Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 11:14

Vu ce matin sur LCI , le débat Ferry Julliard.
 Voici les conclusions de Luc Ferry et de Julliard :
Oui les Etats-Unis ont subi une raclée
 Oui Chirac a eu raison de refuser d'aller en Irak
Oui (?)  le pouvoir  d'un  dictateur sanglant valait mieux que le chaos actuel
  Car : on ne peut imposer à un pays  la démocratie  de l'extérieur (?)
L'Irak n'était  pas prêt pour la démocratie (?)

 Mais Ferry  ajoute: peut-on accepter les conséquences d 'un tel constat? Qu' une dictature sanglante était, finalement,  bonne pour un peuple.? Que certains peuples ne sont pas mûrs pour la liberté?
Et aussi, et surtout :

 qu'il faut laisser  chaque nation décider  de ce qui est bon pour elle, ce qui paraît le bon sens même! (se rappeler de Hermann Goering déclarant  en 1936 deavant la société des Nations qui reprochait à l'Allemagne ses visées hégémoniques : "le savetier est maître chez lui")
Sur ces questions lire Kant  (et   Pierre Hassner: Washington et le monde etc...) et  Mario Bettati

"J'avoue que je ne m'accommode pas bien de l'expression dont se servent des hommes pourtant avisés : tel peuple (que l'on conçoit en train d'élaborer sa liberté légale) n'est pas mûr pour la liberté, les serfs d'un propriétaire terrien ne sont pas encore mûrs pour la liberté ; et ainsi de même : les hommes en général ne sont pas encore mûrs pour la liberté de croire. Mais suivant une telle hypothèse la liberté ne surgira jamais. Car on ne peut pas mûrir pour la liberté si l'on n'a pas été préalablement mis en liberté (on doit être libre pour se servir utilement de ses forces dans la liberté). Les premières tentatives seront sans doute grossières et généralement liées à un état plus pénible et plus périlleux que si l'on se trouvait sous les ordres, mais aussi sous la prévoyance d'autrui ; seulement on ne mûrit jamais pour la raison autrement que par ses propres tentatives (qu'on doit être libre d'entreprendre). Je ne suis pas opposé à ce que ceux qui détiennent le pouvoir entre leurs mains, contraints par les circonstances, renvoient encore loin et même très loin l'affranchissement de ces trois chaines. Mais ériger en principe que la liberté en général ne vaut rien pour ceux qui se sont trouvés soumis à eux, et que l'on soit autorisé de les en écarter pour toujours, c'est là une atteinte aux droits régaliens (1) de la Divinité elle-même, qui a créé l'homme pour la liberté. Evidemment il est plus commode de gouverner dans l'Etat, la famille et l'Eglise, quand on peut faire aboutir un pareil principe. Mais est-ce plus juste ?"
E. KANT
(1) Droits attachés à la souveraineté : "régalien" est une forme ancienne pour "royal", qui a subsisté dans le vocabulaire juridique.

Sur agressivité et impunité lire sur le Net


Partager cet article
Repost0

commentaires