Perpective dépravée: à propos de notre rapport aux catastrophes

On lira volontiers le livre de la stimulante  et précieuse Annie Lebrun..

http://www.franceculture.fr/oeuvre-perspective-d%C3%A9prav%C3%A9e-entre-catastrophe-r%C3%A9elle-et-catastrophe-imaginaire-de-annie-le-brun.html

Comments

[Anthony LC]

Il me semble que depuis Auschwitz, nous sommes dans l'inhumain, la honte d'être humain dirait Primo Levi. Peut-être est-ce plus une pensée, un cadre, qu'une expérience viscérale. Mias la
catastrophe qui termine l'humanisme (qui n'a commencé qu'au XIXe si on s'en tient au terme même). En tout cas, l'inhumain est présent comme terme lointain, parallèle à toute philosophie quand
elle n'est pas prise dedans. L'inhumain étant le registre d'Althusser, Guyotat (Tombeau...), Badiou (Le siècle par exemple tout à la fin).

Mais on peut avoir un rapport imaginaire plustôt qu'hystérique à la catastrophe (en chercher des ersatz). Reste que la catastrophe est fondamentale dans toute écriture la guerre pour Tolstoï,
Céline, le crime et ce qu'on en fait pour Dostoievski, les camps pour Primo Levi, Martin Gray, etc... Nos chers philosophes n'y échappent pas, Nietzsche et Wittgenstein ont écrit leurs premières
oeuvres sur le front, sans parler de Descartes mercenaire...

Après on peut penser que nous sommes à l'ère des narcotiques qui endorment sous l'effet du grand appareil autonome qu'est la gouvernance technocratique...

« Vieillir ? », Romain Gary répond : « Catastrophe. Mais ça ne m'arrivera pas. Jamais. J'imagine que ce doit être une chose atroce, mais comme moi, je suis incapable de
vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais »