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5 janvier 2007 5 05 /01 /janvier /2007 13:23
Voici le papier de  sur le Nouvel Obs :
sur le chat "qui ne sert à rien, mais qui nous est indispensable"
Comme la philosophie.


A quoi sert le chat ?
par Frédéric Vitoux
"Tous les animaux parlent, excepté le perroquet qui parle », écrivait Jules Renard. Des langages animaliers, celui du chat demeure le plus mystérieux, le plus hiéroglyphique, dira-t-on volontiers, tant le chat et l'Égypte ont appris à faire bon ménage il y a quelquesmilliers d'années. Est-ce pour cela que l'on se noie si volontiers dans l'énigme de son regard ? On dialogue avec un chien. On capte le sonar des dauphins. Le cheval répond à son cavalier. Mais le chat ? Il ne répond pas. II ne se dresse pas. Il ne fait pas le beau, il est beau, cela lui suffit. En bref, il est aux abonnés absents. Inutile de lui laisser un message. Il s'en moque.
La tentation est donc grande de faire parler les chats, de se rattraper en somme de cette frustrationou de ce vertige éprouvés face à eux. Bien des poètes et des écrivains'y sont risqués, les malheureux ! Citons pour le plaisir un livre, unseul, un chef-d'oeuvre, «le Chat Murr », d'E.T.A. Hoffmann, puis fermons la parenthèse... et ouvrons-nous aux mystères du chat ! Il est l'animal domestique par excellence, c'est-à-dire le seul qui ait réussi à domestiquer l'homme et non le contraire, et d'un autre côté il incarne la vie sauvage à l'état pur. Ce qu'a si joliment souligné Alexandre Vialatte, disant de lui : « Dieu l'a fait dans Sa grande bonté pour que l'homme puisse caresser le tigre. » II est le symbole du confort,de la placidité obstinée, de la somnolence philosophique. Mais, plus vif que l'éclair, que la passion, que le caprice, il bondi soudain, il est là, il n'est plus là, il bascule dans une autre dimension spatio-temporelle, c'est un animal de science-fiction. Pour un écrivain, il sert de presse-papiers, de correcteur ou de censeur. Aussi sec, il le laisse en plan, et bonsoir ! Il incarne précisément tout ce qu'un romancier ne pourri jamais capturer. En un mot, ï est un professeur d'humilité Mais arrêtons là ! On a compris que le chat, qui ne sert rien, nous est par cela même indispensable".     F. L
 LE NOUVEL OBSERVATEUR

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commentaires

P
Bonjour, L'indépendance du chat... Sujet intéressant au demeurant...Nous considèrerons donc que le fait, pour un animal, de ne pas être soumis à l'homme soit une caractéristique unique dans le règne animal... Hum... Considération profonde au demeurant...N'est-ce pas plutôt le trait inverse qui consiste, en quelque sorte, en  une exception? À part le chien, je ne vois pas, là tout de suite, d'animal obéissant à l'homme pour une raison autre que l'attente de nourriture... Mais laissons cela...Je subbodore que le but de ce message ne soit pas de parler du chat et de ses passionnants mystères mais de l'aspect utilitaire de la philosophie... Celle-ci ne servirait donc à rien, si ce n'est à nous être agréable (si mon interprétation reflète bien votre pensée).Nous avons là le reflet, il me semble, de la pensée actuelle, ne considérant la validité de la philosophie qu'à travers les avantages qu'elle pourrait procurer... Mais quel est votre point de vue à vous?Démocratie? Égalité? Liberté? Ces concepts, issus de la science philosophique, ne sont-ils pas utiles dans les pays qui en ont fait un principe reconnu? Et même si, à l'intérieur de ces pays, la philosophie n'est pas suivie pour elle-même mais pour les avantages qu'elle procure (ce n'est donc pas la philosophie qui y est appliquée mais la science philosophique, pas un principe mais l'aboutissement d'une démarche intellectuelle, théorique, mise en application), nous ne pouvons pas dire que la philosophie n'y serve à rien... De plus, dire, de manière générale, que la philosophie ne sert à rien n'est-il pas prématuré? Même si cela était effectivement le cas, quelle en serait la cause? La philosophie elle-même ou l'homme? Il est exact, ce me semble, que la philosophie (en tant que principe et non pas en tant que science) ne nous sert à rien, mais n'est-ce pas dû au fait qu'elle soit tout simplement manquée?Devons-nous la soumettre à nos exigences, ou nous efforcer de nous en faire l'expression, si nous aspirons un tant soit peu à l'approcher? Ne devrions-nous pas aspirer à faire de chaque homme un philosophe, et observer, après cela, ce qu'il en serait de l'inutilité de la philosophie?Mais sur tout cela, ne sommes-nous pas déjà d'accord?
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L
Cher ami, je suis un peu fatiguée ce soir, je crois que nous sommes d'accord. Loin de moi l'idée de voir en la philosophie quelque chose d'inutile . C'est la conclusion de mon bouquin "Cours aprticulier de philosophie". Rien n'est plus utile que la philosophie..
S
Le chat est une souris qui ne danse pas .
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