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24 janvier 2017 2 24 /01 /janvier /2017 17:20
Utopique, l'écologie, vraiment?

 

 

(Attention : ceci n’est pas un cours mais un billet d’humeur…) 

 

 

 Pour la première fois un candidat du Parti Socialiste place l’écologie au centre de son projet (voir le Monde, ce soir: « Environnement, une fracture majeure » (Hamon contre Valls) et aussi  p.124 :  « Le revenu universel est une réponse intelligente aux nouveaux défis » par Jean-Marc Ferry et aussi  Philippe Von Parijs et Guy Sorman.
   Que nous objecte-t-on ? Que nos propositions sont utopiques  !

Alors que les politiques  (René Dumont, 1974) et les philosophes (Hans Jonas, 1979, entre autres ..) nous alertent depuis quatre  décennies maintenant - en vain, voilà que nous (les écologistes)  nous sommes accusés d’être des rêveurs  !?

  Tandis que la droite arriérée et la  gauche archaïque campent sur ses positions absurdes et dévastatrices, nous voilà mis en accusation. « Alors que la maison brûle, il nous faudrait continuer de détourner le regard ? » (question posée par Chirac dans un moment de rare clairvoyance). Ce sont eux  les utopistes (dans le sens péjoratif de ce terme : irréalistes,  inconscients, irresponsables et dangereux).

Au moment où des clowns et des tyrans sont aux commandes  à l’échelle mondiale, il serait peut-être temps de se ressaisir :  la banquise fond sous nos yeux,  l’on ne peut plus respirer dans les villes,  même les couches des enfants sont cancérigènes,  le monde vivant disparaît,  la révolution numérique détruit les emplois,  des milliers de gens se noient en Méditerranée, il ne faudrait se préoccuper que de croissance et de pouvoir d'achat ? De frontières et de murs? De préservation des voies sur berge  à Paris,  de retour   en France  de l’industrie automobile, sans même parler de la prospérité du  complexe  miltaro-industriel et du nucléaire !!!???

   

Le revenu universel ce n’est pas pour demain. Mais c’est un projet qui s’inscrit dans une perspective vraiment nouvelle, réfléchie, stimulante  et soucieuse des intérêts des générations à venir. Un nouveau monde se dessine sous nos yeux, qui abolit le monde actuel, comme dirait Marx. Tout le contraire d’une utopie car ce monde de travailleurs sans emplois, de personnes déplacées privées de ressources et de patrie, le désastre d’une espèce suicidaire  qui éradique non pas Daech mais ses  animaux sauvages et abandonne  ses "frères inférieurs", les  primates  :  c’est une réalité qui est déjà là et se déploie  à une vitesse vertigineuse sous nos yeux. Les dégâts sont hélas sans doute  irréversibles.  Or tout se tient ! Le vieux monde productiviste, prodigue  et insouciant est derrière nous, la croissance n’est pas la panacée. 


 

 L’observer et le déplorer, c’est donc cela être utopique? 

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commentaires

S
Rien de surprenant quant on voit ce qu'un simple projet peut rapporter en terme d'électeur. Combien vont véritablement s'y tenir ? Je suis un peu perplexe...
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V
De toute façon le débat sur une croissance constante qui serait souhaitable ou non n'a pas lieu d'être parce qu'il s'agit d'une aberration mathématique et est par là impossible à soutenir.<br /> La croissance, c'est l'augmentation de la production. On est en croissance quand on a plus produit l'année n+1 que l'année n, l'année n+2 que l'année n+1, l'année n+3 que l'année n+2, etc.<br /> Il nous faut alors retranscrire cela sous la forme d'une courbe décrivant l'évolution de la production dans le temps. Et l'on remarque qu'il s'agit d'une courbe exponentielle ayant la production pour axe des ordonnées et le temps pour axe des abscisses. Une courbe exponentielle ne peut dépasser (et même atteindre) un certain point sur l'axe des abscisses, c'est le propre de la courbe exponentielle.<br /> L'axe des abscisses est ici le temps ; une croissance continue n'est mathématiquement pas applicable dans une situation "durable", et ce quand bien même on partirait du postulat (osé!) que l'on peut produire à l'infini.<br /> Une économie basée sur la croissance est donc vouée, mathématiquement, à faillir tôt ou tard.
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J
Vous n"avez pas tort Jonas , mais est-ce que cela doit nous empêcher de s'alerter de l"état général actuel de notre planète et surtout d"accorder nos comportements à nos idées ,dans la mesure du possible ,au sein de nos sociétés totalement artificielles .<br /> <br /> Je n'irai pas jusqu'à prôner un retour à la bougie , mais j'avoue qu'une vie sans l'apport de la technologie ,telle que celle qui règne actuellement dans nos sociétés ,ne serait pas pour me déplaire .mais je reconnais aussi que l'ordinateur est un outil pratique et utile , comme certains autres . Donc c'est à chacun de trouver un compromis permettant de vivre sans nuire à l'équilibre général. Or pour cela ,il faut déjà posséder un certain équilibre intérieur permettant de se passer d'un tas de substituts artificiels ,fabriqués et vendus par des gens pour qui l'écologie est le dernier des soucis .<br /> Le fond du problème est donc ce besoin qu'ont les individus de se procurer des substituts artificiels,qui est à l'origine du travail ayant transformé l'Homme en animal contre-nature ,pollueur et pilleur de matières premières .<br /> Certes l'on peut améliorer des choses grace à la science et la technologie ,mais n'oublions pas ce besoin pathologique de l' Homme l'entrainant dans des excès en tout genre , ainsi que les conséquences au long-terme sur l'environnement ,que l'on ne peut ,ni ne veut voir ,de l'exercice de la pensée rationnelle sur le processus du vivant qui constitue selon moi la première des pollutions .
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L
quant on apprend que désormais les savants crèent des chimères homme/ porc, on est un peu inquiets, non?
J
Laurence , <br /> Je rentre , de l'étranger , en lisant ce dernier blog, je suis inquiet pour votre santé, vous voyez le monde en noir. Cela n'est pas étonnant que les Français se situent parmi les plus pessimistes des pays occidentaux, bien qu' ils bénéficient de 33% du PIB de prestations sociales. <br /> Je pense , qu'un voyage en Afrique , Asie ou chez Poutine, , vous fera un grand bien et sera un remède efficace contre ces pensées noires. <br /> Vos angoisses, et vos craintes , sont celles de personnes vivant dans des pays riches et jouissant de grandes liberté. <br /> PS: Les milliers de gens qui se noient en Méditerranée, dans le silence complet de leur gouvernement le font pour trouver refuse dans ce pays qui vous donne tant de malaise et de stress.
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J
Les impressions et les opinions ne font la réalité. Si je vois une anglaise rousse débarquer du ferry à Saint Malo, vais-je conclure que toutes les anglaises sont (ou sont devenues) rousses ou vais-je regarder les statistiques ? Si dans votre entourage beaucoup de couples sont stériles (c'est un fait certain) et dans le mien aucun (c’est aussi un fait certain), comment nous départager ? On peut débattre des causes, mais pas du fait lui-même s’il est correctement répertorié. Dans les faits, c’est vrai, la qualité du sperme en Bretagne (dans ma région) est restée élevée mais a baissé ailleurs (dans la plupart des régions) et donc globalement en France depuis vingt ou trente ans. Pourquoi ? Les causes environnementales (pollutions de l’air, pesticides, ondes électromagnétiques….) ? Les causes économiques (précarité, anxiété, stress, manque de temps libre et risques de burn-out….) du monde néolibéral ? Les causes comportementales (tabac, alcool, drogue, café, obésité, exposition au soleil….) qui sont aussi les principales causes de mortalité hors vieillissement ? Par principe (par idéologie sous-jacente), en l’absence d’analyse scientifique irréfutable, nous ne serons jamais d’accord sur les causes principales, ce qui n’est pas dramatique en soi (n’empêchant pas de discuter aimablement) et n’empêche pas de lutter contre le phénomène (on peut lutter contre les trois sortes de causes en même temps, ce que nous faisons dans les plans sanitaires). Bien cordialement.
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J
En effet, j’ai été trop entier sur le progrès technique. Comme vous, j’ai peur de certains développements à venir (clonages, nanotechnologies, militaires ou de surveillance…..). Quand je parlais de progrès technique accéléré, c’était par exemple pour en finir le plus vite possible avec les énergies polluantes (pétrole, charbon, déchets dangereux…) et pour poursuivre des recherches motivantes si possible au niveau mondial (sur la santé, sur la découverte de l’espace…..). Sur la santé environnementale (que je connais bien), je ne parlais évidemment pas des pays africains ou asiatiques pour lesquels la première cause de mortalité est l’eau non potable et où la pollution de l’air dans les villes est ultra-mortelle. En France, la médiatisation des pics de pollution ne doit pas masquer qu'ils ont peu d'effet et que la très grande majorité des décès est le fait de la pollution quotidienne... et que le chiffre historique et repris en boucle de 42.000 morts est excessif : deux années perdues pour des personnes (en moyenne) déjà fragiles et il s’agit d’un calcul fait en 2000 alors que, depuis 2000, les émissions de particules fines ont été réduites grâce à des normes plus strictes : elles sont ainsi passées de 350 000 tonnes en 2000 à 250 000 en 2011. Bien cordialement.
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L
Mais je m'en fiche des chiffres.. je vis à Paris et la pollution n'est pas une abstraction.. Je pourrais multiplier les exemples; autour de moi nombreux sont le couples stériles... et ainsi de suite.. Les pesticides dans les couches, ce n'est pas terrible? Et quide da la disparition des abeilles? Remplacées par des robots? Non vraiment, merci Frankenstein.. A plus !
J
Bonjour. Réponse d‘humeur (sympathique et bienveillante). Un nouveau monde qui abolit le monde actuel, pourquoi pas ? Mais lequel ? Je fais partie de la « gauche archaïque » qui aime bien la croissance économique (celle du PIB réel par habitant et du plein-emploi traditionnel) pour deux raisons et à trois conditions. <br /> Pour deux raisons. Un : parce que je comprends parfaitement que les gens pauvres (la majorité du peuple) se préoccupent de croissance, de pouvoir d’achat et d’emploi, et aient envie d’avoir le même train de vie que les gens riches (souvent très riches) qui prônent un nouveau monde (Hulot, Hamon, Al Gore, Voynet, Duflot, Arthus-Bertrand, Mamère, Latouche, Gadrey…..). Fais ce que je dis, pas ce que je fais : j’excepte bien volontiers Ivan Illich qui, en gros, s‘est appliqué à lui-même ses propres concepts (préférant même mourir plus tôt que fréquenter l’hôpital qu’il critiquait). Deux : parce que si le PIB n’est pas un indicateur suffisant pour mesurer les performances d’un pays (et encore moins le bonheur), il s’agit selon Stiglitz ou Sen de « l’améliorer » et non de le supprimer. Au-delà de problèmes anecdotiques négatifs (pics de pollution, couches cancérigènes…..), on voit bien à très long terme les effets globalement positifs d’une croissance du revenu (sortie de la pauvreté absolue, élargissement des possibilités de bonne vie personnelle, espérance de vie en bonne santé, capacités financières pour protéger l’environnement….) à condition qu’elle ne soit pas basée exclusivement sur les lois du marché (capitalisme libéral dérégulé, démocratie réduite aux élections…). <br /> Première condition : tenir compte de l’écologie. L’équation écologique IPAT a de quoi interpeller tous les citoyens soucieux du futur et, « curieusement », les écologistes l’ont abandonné : I = P . A . T avec I impact écologique de l’activité humaine (par exemple, le CO2), P taille de la population, A abondance matérielle, représentée par le revenu par personne et T technologie. Il y a trois solutions mathématiques : décroissance de la population mondiale, décroissance de la production matérielle, progrès technique. Nos solutions : une planification familiale raisonnable, un progrès technique accéléré et favorable à l’environnement et une croissance avec découplage absolu comme le demandait Jackson (plus d’activités économiques avec moins de nuisances environnementales et neutralité carbone). <br /> Deuxième condition : tenir compte des évolutions économiques. Bien évidemment, il faut prendre en compte les changements structurels et notamment répondre aux mutations du travail en lien avec le développement du numérique et de la robotisation et s’adapter à la mondialisation. C’est l’augmentation du PIB par habitant (quel que soit le facteur de production : travailleur ou robot) qui permet celle de la productivité donc, si l’on le désire, dégager du temps pour des activités non rémunérées (troc, bénévolat….) et de l’argent pour de la redistribution (dont un revenu minimum pour tous). C’est aussi la possibilité de baisse du temps de travail et de mesures pour partager le travail qualifié intéressant (laissant aux robots les tâches non valorisantes), pour valoriser les activités de proximité, les services non monétaires et moins polluants. <br /> Troisième condition : s’intéresser avant tout aux acquis sociaux et à la justice sociale. Le revenu universel, c’est comme l’immigration : tout dépend ce que l’on en fait. L’immigration : au-delà de l’accueil des réfugiés (qui ne se discute pas), accueille-t-on les jeunes migrants économiques par souci de solidarité ou pour casser le marché du travail ? Le revenu universel, défendu historiquement par More, Paine puis Friedman, est-il conçu (nouvelle gauche) pour aider durablement les immigrés pauvres, donner à chacun la liberté d’exercer l’activité de son choix, répondre aux mutations du travail… ou bien (droite ultra-libérale) pour supprimer le salaire minimum, libéraliser le marché du travail, réduire la protection sociale ou le rôle de l’État. C’est la raison pour laquelle un tenant de la « gauche archaïque » comme moi hésite sincèrement à se lancer dans une telle réforme plutôt que de renforcer et rationaliser ce qui existe déjà. <br /> Bien cordialement
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L
Merci beaucoup pour cette argumentation précise et éclairée. Sur deux points je ne suis pas d'accord; les pics de pollution "anecdotiques" (je m'inquiète pour mes petits enfants) et le "progrès techniques accéléré" : au secours ! Les robots tueurs, les nanotechnologies , les TIC qui nous vendent des bobards à gogo .. la ferme des mille vaches, Tchernobyl.. Bref je préfère encore le retour à la bougie pour ma part.. Bien à vous !