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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 10:32
FICHE POLITIQUE

Etat : (Etym : etat et Etat viennent tous deux de stare, se tenir, et de status, " attitude, manière d'être, ce qui a donné lieu à état, au sens de statut, ou classe, puis Etat au sens de nation, puis de gouvernement. Sens usuel : 1) la nation en tant qu'elle est structurée par des institutions 2) Ensemble des structures, organes et institutions, et des hommes, qui assument l'administration et le gouvernement d'une nation. Pour les philosophes républicains, l'Etat est une instance régulatrice issue d'un contrat social. Pour d'autres, (principalement anarchistes ou marxistes) l'Etat est un istrument d'oppression au service de la classe possédante (thèse développée dans le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels)
Etat de droit :  Conception moderne et juridique de l'Etat. L'Etat de droit se définit par la capacité de s'autolimiter, afin de prévenir toute dérive tyrannique ou despotique. Un Etat de droit est un Etat républicain (voir ci-dessous) et démocratique, c'est-à-dire dont le peuple est détenteur de la souveraineté. Les fondements de l'Etat de droit ont été élaborés par les théoriciens du Contrat social (Hobbes,  Rousseau) et les libéraux ( Locke, Montesquieu) . Dans un Etat de droit, les droits fondamentaux des hommes  sont établis et garantis par la constitution (la " loi " au sens de Rousseau) et tout individu a des droits qu'il peut revenbdiquer contre l'Etat et faire valoir auprès de l'Etat.
République (etym : respublica : la chose publique, l'Etat). Sens courant : tout Etat qui n'est pas monarchique, c'est-à-dire tout Etat caractérisé par le fait que la souveraineté est entre les mains des représentants du peuple élus au suffrage universel. Sens philosophique : " J'appelle république, écrit Rousseau, tout Etat régi par des lois " (Du Contrat social II)  Cette définition de Rousseau ne peut être comprise que si l'on donne au mot " loi " le sens de loi fondamentale ou organique (la Constitution). La loi, selon Rousseau, est toujours " juste ", car elle est l'acte de la volonté générale. Dans ce sens précis et restreint, une " république " est ce qu'on appelle aujourd'hui également un " Etat de droit " c'est-à-dire un Etat essentiellement animé par l'idée de droit, ce qui implique : 1) une Constitution approuvée théoriquement par tous les citoyens, Constitution  surplombant tout le dispositif juridique et politique 2) l'idée d'une volonté générale supposée constituer  la source de toute loi 3) la  possibilité pour tous de participer  aux décisions d'ordre politique 4) l'égalité formelle de tous  et la protection des droit fondamentaux (sécurité,  libre expression, accès à l'éducation etc..) de tous les citoyens par l'Etat.
Volonté générale : chez Rousseau  (Du contrat social I, 6 et 7 et II, 4). Elle n'est pas la volonté majoritaire ni même la volonté de tous, car elle n'est en aucune façon une somme de volontés particulières. Théoriquement, idéalement, elle est, en chaque homme, la volonté raisonnable qui prescrit  les décisions les plus conformes à l'intérêt général. Son mode d'expression privilégié est la loi ; et son objet (ce sur quoi elle porte) ne peut être que d'ordre général (ce qui signifie que la Loi, en ce sens, ne peut établir de différentiations entre les citoyens).
Libéralisme :  (etym : latin liberalis, " bienfaisant ", " généreux ") 1) Sens classique : conception " libérale "  de la société, dont Locke fut l'un des représentants, qui repose  sur l'idée que les individus ont des droits inaliénables (sécurité, propriété, libre expression..)  qui sont ancrés dans la nature, et   que l'Etat a pour vocation essentielle d'établir et de préserver.  S'il ne le fait pas, l'individu a le droit de désobéir. 2) Sens actuel  : le libéralisme économique est la doctrine suivant laquelle les lois du marché sont auto-régulatrices et ne doivent donc pas être entravées par les autorités publiques. Cette doctrine s'oppose diamétralement aux revendications collectivistes et planificatrices (appropriation collective des moyens de production, réglementation du travail, protectionnisme etc..) . Le libéralisme politique est la doctrine politique qui valorise les droits formels (" droits de.. ") et qui exprime des réserves concernant  les revendications illimitées (" droits à.. ") concernant des " créances " que l'Etat n'a pas le pouvoir  de garantir effectivement, tels que par exemple, outre le droit au travail,   le droit à la santé, le droit  à un logement décent, aux loisirs  et désormais, à un environnement non pollué. Les libéraux (B. Constant, Tocqueville) estiment qu'il est vain de promettre ce que l'on n'est pas en mesure d'accorder, et, en outre,  que la demande excessive d'égalité peut contrecarrer l'exigence de liberté. Il faut remarquer que " libéral " en France désigne une sensibilité de droite alors qu'aux Etats-Unis les libéraux sont les démocrates.
Idéologie :  (etym : grec idea , " idée ", et logos " discours rationnel ").
 Terme inventé au 18 ième siècle par Destutt de Tracy pour désigner une science qui a pour objet les idées, leur origine et les lois auxquelles elles obéissent.
 1) Sens courant : péjoratif : système d'idées creuses, doctrines vagues et nébuleuses, théorie  faussement rationnelle 2) Selon Marx : ensemble de croyances, de parti-pris et  de thèses propres à une classe sociale,  et dérivées d'intérêts communs plus ou mois inavoués 3) Selon Hannah Arendt : l'idéologie est la   " logique d'une idée ".   Une idéologie est un  système de pensée ancré dans la croyance en la suprématie de la logique,  c'est-à-dire  d'une rationalité implacable et omnipotente  dans son rapport  au  réel.  Toute idéologie est donc virtuellement " totalitaire " car elle  délivre des clés qui dispensent l'individu de penser, tout  en lui intimant d'avoir confiance dans ses chefs éclairés, voire  infaillibles.





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