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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 21:43
"Toute affection est précieuse pour elle-même" dit ici Aristote;  qui le contredira?


"L'homme est un être qui aime son prochain et qui vit en société. Que parmi ces liens d'affection, les uns soient plus éloignés, les autres tout proches de nous, cela ne fait rien à la chose toute affection est précieuse pour elle-même et non pas seulement pour les services qu'on en tire. Si donc l'affection pour les concitoyens est précieuse pour elle-même, il faut nécessairement en dire autant pour les gens de même nation et de même race, en sorte qu'il en va pareillement de l'affection pour tous les hommes. De fait, les sauveteurs sont ainsi disposés à l'égard du prochain qu'ils accomplissent le plus souvent leurs sauvetages non pas en vue d'une récompense, mais parce que la chose vaut d'être faite pour elle-même. Qui donc, voyant un homme écrasé par une bête, ne s'efforcerait, s'il le pouvait, d'arracher à la bête sa victime ? Qui refuserait d'indiquer la route à un homme égaré ? Ou de venir en aide à quelqu'un qui meurt de faim ? Ou, s'il a découvert une source dans un désert aride, ne la ferait connaître par des signaux à ceux qui suivent la même route ? Qui donc enfin n'entendrait avec horreur, comme contraires à la nature humaine, des propos tels
que  ceux-ci "Moi mort, que la terre soit livrée aux flammes" ! ou "Que m'importe le reste, mes affaires à moi prospèrent" ? De toute évidence, il y a en nous un sentiment de bienveillance et d'amitié pour tous les hommes, qui manifeste que ce lien d'humanité est chose précieuse par elle-même".
ARISOSTE  (Ethique à Nicomaque)

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commentaires

C
Bonjour Madame, je soupçonne ce texte d'avoir été attribué à Aristote par erreur. Je me demande s'il n'a pas été confondu avec un extrait de commentateur d'Aristote comme on en trouve parfois dans certaines éditions (peut-être la traduction de Gautier et Jolif ?) Sauriez-vous m'en dire plus ? F. Crouslé, professeur en khâgne à Sainte-Marie-Lyon.
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L
Cher Monsieur, Vous avez sans doute raison... Je ne retrouve plus la référence précise de ce texte. Je l'ai cité dans mes cours, mais le temps a passé, et je ne me souviens plus de mes sources. D' habitude je donne les références précises et là je ne l'ai pas fait. Sans doute parce qu'elle n'existe pas..Merci donc de m'apprendre quelque chose !!!<br />
K
Bonsoir madame s' il vous plait le livre l' editeur et la date
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L
Politiques livre 1 je crois
K
Bonjour s'il vous plait le nom du livre l'editeur
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A
Bonjour Madame.Je suis étudiant en philosophie, et l'extrait que vous avez mis en ligne d'Aristote décrivant l'homme comme un être aimant son prochain est idéal pour illustrer l'opposition que j'aimerais souligner dans ma prochaine dissertation entre son anthropologie sociale et celle de Hobbes. Il me manque seulement la référence exacte (Livre et chapitre à l'intérieur même de l'Ethique à Nicomaque). J'ai cherché mais je n'arrive pas à trouver (et comme nous devons ratrapper les difficultés de cette année pendant les grandes vacances je n'ai pas beaucoup de temps). Si vous l'avez en tête, pouvez-vous me le transmettre ?? Merci d'avance, et passez de bonnes vacances !
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L
La politique , livre I Ed. Tricot, pp 28-29<br />
H
La politique , livre I Ed. Tricot, pp 28-29