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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 20:29
"Dieu n'aime pas le sang" a dit le Pape (voir la polémique autour des propos incorrects de Benoît XVI dans le Monde)

Mais qui peut dire ce que Dieu aime, ou ce qu'il n'aime pas?

Question posée par Socrate au prêtre  Euthyphron  dans le dialogue de  Platon qui porte ce nom.

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commentaires

A
c'est en tout cas encore dieu qui amène les commentaires les plus fournis. Alors que depuis Neitszche nous savons que dieu est mort...
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A
Surtout quand on pense qu'un des rituels catholiques est de boire (symboliquement certes) le sang du christ... ou si l'on évoque les croisades... c'est hypocrisie de pape ! Que de sang versé au nom de dieu !
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H
Mon collègue de Jules Ferry me signale que la pape n'est pas kantien , et qu'il critique ouvertement, explicitement Kant... Dont acte. Il est certes rationaliste , mais il pense que la raison peut et doit se prononcer sur les questions théologiques- contrairement à Kant ou à Descartes ("la foi , qui porte sur des choses obscures, est un acte non de l'intelligence, mais de la volonté" Descartes)   En somme notre nouveau pape serait d'un rationalisme dogmatique. De toute façon, ce qu'il a dit sur l'Islam n'est quand même pas très malin.. Qaunt aux autres  (certains autres) qui ne trouvent rien de mieux à faire  que d'assassiner une bonne soeur pour preuve de leur non-violence, cela me laisse aussi un peu perplexe tout de même.
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S
vous avez tout à fait raison. Ce n'est pas le caractère raisonnable de ce discours que je critique. Je trouve d'ailleurs toute l'histoire au sujet de ses propos sur l'Islam un peu excessive. Ce qui m'ennuie, mais c'est sans doute une impression très personnel, c'est que c'est si raisonnable, et souvent si évident, que je ne trouve plus beaucoup, dans ces paroles autorisées de l'Eglise, d'une certaine beauté du christianisme, d'une certaine singularité. Il y a dans ce type de discours, comme cous le soulignez, quelque chose de kantien, de très raisonnable, certains disent d'humaniste. Je m'attriste que le christianisme se confonde de plus en plus avec un simple humanisme. Il y a certaines singularités du christianisme qui me semblent malheureusement tenues à l'écart, au profit du consensuel, voire du niaiseux. Il n'y rien là de choquant, au contraire. Non pas que je sois pour un christianisme provocateur, mais pour un christianisme plus conscient, et fondé sur, quelques-unes de ses belles singularités. Je suis persuadé que le chritianisme peut proposer des choses différentes, sans être nécessairement contradictoires, de l'"humanisme" ambiant.
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H
si vous avez le courage de lire tout le texte hyper trapu du Pape dans le Monde ce soir, vous verrez que son discours - hormis la phrase sur Mahomet- est très... respectable. Dieu est raison, Dieu n'aime pas  le sang, tout ce qui est déraisonnable ne peut que déplaire à Dieu.. Je n'y trouve rien à redire.Il se prononce , comme Kant, pour une religion dans les limites de la simple raison. Cela est-il si choquant?Il faut toujours lire un discours dans son ensemble avant de se prononcer.
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S
Oh! oui, les catholiques, dont je suis, en sont arrivés à un point assez triste! Cette phrase (que je n'avais pas relevée), et tant d'autres du même genre, m'attristent plus encore que d'autres phrases, d'ordre moral, que l'on a l'habitude de reprocher au Pape. Jamais sans doute, l'Eglise n'a été aussi emportée par la tentation de la niaiserie. Ce Pape même, qui n'est pourtant pas un petit théologien, se laisse aller, comme tant de sermons du dimanche, à des choses plates, gentilles, peu réfléchies, grossièrement humanistes, dans lesquelles les beautés du catholicisme tendent à se noyer.
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N
    Si l'on part d'une chose simple, restant à un niveau pratique : que Dieu n'est autre que l'Autre - c'est-à-dire le réservoir des signifiants par exemple - il est certain qu'il est incapable d'éprouver des affects...    L'Imaginaire ni le Réel ne lui sont grés, le Symbolique seul probablement...    Le Pape lui-même fut-il - futile-ment - victime des journalistes relatant - de travers, hors contexte - ses dires?
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