Ceci n'est en aucun cas un corrigé mais juste une réaction à chaud... non élaborée... pour m'amuser et vous faire réagir..
Pour savoir ce qui n’est pas, faut-il au préalable savoir ce qu'il en est de ce qui est? Pour savoir ce qui n’existe pas, faut-il avoir établir la liste de ce qui existe, pour en déduire ce qui n’en fait pas partie? Ou bien peut-on procéder à l’inverse et commencer par énumérer ce dont on peut supposer que cela n’existe pas , sans s’inquiéter de savoir qu’est-ce qui existe à coup sûr ?
D’ autre part il faudra aussi se demander si l’on est dans une logique du tiers exclu… n’y a -t-il pas des choses qui existent… jusqu’à un certain point seulement .. comme nos idées par exemple..
Il est sûr et certain qu’il a plusieurs manières de ne pas exister. Allons du plus manifeste au plus .. problématique.
I Ce qui n’existe pas…par soi-même
Mais peut exister partiellement, ou relativement à autre chose….
C’est le cas de ce qui n’existe plus ou n’existe pas encore… :le passé, l’avenir
Mais aussi ce qui n’a pas conscience d’exister (l’en soi)
Les choses.. existent pour nous mais pas en soi (cf en soi/pour soi). Les chose existent au sens ordinaire mais pas au sens étroit ( « qui a conscience d’exister, qui est en mesure de donner un sens à son existence »).
(Mais les êtres vivants existent… Ils n’existent pas comme nous mais ils se déploient hors d’eux même. Tout ce qui vit et meurt existe, à sa manière )
Les non-existants existent partiellement (comme les fantômes..) ; le passé dans nos souvenirs ou le futur comme anticipation (cf Saint Augustin). Les oeuvres d’art par exemple ….Tout ce qui affecte nos existences existe….d’une certaine manière.
Conclusion : existence et non existence jusqu’ici sont relatifs..
II Ce dont la nature est de ne pas exister
C’est le cas des « êtres de raison » (créations de l’homme, de l’imaginaire au symbolique) qui ne se conçoivent pas hors du langage…
Tout ce qui échappe à la facticité et à la temporalité.. Comme les Idées de Platon… ou les incorporels des stoïciens par exemple, ou l’Un de Plotin….
Etres imaginaires, fictions, abstractions : comme Dieu, l’Etat, la substance, l’Etre, le Bien et le Mal, le péché… Satan etc… Ce qu’on appelle aussi les essences….(une essence demeure identique à elle-même). Le carré dessiné sur le sable existe, mais pas l’essence du carré..
L’essence de l’homme n’existe pas par exemple. Ni le moi-substance (Pascal)
Exister implique facticité (Sartre) et contingence, le fait de se déployer dans le temps, de sortir hors de soi, de ne pas coïncider avec soi-même. Les idées, les symboles, les abstractions, les concepts SONT d’une certaine manière, mais n’existent pas à proprement parler…. car ils demeurent confinés en eux-mêmes.
Conclusion : Les essences n’existent pas à proprement parler.
Toutefois les symboles, les êtres de raison, les concepts etc.. ont une forme d’existence relative, malgré tout, liée aux effets qu’ils produisent dans l’existant.
III Ce dont la nature exclut l’existence
Ce dont l’existence contredirait l’essence… par exemple un homme immortel, un couteau sans lame, un mort ressuscité …
Tout ce qui est contradictoire; un cercle carré, une pensée sans sujet, une machine qui pense, un être omniscient, un homme parfait …
Une réalité cachée par nature…L’ Etre tapi derrière les étants? L’ âme substantielle (le « fantôme dans la machine? ») ?
Seuls les phénomènes existent à proprement parler (phénomène = ce qui se manifeste à la conscience d’un ou de plusieurs sujets).
Pour le reste (ce qui n’apparaît pas) on ne peut qu’énoncer des hypothèses…plus ou moins fantaisistes, voire fumeuses…
La réalité en tant que totalité des apparences n’apparaît pas, donc n’ « existe » pas. De même que la chose-en-soi de Kant, qui est une « réalité » hypothétique et hors d’atteinte.
On ne peut pas savoir ce qui n’existe pas, mais on n’a pas de raison de supposer que ce qui ne peut pas se manifester existe .
En revanche certaines réalités qui n’existent pas pour nous SONT peut-être d’une manière qui nous échappe, comme les êtres rationnels non humains qu’évoque Kant à titre d’hypothèse. Ou comme les autres dimensions, autres temporalités, autres espace…
Conclusion:
On ne peut pas appréhender rationnellement ce qui n’existe pas (en dessiner les contours, en établir la non-existence,) mais on peut seulement évoquer prudemment ce dont on ne sait pas si cela existe… Ce qui est sûr c’est que l’existence ne recouvre pas TOUT ce qui est, mais seulement ce qui nous apparaît …Ce qui n’apparait pas, on peut en penser ce qu’on veut, on peut l’imaginer .. mais il ne s’agira en aucun cas d’une connaissance..
Conclusion
Ce qui n’existe pas ? C’est ce qui n’existe pas pour le seul être qui se conçoit existant , à savoir l’être humain. C’est donc très relatif ! La crapaude existe sur le crapaud..
C’est ce qui ne déploie pas dans la temporalité - la nôtre.
C’est ce qui n’existe pas …pour nous… mais existe-t-il d’autres êtres que nous?
Quant à ce qui existe, il est impossible d’en faire le tour, la totalité de ce qui est nous échappe.
On peut toutefois évoquer ce qui n’existe pas et n’existera jamais: c’est le cas d’une réalité qui ne pourrait en aucun cas nous apparaître (même si ce qui existe ne peut être confondu pas avec ce qui EST).
L’Etre comme absolu n’existe pas.Seuls existent des êtres pour nous qui les percevons et les concevons.