Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 15:00

 

 

« Si Discours la Boétiepour avoir la liberté, il ne faut que la désirer ; s'il ne suffit pour cela que du vouloir, se trouvera-t-il une nation au monde qui croie la bayer trop cher en l'acquérant par un simple souhait? Et qui regrette sa volonté à recouvrer un bien qu'on devrait racheter au prix du sang, et dont la seule perte rend à tout homme d'honneur la vie amère et la mort bienfaisante? Certes, ainsi que le feu d'une étincelle devient grand et toujours se renforce, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s'éteindre de lui-même quand on cesse de l'alimenter : pareillement plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les gorge ; ils se fortifient d'autant et sont toujours mieux disposés à anéantir et à détruire tout ; mais si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point ; sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nuds et défaits :.semblables à cet arbre qui ne recevant plus de suc et d'aliment à sa racine, n'est bientôt qu'une branche sèche et morte.

Pour acquérir le bien qu'il souhaite, l'homme entreprenant ne redoute aucun danger, le travailleur n'est rebuté par aucune peine. Les lâches seuls, et les engourdis, ne savent ni endurer le mal, ni recouvrer le bien qu'ils se bornent à convoiter. L'énergie d'y prétendre leur est ravie par leur propre lâcheté ; il ne leur reste que le désir naturel de le posséder. Ce désir, cette volonté innée, commune aux sages et aux fous, aux courageux et aux couards, leur fait souhaiter toutes choses dont la possession les rendrait heureux et contents. Il en est une seule que les hommes, je ne sais pourquoi, n'ont pas même la force de désirer. C'est la liberté : bien si grand et si doux! que dès qu'elle est perdue, tous les maux s'ensuivent, et que, sans elle, tous les autres biens, corrompus par la servitude, perdent entièrement leur goût et leur saveur. La seule liberté, les hommes la dédaignent, uniquement, ce me semble, parce que s'ils la désiraient, ils l'auraient : comme s'ils se refusaient à faire cette précieuse conquête, parce qu'elle est trop aisée ». Etienne de la Boétie, ,  Payot, p 180-181

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 14:58

Est-elle une vertu? Une petite vertu? Ou bien une marque de faiblesse?

 Lire l'article de R. Maggiori à propos du livre de Emmanuel Jaffelin,Eloge de la gentillesse

 

http://www.liberation.fr/livres/01012302869-enfants-de-c-ur

 

 

 

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 18:02

 

 Régis Debray explique ici que, par opposition aux choses,  les cultures (tout  comme les

personnes  humaines)  ne sont pas interchangeables.

 Or les frontières sont là précisément pour rappeler que ni le corps humain (dont la

frontière est la peau) ni la culture ne sont monnayables. Les frontières délimitent un lieu

de culture sacré, tout  comme la peau circonscrit  le corps,  qui n'est pas une chose:

 

 "Quand  une communauté se bat pour sauver sa peau - mur, mosquée ou tombeau de l'ancêtre

-, elle ne lésine pas sur les moyens : la lutte est à mort, car l'enjeu n'est plus ce qu' elle

a mais ce qu'elle est.

Sacraliser, quel intérêt aujourd'hui quand tout  semble désacralisé, la religion y compris?

Mettre  un stock de mémoire à l'abri. Sauvegarder l'exception d'un lieu et, à travers lui, la

singularité d'un peuple. Enfoncer un coin inéchangeable dans la société de l'inter

changeable, une forme intemporelle dans le temps volatil, du sans-prix dans le tout

marchandise. La sacralité accordée au corps humain l'empêche de devenir une chose, un

produit comme un autre. Et de mettre à l'encan coeurs, reins et foies sur un biomarché

spéculatif, pour la transplantation d'organes au plus offrant"

Eloge des frontières, p 33

 

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 16:23

 

 

 

"Nos partisans du socialisme sans rivage ont éludé la question de la frontière, marque de finitude, stigmate d'imperfection. D'où leur prédilection pour les îles ou les déserts inhabités, où les Platon, les Thomas More, les Étienne Cabet, les Robert Owen et bien d'autres ont rêvé de bâtir l'homme nouveau. L'isolat évitait la question fatidique. Pas de voisins, rien à négocier, seul au monde.

« L'Internationale sera le genre humain », cela commence par un « ici ou là, peu importe », et finit par « en dehors du parti, point de salut». Résultat : des maisons sans joie, en attendant la Kolyma. La World Enterprise, un moment projetée par le souffle néo-libéral, glisse quant à elle de l'étranger à assimiler vers l'immigré à refouler : dans notre jungle qui dit aspirer à une gouvernance mondiale, la caméra de surveillance épie le déviant, le derme se fait corne, et la corne, armure. Qui faisait l'ange est devenu bête. Le passage licite est liquidé au profit du passage puni, et le Gotha tourne au ghetto. Le « ludion désancré » ne voulait plus de démarcation; il a la ségrégation ».  Régis Debray, Eloge des frontières, p 54

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 15:20

 

 

 

 

«  Reliefs et cours d'eau ont un pouvoir incitatif de suggestion, mais ne peuvent se hausser à la dignité de frontières que par un acte d'inscription solennel, seul à même de transmuer un accident de nature en une règle de droit.

 

 Comme «la carte est  une projection de l'esprit avant d'être une image de la terre » (Christian Jacob), la frontière est d'abord une affaire intellectuelle et morale. Les autres animaux s'annexent un territoire propre par trace interposée, olfactive on auditive. Limite mobile et floue, qui va et vient avec les saisons, les rapports de force entre espèces et populations. Nous, il nous faut de l'institué : nous plantons des signes, érigeons des emblèmes. Le mammifère anxieux se taille son habitat dans la biosphère, son coin de culture dans la nature au moyen de symboles. Il n'urine pas, ni ne défèque ni ne fait des trilles - il grave un trait sur un parchemin ou brandit une charte, en invoquant Jupiter ou la Cour suprême. Vous devinez pourquoi, avec un aussi lourd casier judiciaire, l'allégorie du pont sert de leitmotiv aux coupures de l'euro. Ce signe monétaire, pictogramme étique, ce billet de Monopoly n'a qu'une excuse : c'est un signe d'expiation. Cachez, ponts suspendus sur le vide, ces frontières que je ne saurais voir. » Eloge des frontières », pp 16-17

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 18:30

Terminus.jpg"Le dieu Terme se dresse en gardien à l'entrée du monde. Autolimitation : telle est la condition d'entrée. Rien ne se réalsie sans se réaliser dans un être déterminé. L'espèce dans sa plénitude s'incarnant dans une individualité unique serait un miralce absolu, une suppression arbitraire de toutes les lois et de tous les prinicpes de la réalité. Ce serait la fin du monde".

 Ludwig Feuerbach, Contribution à la critique de la philosophie de Hegel, 1839

 

 (cité par Régis Debray in Eloge des frontières)

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 18:28

L'argent est-il la source de tous nos vices?

 

Le corrigé sera disponible le 1 décembre

 

http://lewebpedagogique.com/prepa-sciences-po/concours-blanc-sciences-po/

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 20:05

Souleymane Bachir Diagme explique aujourd'hui, dans le JDD, à l'occasion de la journée mondiale de la philosophie organisée par l"Unesco,  pourquoi la réflexion philosophique est aujourd'hui à l'honneur.

 "Les cultures nous enferment..." La philosophie, au contraire : " est une expérience individuelle, celle de ceux qui peuvent rompre avec leur culture, et pas seulement en être les porte-parole ou l'émanation".

 

 Souleymane Bachir Diagme est l'auteur de "Comment philosopher en Islam"

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 20:03

C'est aujourd'hui dans le Journal du Dimanche (p 39):

 " La résurrection des frontières est le grand fait contemporain"

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 21:41

Un entretien à écouter sur France Culture

 "Regis Debray , vous auriez pu intituler votrre texte "La carte et le territoire", mais c'était  déjà pris?"

 

 Régis Debray:

 "La mondialisation est une balkanisation... Plus vous effacez les frotnières, plus vous recréez  une demande de frontières..

 La frontière est la meilleure amie du cosmopolitisme"

Partager cet article
Repost0