Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 août 2007 4 02 /08 /août /2007 18:31


"C'est dans le gouvernement républicain que l'on a besoin de toute la puissance de l'éducation. La crainte des gouvernements despotiques' naît d'elle-meme parmi les menaces et les châtiments; l'honneur des monarchies est favorisé par les passions, et les favorise a son tour: mais la vertu  politique est un renoncement a soi-meme, qui est toujours une chose très pénible.
On peut définir cette vertu, l'amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandant une préférence continuelle de l'intéret public au sien propre, donne toutes les vertus particulieres; elles ne sont que cette préférence.
 Cet amour est singulierement affecté aux démocraties. Dans elles seules, le gouvernement est confié a chaque citoyen. Or, le gouvernement est comme toutes les choses du monde: pour le conserver, il faut l'aimer.
On n'a jamais ouï dire que les rois n'aimassent pas la monarchie, et que les despotes haïssent le despotisme.
 Tout dépend donc d'établir dans la république cet amour; et c'est a l'inspirer que l'éducation doit etre attentive. Mais, pour que les enfants puis-sent l'avoir, il y a un moyen sur: c'est que les peres l'aient eux-memes.
On est ordinairement le maître de donner a ses enfants ses connais-sances; on l'est encore plus de leur donner ses passions. Si cela n'arrive pas, c'est que ce qui a été fait dans la maison paternelle est détruit par les impressions du dehors.
Ce n'est point le peuple naissent qui dégénere; il ne se perd que lorsque les hommes faits sont déja corrompus"


Charles de Secondât, baron de La Breme et de Montesquieu, l'Esprit des lois

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires