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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 10:15

Ce que nous dit Robert Redeker, c'est que c'est une illusion de croire que le sport (en l'occurence le football; sport emblématique entre tous) est une activité.. populaire, donc de gauche, porteuse de valeurs humanistes.
 Ce n'est pas vrai.
 L'idéologie du sport consiste à nous faire croire que tous les hommes étant égaux, ce sont les meilleurs, qui,  à force de volonté, de courage etc... arrivent finalement en haut de l'échelle sociale.
 Or cette idée est très exactement celle du libéralisme pur et dur .. Le sport véhicule  et promeut des valeurs clairement connotées A DROITE  (même si, évidemment, le  sport en tant que pratique, présente des mérites mulitples  incontestables,cf Norbert Elias...)

 

 

Le sport, socle de l'homme nouveau
"Le sport opère la naturalisation de cette compétition de tous contre tous qui détresse le lien social : faire passer pour naturelle cette lutte permanente, cette guerre de tous les instants, ancrer en chacun le sentiment de la légitimité de la loi individualiste du plus fort, exacerber en tout un chacun le tropisme à la compétition carnassière.
Le sport nie tout héritage, en plaçant les hommes sur la même ligne de départ biologique, pour organiser la concurrence impitoyable entre les organismes, afin que les inégalités ne soient plus le produit de la culture et de l'histoire, de la civilisation, mais celui des gènes et de la lutte physique. L'égalitarisme radical du sport est le socle de son élitisme biologique. Il est rare de mettre en évidence les dangers de l'idée d'égalité, notamment son caractère belligène, tant elle est devenue le prêt-à-non-penser de notre époque".    Robert Redeker, Egobody , Fayard, 2010

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commentaires

A
<br /> <br /> Pourquoi s'évertuer à placer un jeu d'un côté ou d'un autre d'une ligne qui fluctue selon les endroits et le temps ? On voit bien que cela ne correspond à rien : dans le paysage<br /> politique français, ceux qui critiquent de près ou de loin le football sont les Le Pen et les gauchistes et quelques Verts pour les projets de stade mégalomaniaques. Et encore, les premiers<br /> cités, s'il ne leur manquait pas ce je-ne-sais-quoi de sincérité, apprécieraient aussi les victoires.<br /> <br /> <br /> Certes les valeurs de libéralisme semblent l'emporter au temps où l'on parle de clubs comme d'entreprises, mais il ne faut pas oublier la nature aléatoire du résultat sportif, qui permet aussi<br /> son succès économique. Le football est un exemple démonstratif, on peut même se demander s'il n'y a pas une corrélation hasard-popularité : Il a été démontré que le football est le 1er ou 2e<br /> sport le plus aléatoire derrière le baseball qui est lui le "national pasttime" des Américains : 73 millions de spectateurs pour 6 mois par an, 30000 en moyenne par match (wikipedia, espn).<br /> <br /> <br /> Car derrière le hasard de la compétition se trouve aussi un objectif bien particulier des organisateurs. En effet, on peut doser la place du hasard dans une compétition. C'est pour<br /> limiter le hasard que les Anglais ont créé les championnats sur une saison. La coupe, qui peut éliminer quiconque en un match, est hautement aléatoire. L'intérêt des organisateurs peut être une<br /> vision expansionniste très libérale : laisser gagner n'importe quelle équipe permet d'ouvrir de nouveaux marchés. Le même principe est repris dans le partage souvent équitable des droits télés.<br /> On sous-entend ainsi que compliquer la domination des mêmes peut être profitable à tous lorsqu'ils ont un intérêt commun, qui est pour les clubs ou les fédérations le chiffre d'affaires.<br /> <br /> <br /> Mais pour apporter de l'eau à votre moulin, j'ai le souvenir d'un manuel de SES qui reprennait un classement de Bourdieu sur l'opinion politique des Français par pratique culturelle. Le football<br /> était au centre de l'axe gauche-droite.<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> J'irais plus loin en ce qui concerne cette analyse que vous proposez, et j'ai peut-être tort. Mais je pense, comme vous, que le sport se réclame de ce libéralisme. Plus encore de ce principe<br /> curieux, indéfinissable, totalement subjectif, et probablement aussi flou que le principe de précaution: j'ai nommé le mérite. Rien de plus qu'une course évolutive du meilleur face aux plus<br /> faibles. La compétition, la honte aux perdants...<br /> <br /> <br /> J'enfonce le clou, en disant que le sport, professionnel j'entends, et particulièrement le football, le basket aux Etats-Unis se réclame davantage du néo-libéralisme. Car le sportif se vends,<br /> s'achète, se vaut, il possède une côte, en hausse ou en baisse, il brasse des millions et en coûte davantage. Il vends sa force physique au service d'une équipe, d'une nation, parfois d'un<br /> peuple. Il représente essentiellement. Le sportif d'aujourd'hui, et le sport de haut niveau à largement dépassé les limites d'un libéralisme de base. Il est l'avatar parfait<br /> néo-libéralisme<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Après tout à fait, je suis d'accord avec lui moi aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Moi j'ai quand même un peu de mal à ranger le libéralisme à droite; parce qu'en France on a quand même une droite assez conservatrice, historiquement assez anti-libérale (de Gaulle). D'après<br /> Nicolas Sarkozy a défini l'UMP comme au "centre-droit" - et si on regarde les idées dominantes de l'UMP (pour moi néo-libéralisme économique et conservatisme politique et social), on aurait du<br /> mal à les classer dans les catégories de René Rémond. Partout dans le monde, les partis libéraux sont au centre - il est vrai qu'ils sont souvent teintés de droite. Dire que le libéralisme<br /> économique est aujourd'hui plus porté à droite, c'est évident; dire que le libéralisme politique l'est aussi, c'est tout à fait contestable. Pour moi ce libéralisme politique est même surtout<br /> véhiculé par le PS. Sur France Culture, Mme Canto-Sperber a invité une politologue spécialiste du libéralisme qui disait qu'aujourd'hui le libéralisme politique imprègne tous les partis qui ne<br /> sont pas à l'extrême.<br /> Dire alors que le sport véhicule des idées de droite parce qu'elles sont libérales, j'en doute un peu...<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Sur l'équivalence entre "libéralisme" et "de droite", on peut discuter, et je suis sur ce point en accord avec ce que vous dites.<br />  Mais la question n'est pas là.<br />  Ce que dit Redeker, c'est que le sport véhicule une idéologie de droite ( libérale, dans sa version de droite!) et à dessus je le suis.<br /> <br /> <br /> <br />