"On les voit partout : dans le TGV, dans les salles d'attente de Roissy, dans les halls d'hôtels, sur les aires de repos des autoroutes et les vols low cost.
Ils s'en vont contempler les Pyrénées, les pyramides ou Himalalaya. Qui ? Des bataillons de vacanciers aux tempes grises subventionnés par les pauvres qui continuent à cotiser pour eux.
Autrefois, les fils à papa flambaient pendant que les vieux se terraient. En un demi-siècle, l'État-providence a inversé la tendance : 18 % des jeunes sont aujourd'hui classés parmi les pauvres du pays, comparé à 4 % des
peronnes âgées. Un nouveau style de flambeurs est née. Vive la vieillesse dorée !
Les caisses de retraites ont beau chanceler, à l'image de l'économie grecque, tous les jeunes retraités de France et de Navarre, les baby boomers qui ont entre 55 et 65 ans, ne se privent nullement de voyager, telle Marthe Villalonga,, la mère d'André Dussolier dans Trois Hommes et un couffin, pas dispo pour s'occuper du bébé car toujours sur le point de partir en croisière. Elle est loin d'être la seule.
En bon Américain naïf, ce phénomène m'avait échappé, jusqu'au jour où je reçus un coup de fil de Bertrand
m'annonçant qu'il organisait une fête pour marquer le coup de sa cessation d'activité officielle: à 54 ans il venait de se faire licencier, événement synonyme de deuil aux Etats-Unis" Ted Stanger, ibid.