(Attention : ceci n’est pas un cours mais un billet d’humeur…)
Pour la première fois un candidat du Parti Socialiste place l’écologie au centre de son projet (voir le Monde, ce soir: « Environnement, une fracture majeure » (Hamon contre Valls) et aussi p.124 : « Le revenu universel est une réponse intelligente aux nouveaux défis » par Jean-Marc Ferry et aussi Philippe Von Parijs et Guy Sorman.
Que nous objecte-t-on ? Que nos propositions sont utopiques !
Alors que les politiques (René Dumont, 1974) et les philosophes (Hans Jonas, 1979, entre autres ..) nous alertent depuis quatre décennies maintenant - en vain, voilà que nous (les écologistes) nous sommes accusés d’être des rêveurs !?
Tandis que la droite arriérée et la gauche archaïque campent sur ses positions absurdes et dévastatrices, nous voilà mis en accusation. « Alors que la maison brûle, il nous faudrait continuer de détourner le regard ? » (question posée par Chirac dans un moment de rare clairvoyance). Ce sont eux les utopistes (dans le sens péjoratif de ce terme : irréalistes, inconscients, irresponsables et dangereux).
Au moment où des clowns et des tyrans sont aux commandes à l’échelle mondiale, il serait peut-être temps de se ressaisir : la banquise fond sous nos yeux, l’on ne peut plus respirer dans les villes, même les couches des enfants sont cancérigènes, le monde vivant disparaît, la révolution numérique détruit les emplois, des milliers de gens se noient en Méditerranée, il ne faudrait se préoccuper que de croissance et de pouvoir d'achat ? De frontières et de murs? De préservation des voies sur berge à Paris, de retour en France de l’industrie automobile, sans même parler de la prospérité du complexe miltaro-industriel et du nucléaire !!!???
Le revenu universel ce n’est pas pour demain. Mais c’est un projet qui s’inscrit dans une perspective vraiment nouvelle, réfléchie, stimulante et soucieuse des intérêts des générations à venir. Un nouveau monde se dessine sous nos yeux, qui abolit le monde actuel, comme dirait Marx. Tout le contraire d’une utopie car ce monde de travailleurs sans emplois, de personnes déplacées privées de ressources et de patrie, le désastre d’une espèce suicidaire qui éradique non pas Daech mais ses animaux sauvages et abandonne ses "frères inférieurs", les primates : c’est une réalité qui est déjà là et se déploie à une vitesse vertigineuse sous nos yeux. Les dégâts sont hélas sans doute irréversibles. Or tout se tient ! Le vieux monde productiviste, prodigue et insouciant est derrière nous, la croissance n’est pas la panacée.
L’observer et le déplorer, c’est donc cela être utopique?