Bientôt il n'y en aura plus!
Bientôt il n'y en aura plus!
Deux points de vue ce soir dans le Monde .
Je me sens très proche de ce que dit J. Ph. Feldman (voir ci-dessous sur "la loi de trop").
Voici ce que dit B. Constant:
"La pensée seule peut combattre la pensée. Le raisonnement seul peut rectifier le raisonnement....On ne désarme l'erreur qu'en la réfutant".
Je suis aussi d'accord avec le fait que les lois de ce type "érigent en infraction l'expression d'idées indésirables". Ce qui n'est pas une très bonne idée. Relire à ce propose le TTP de Spinoza.
Vouloir sacraliser la vérité , et sanctionner le déni de vérité, c'est renouer avec une perspective théologique , même si c'est au nom de la laïcité et des droits de l'homme.
Est-ce qu'on va faire des lois maintenant pour interdire la promotion de la cigarette ou le dénigrement des blondes?
Lire vite l'article de Marie Mendras dans le Monde du week-end.
Après l'assassinat de Anna Politotkovskaïa, on dirait que les infos commencent à sortir.
Terrible vraiment ce qu'elle raconte!
(je ne peux pas mettre le lien, que l'on ne trouve pas encore sur Internet)
Il n'appartient pas aux représentants de la nation française de se prononcer (par une loi ) sur des questions qui concernent l'Etat turc, pour une raison bien simple, énoncée par Rousseau: il ne peut pas y avoir de "volonté générale" sur une question dont l'objet est extérieur à ceux qui s'expriment , ici les parlementaires français se déterminant sur un pb étranger à la nation française
lire:
Libération, une loi de trop
Par ailleurs , la loi Gayssot du 13 juillet 1991 pose évidemment problème dès le départ (cf le point de vue sensé de Alfred Grosser le 13 septembre 1990 dans le Monde: "Pourquoi nous sommes contre une loi sur le négationnisme")
Pourquoi interdire la négation d'un seul génocide, à l'exclusion de tout autre?
Seule réponse conséquente; parce qu'il n'y a qu' UN génocide, le génocide nazi (est-ce que sous-entend l'initiateur de cette loi, J.C.Gayssot?)
C'était la position de Simone Weil , ou de Claude Lanzman, (au moment des crimes commis en lex-Yougoslavie), qui refusaient d'employer le mot de "génocide" pour qualifier les cirmes de Milosevic etc...
Depuis beaucoup de chemin a été parcouru. Le génocide arménien n'est plus contesté par la plupart des historiens et les tribunaux internationaux parlent de "génocide" à propos de l'ex-Yougoslavie (Srebrenica) et aussi du Rwanda évidemment.
Toutefois les mots de "génocide" (et même de crime contre l'humanité) ont été tellement dévoyés et utilisés abusivement que les historiens préfèrent aujourd'hui parler de "crimes de masse".
Voir à ce sujet :
Jacques Semelin Purifier et détruire. Usage politique des massascres et génocides. (Seuil)
Et aussi
Vukovar Sarajevo (1992), sous la direction de v. Nahoum-Grappe, où j'ai écrit un article sur cette question (un ou plusieurs crimes contre l'humanité?) Editions Esprit.
A partir du moment où la loi interdit la négation des génocides(des crimes de masse?), pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Il faut incriminer Peter Handke et aussi tous ceux qui continuent de faire semblant d'ignorer l l'ampleur des crimes staliniens, notamment l'extermination des Koulaks puis en Ukraine dans la années 30 (10 millions de tués ou déportés, 1/3 tués sur place, 1/3 envoyés en camps, 1/ 3 déplacés)
C'est un sujet qui ne fait pas tellement les UNE des journaux! Ni débat au parti socialiste!
Génocide, ou pas génocide? En quoi est-ce moins grave de nier, ou de minimiser, de tels " crimes de masse", que de contester le génocide arménien? Et pourquoi à ce moment là ne pas demander à Poutine de faire ce fameux travail de mémoire, ce mea culpa, que l'on exige de tous, mais pas de Poutine, curieusement...
Lire le Rebonds de Emmanuel Wallon ce matin dans Libération
Poutine a cru bon de rappeler que Mm Politkovskaia n'avait que peu d'audience en URSS (quel tact! ) .
Saviez-vous que Chirac avait décoré Poutine de la Grand Croix de la légion d'honneur le 25 septembre dernier. Quel sens de l'à propos, vraiment!