La réponse est non si l'on en croit cette enquête:sciences-po dossiers thématiques 2004
Au delà du constat, qui s'appuie ici sur des statistiques, je me permets de vous rappeler que l'épreuve dite "d'ordre général" n'est pas une épreuve de ... culture générale
Mais une épreuve de philosophie. Aucun savoir précis, aucune érudition ne sont exigés. Ce que l'on s'efforce d'évaluer, le moins subjectivement possible, c'est la capacité du candidat à penser par lui-même. Cette aptitude n'implique aucunement une "imprégnation culturelle" liée au fait d'avoir baigné dans son enfance dans un milieu socialement favorisé.
On encore, pour le dire autrement : ce que l'on demande au candidat, c'est d'élaborer une problématique et de construire une argumentation suivant une méthode que l'on lui a enseignée en terminale. Bref, on attend de lui une expression soigéne et un esprit rationnel. On est loin de la connaissance approfondie de la Princesse de Clèves!
En revanche, je crois que l'on peut dire que ce type de qualités intellectuelles sera utile à tout agent de l'Etat , quelle que soit sa fonction.
Tout fonctionnaire doit pouvoir être aussi un "honnête homme" dans le sens de Descartes:
"Un honnête homme n'est pas obligé d'avoir vu tous les livres, ni d'avoir appris soigneusement tout ce qui s'enseigne dans les écoles et même ce serait une espèce de défaut en son éducation, s'il avait trop employé de temps en l'exercice des lettres. Il a beaucoup d'autres choses â faire pendant sa vie, le cours de laquelle doit être si bien mesuré, qu'il lui en reste la meilleure partie pour pratiquer les bonnes actions, qui lui devraient être enseignées par sa propre raison, s'il n'apprenait rien que d'elle seule. Mais il est entré ignorant dans le monde, et la connaissance de son premier âge n'étant appuyée que sur la faiblesse des sens et sur l'autorité des précepteurs, il est presque impossible que son imagination ne se trouve remplie d'une infinité de fausses pensées, avant que cette raison en puisse entreprendre la conduite de sorte qu'il a besoin Dar après d'un très grand naturel, ou bien des instructions de quelque sage, tant pour se défaire des mauvaises doctrines dont il est préoccupé, que pour jeter les premiers fondements d'une science solide, et découvrir toutes les voies par où il puisse élever sa connaissance jusque au plus haut degré qu'elle puisse atteindre".
Descqartes, La recherche de la vérité, Oeuvres complètes, Pléiade , p879