pour observer le monde, se décline aumoins sur trois registres : elle est scientifique et métaphysique lorsqu'elle se tourne vers l'étant ; elle est politique lorsqu'elle se tourne vers la question du bien commun ; elle est morale lorsqu'elle se tourne vers la question de l'universalité. Autrement dit, elle est un effort de l'esprit pour emprunter un chemin qui n'est pas la pente naturelle de l'individu, et qui le contraint à s'élever plus haut que luimême.
Devenir un citoyen, c'est cesser de n'être qu'un individu en lutte pour lui-même. Devenir un être moral, c'est cesser de n'agir que pour son intérêt. Devenir un être humain, c'est s'élever au-dessus de l'immédiateté et de la satisfaction facile de toute pulsion. Voilà qui n'est pas très libéral, mais qui, en revanche, est l'essence de l'enseignement de la philosophie. Eh bien c'est cette possibilité de devenir autre chose que ce que l'on est, d'être autre chose qu'un produit, qui est en péril aujourd'hui.
Et nous autres, jeunes enseignants de philosophie, sommes chaque jour plus épuisés de maintenir ce cap que personne ne nous demande de maintenir".
Michael Smadja Text eparu dans le Monde Editon du 10-06-06
Partager cet article
Repost0