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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 16:05

A propos du relativisme, on citera sans se lasser ce texte de Leo Strauss tombé au concours de IEp en 2004

 

 

 

 

 

 

 

Toutes les sociétés ont leur idéal, les sociétés cannibales pas moins que les sociétés policées. Si les principes tirent une justification suffisante du fait qu’ils sont reçus dans une société, les principes du cannibale sont aussi défendables et aussi sains que ceux de l’homme policé. De ce point de vue, les premiers ne peuvent être rejetés comme mauvais  purement et simplement. Et puisque tout le monde est d’accord pour reconnaître que l’idéal de notre société est changeant, seule une triste et morne habitude nous empêcherait d’accepter en toute tranquillité une évolution vers l’état cannibale. S’il n’y a pas d’étalon plus élevé que l’idéal de notre société, nous sommes parfaitement incapables de prendre devant lui le recul nécessaire au jugement critique. Mais le simple fait que nous puissions nous demander ce que vaut l’idéal de notre société montre qu’il y a dans l’homme quelque chose qui n’est point totalement asservi à sa société et par conséquent que nous sommes capables, et par là obligés, de rechercher un étalon qui nous permette de juger de l’idéal de notre société comme de tout autre. Cet étalon ne peut être trouvé dans les besoins des différentes sociétés, car elles ont, ainsi que leurs composants, de nombreux besoins qui s’opposent les uns aux autres : la question de la priorité se pose aussitôt. Cette question ne peut être tranchée de façon rationnelle si nous ne disposons pas d’un étalon qui nous permette de distinguer entre besoins véritables et besoins imaginaires et de connaître la hiérarchie des différentes sortes de besoins véritables. Le problème soulevé par le conflit des besoins sociaux ne peut être résolu si nous n’avons pas connaissance du droit naturel.

 

Léo Strauss, Droit naturel et histoire (1953)

 

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commentaires

T
<br /> Réponse à Max<br /> <br /> <br /> Pour ma part, je ne me sens ni l'un ni l'autre. Je suis pour le respect de la pluralité des opinions. Si on regarde bien, on s'apercevra rapidement que ceux qui critquent, vilipendent le<br /> relativisme, ont tous quelque chose à vendre, sont tous persuadés de posséder la vérité. (Bon exemple: l'église catholique) Ce qui les gêne, c'est la concurrence, la différence.<br /> <br /> <br /> Alors, facile, ils accusent leurs adversaires de vouloir faire un système du relativisme. Ils ne peuvent se départir de l'idée qu'il faut une seule vérité générale.<br />
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T
<br /> " Mais le simple fait que nous puissions nous demander ce que vaut l’idéal de notre société<br /> montre qu’il y a dans l’homme quelque chose qui n’est point totalement asservi à sa société"<br /> <br /> <br /> Attention, cela ne signifie surtout pas que nous soyons capables de mettre en question tous<br /> les aspects ou pans de cet idéal. Soit la plus grande partie de ces aspects est en dehors de tout questionnement, soit l'interrogation peut n'être qu'un jeu purement intellectuel sans<br /> conséquences.  <br />
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M
<br /> Exactement, ce à quoi ce que je pensais suite à l'annonce de Vincent Peillon sur la morale... Je n'arrive pas à me définir, et choisir entre universalisme et relativisme. Et vous ? Êtes-vous<br /> relativiste ?<br />
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L
<br /> <br /> moi relativiste! quelle blague!<br /> <br /> <br /> <br />