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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 14:20

Pas de république sans vertu du citoyen souverain.

 Quant à nos gouvernants et nos "pères", ils doivent donner l'exemple:

En république, le citoyen est souverain. C’est pourquoi la vertu, c’est-à-dire le principe qui l’anime, en est la condition. Il appartient à l’éducation d’inspirer cette vertu, c’est-à-dire l’amour de la république : 

« C'est dans le gouvernement républicain que l'on a besoin de toute la puissance de l'éducation. La crainte des gouvernements despotiques  naît d'elle-même parmi les menaces et les châtiments; l'honneur des monarchies est favorisé par les passions, et les favorise a son tour: mais la vertu  politique est un renoncement à soi-même qui est toujours une chose très pénible.

On peut définir cette vertu, l'amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandant une préférence continuelle de l'intérêt public au sien propre, donne toutes les vertus particulières; elles ne sont que cette préférence.

 Cet amour est singulièrement affecté aux démocraties. Dans elles seules, le gouvernement est confié à chaque citoyen. Or, le gouvernement est comme toutes les choses du monde: pour le conserver, il faut l'aimer.

On n'a jamais ouï  dire que les rois n'aimassent pas la monarchie, et que les despotes haïssent le despotisme.

 Tout dépend donc d'établir dans la république cet amour; et c'est à l'inspirer que l'éducation doit être attentive. Mais, pour que les enfants puissent l'avoir, il y a un moyen sur: c'est que les pères l'aient eux-mêmes.

On est ordinairement le maître de donner à ses enfants ses connaissances; on l'est encore plus de leur donner ses passions. Si cela n'arrive pas, c'est que ce qui a été fait dans la maison paternelle est détruit par les impressions du dehors.

Ce n'est point le peuple naissent qui dégénère; il ne se perd que lorsque les hommes faits sont déjà corrompus ».

 Montesquieu, De l’Esprit des lois (1748), Première partie, Livre IV, chapitre V, p 160, Ed. G.F. Flammarion

  

« Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille, je le rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose d'utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose d'utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe, ou bien qui fût utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je le regarderais comme un crime. »  (Pensées)

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commentaires

C
<br /> D'accord avec vous s'agissant de l'amour passion ,qui est alors effectivement possessif et produit la jalousie ,l'enfermement névrotique ,les séparations etc ....mais je ne parle pas de cet amour<br /> là .Je parle de l'amour de la vie qui fait que l'on aime personne exclusivement et de manière possessive , mais tout le monde de manière égale ,gratuite et donc sans rien attendre en retour . Les<br /> conséquences de cet amour de la vie sur ceux et celles qui en bénéficient sont toutes autres que celles de l'amour dont vous parlez .En général , la personne aimant la vie , ne peut aimer<br /> passionnément une autre personne ,car elle n'éprouve pas le besoin d'être aimer en retour , elle s'aime déja suffisamment .<br />
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C
<br /> Avant d'inspirer à nos enfants ,l'amour de la république ,en leur montrant l'exemple , je pense qu'il serait avant tout préférable de leur donner et montrer notre amour . Car un enfant qui se<br /> sait être véritablement aimer d'un amour profond et sincère ,saura aimer de même les autres en s'aimant lui-même . Nul besoin alors de lui inculquer l'amour de la république , de la patrie , de<br /> la nation etc ...puisqu'il aimera de manière inconditionnelle la vie et les hommes .<br /> <br /> <br /> Ne peut aimer de manière sincère et profonde que celui o celle qui a été aimer de la sorte . Aimer la vie et les autres , les respecter , ne s'apprend pas dans des manuels et par des cours ,<br /> c'est une capacité , un pouvoir , que l'on reçoit , qui nous est transmis au cours de nos premières années d'existence . Si on ne le reçoit pas , alors là il faut effectivement avoir recours à<br /> l'éducation , au bourrage de crane qu'il faut en permanence renouveller et entretenir ,afin de lutter contre la tendance de l'individu ,à se souvenir d'abord de ce qui est profondément gravé en<br /> lui , à savoir un manque à combler par des substituts ,entrainant des actions et comportements égoistes ,néfastes à la collectivité .<br /> <br /> <br /> La morale , les lois et les règles ,nécessaires à la vie en collectivité ,sont des paliatifs à l'incapacité des individus d' agir et de se comporter naturellement en personnes conscientes<br /> d'elles-mêmes et des autres ,et responsables de leurs actes . Mais l'homme préfère créer des lois et des morales ,et mettre en place des instances chargées de les faire appliquer  , plutôt<br /> que de tout revoir depuis le départ .IL serait plus efficace de réeduquer toute personne avant qu'elle ne devienne ,père ou mère .<br />
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L
<br /> <br /> l'amour peut être dévastateur: parents qui se séparent parce que l'un est tombé amoureux, et, pire encore: disputes pour avoir les enfants trop aimés! (garde partagée)<br /> <br /> <br />  je ne suis pas du tout d'accord avec vous. L'amour ne remplace absolument la vertu (même si la vertu sans amour est peu recommandable)<br /> <br /> <br /> <br />