« La crise de l’existence européenne, n’a que deux issues : soit la décadence de l’Europe devenant étrangère à son propre sens vital et rationnel, la chute dans l’hostilité à l’esprit et dans la barbarie ; soit la renaissance de l’Europe à partir de l'esprit de la philosophie, grâce à héroïsme de la raison qui surmonte définitivement le naturalisme. Le plus grand danger pour l’Europe est la lassitude. Luttons avec tout notre zèle contre ce danger des dangers, en bons Européens que n’effraye pas même un combat infini, et de l’embrasement anéantissant de la croyance, du feu se consumant du désespoir devant la mission humaine de l’Occident, des cendres de la grande lassitude, le phénix d’une intériorité de vie et d’une spiritualité nouvelle ressuscitera, gage d’un avenir humain grand et lointain : car seul l’esprit est immortel ».
La Crise de l’humanité européenne et la philosophie (1936) traductions Nathalie Depraz, Hatier 1993