Economie, morale et religion sont complices pour perpétuer l'aliénation selon Marx:
"Tout ce qui t'appartient, tu dois le rendre vénal, utile. Si tu demandes à l'économiste : est-ce que j'obéis aux lois économiques quand je tire de l'argent de la vente de mon corps à la concupiscence d'autrui ?- en France, les ouvriers appellent prostitution de leurs femmes et de leurs filles l'heure de travail supplémentaire, ce qui est littéralement exact -[, .. j, l'économiste me répond : tu n'agis pas à l'encontre de mes lois. Mais prends garde à ce que disent mes cousines Madame la morale et Madame la religion car ma morale et ma religion à moi, économiste, n'ont rien à t'objecter mais... Mais qui dois-je écouter, l'économie politique ou la morale ? La morale de l'économie politique est le gain, le travail et l'épargne, la sobriété. Mais en même temps, l'économie politique me promet de satisfaire mes besoins. L'économie politique de la morale, c'est la richesse en bonne conscience, en vertu. Mais comment puis-je être vertueux si je n'existe pas, comment puis-je avoir une bonne conscience si je ne sais rien ? Tout ceci prend naissance dans l'essence de l'aliénation ; chacune des deux sphères me suggère une norme différente, opposée, et si le critère de la morale est autre que celui de l'économie, c'est parce que chacune représente une sphère particulière de l'aliénation, chacune étant étrangère à l'autre [...}."' L'argent danse pour toi (Manuscrits de 44)