Sur les cimes du désespoir Cioran (résumé)

"Une constatation que je peux vérifier, à mon grand regret, à chaque instant: seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre.
La vraie pensée ressemble, elle, à un démon qui trouble les sources de la vie, ou bien à une maladie qui en affecte les racines mêmes.
Penser à tout moment, se poser des problèmes capitaux à tout bout de champ et éprouver un doute permanent quant à son destin; être fatigué de vivre, épuisé par ses pensées et par sa propre existence au-delà de toute limite; laisser derrière soi une traînée de sang et de fumée comme symbole du drame et de la mort de son être - c'est être malheureux au point que le problème de la pensée vous donne envie de vomir et que la réflexion vous apparaît comme une damnation".

Comments

[Gérard]

Bonsoir monségu
Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous entendez par le mot "Mémonaute" ?

[Monségu]

Oui, Laurence, le chemin vers les "cimes" fait mesurer le "Vertige", de la chute possible!
Oui, penser "trouble", par le "doute permanent" ..., et en fin de "compte", à compte d'étape, "être fatigué de vivre" ...!
Quelle est l'"antidote", non contre le penser, mais pour en supporter les effets personnels néfastes ?!

Moi aussi, ce dimanche, pourquoi "fatigué de vivre"? de voir que sous le coup de la plus grande Crise depuis les années Trente, l'Italie - si chère à artistes, poètes - se dévoie en démocratie par égoïsme, corruption et populisme!
[Et, en Mémonaute - donc dialectique - ce n'est nullement - ce qui m'attriste - que la "démocratie" soit ainsi malmenée; mais c'est qu'ici, il ne s'agit en rien d'une vraie Contestation - en vue d'une certaine Conciliation - entre Hiérarchistes et Utopistes; c'est seulement le repli sur soi, au mode égoïste/identitaire et grégaire, manipulateur ... ]

Oui, c'est en hauts et bas que la Pénible Pensée m'accole. Alors? Espérer la remontée (le "rebond", un mot souvent employé de nos jours)? Maîtriser la chute en espérant le Renouveau?

S'Aider en rude chemin initiatique, Voir :
http://www.survie.fr.memolang.eu/Memo/Memo.php?outsearched=yes&set=proph_bris&item=4
Chercher
"
malade des Autres, incertain de lui-même
"
et/ou il le faut vraiment aussi :
les rares ami(e)s - animaux compris - alentour; et ces personnes inattendues qui apparaissent comme un bienfait, rencontrées au fil des marches, paroles et lectures ...

[Et - Détail : ces contacts dans un blog comme celui-ci, rares mais bénéfiques, - hors animosité destructrice!]

[Gérard]

Ce que dit Cioran, c'est que penser, c'est penser à des problèmes qui, forcément, nous agacent et dont on se passerait, si l'on avait une baguette magique. Mais l'expérience montre aussi que cela crée un sentiment de paix relative, un état mixte de sécurité et de "souci". Il faut éduquer et maintenir les enfants dans cet état pour leur apprendre à affronter la "vie" au lieu de se détourner des problèmes, de ne pas les voir. C'est le travail de fond, d'une "culture" qui traverse le temps.

[Monségu]

Outre ma réponse à Laurence ci-dessus, où je partage ne pas avoir, comme tu dis, "une baguette magique", et vivre en plein "roseau pensant" comme l'a dit quelque autre[personne], fragile dans un sacré "bourbier" existentiel :
j'aspire aussi au "sentiment de paix relative, un état mixte de sécurité et de "souci""; et Oui, c'est important, pour y parvenir, que jusqu'à la fin de l'adolescence au moins, chacun(e) puisse bénéficier d'une ambiance de confiance en un devenir ensemble; ce qui n'a pu être mon cas (des parents en couple désastreux, ma responsabilité d'aîné ...).
Et "devenir ensemble" suppose de [tenter de] résoudre progressivement les problèmes vitaux, en apprenant "à apprendre", par réflexion sur l'expérience évolutive ...
Et c'est pourquoi je suis en faveur de l'approche philosophique à inclure dans l'enseignement aux premières "écoles" où se forge la socialisation. Pour que chacun(e) aie le "souci" de l'Autre[personne] et, plus tard, sache au mieux se solidariser en groupes avec le respect aussi envers les adversaires, ce qui rend le dialogue probable et la coexistence possible.
Au contraire, nous voyons trop aujourd'hui des groupes se faisant par une complicité grégaire en opposition avec les autres groupes "ennemis", - une relation de domination/complicité.
La "philosophie" en Terminale, c'est en France le fleuron de l'"Instruction Publique" qui avait pour but de faire de bon(ne)s citoyen(ne)s selon la mentalité "laïque"/"républicaine" de l'époque ... À refonder aujourd'hui!
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