PHILOSOPHIE HK
Lire en priorité les titres en gras.
La plupart des ouvrages indiqués existent en G.F, Folio, ou en Classiques Hatier , ou sont accessibles sur le site http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/
MANUEL : Philosophie Anthologie Terminales Belin ou Philosophie de A à Z (Hatier)
Attention : il y aura un contrôle de connaissance dès la rentrée portant pour partie sur un vocabulaire élémentaire de la philosophie, pour partie sur les œuvres lues pendant l’été (en gras).
1) Classiques :
Platon : Ménon, Apologie de Socrate, Phédon, Criton, Gorgias, République 6 et 7.
Aristote : Ethique à Nicomaque 8 et 9, Politique, 1. Sur Aristote : Aristote et la politique, F.Wolf, (P.U.F)
Descartes : Méditations 1,2, 3, 4, et Discours de la méthode
Spinoza Ethique 1 (et Appendice).
Pascal : Pensées (« Misère de l’homme sans Dieu »)
Rousseau : Discours sur l’origine de l’inégalité, Du contrat social , GF
Kant : Critique de la raison pure (Textes choisis, P.U.F)
Analytique du beau (Classiques Hatier). Fondement pour la métaphysique des moeurs
Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique (Bordas)
Hegel : La raison dans l’histoire (10-18 ou en Classiques Hatier).
Nietzsche : Généalogie de la morale (G.F). Crépuscule des idoles (Classiques Hatier)
Sartre L’ existentialisme est un humanisme (Folio)
2) Culture générale ; politique et monde contemporain
Pierre Manent Cours familier de politique Tel Gallimard
J. de Romilly : La Grèce antique et la découverte de la liberté (Poche)
H.Arendt : La crise de la culture (Idées)
Cours particulier de philosophie, Laurence Hansen-Love Belin 2007
Et pour toute question, vous pouvez me retrouver sur : http://www.hansen-love.com/
Ou sur http://hansen-love.blogspot.com/
(La crise de l'éducation)
Voici pourquoi, d'après H. Arendt, "le conservatisme est l'essence même de l'éducation". Au professeur est confié la lourde responsabilité de transmettre un monde habitable, le monde commun:
"Dans le cas de l'éducation, la responsabilité du monde prend la forme de l'autorité[...] La compétence du professeur consiste à connaître le monde et à pouvoir transmettre cette connaissance aux atres, mais son autorité se fonde sur son rôle de responsable du monde. Vis-àvis de l'enfant, c'est un peu comme s'il était un représentant de tous les adultes, qui lui signalerait les choses en lui disant :"Voici notre monde".
[....]
Il existe bien sûr un lien entre la disparition de l'autorité dans la vie publique et politique et sa disparition dans les domaines privés et prépolitiques de la famille et de l'école.Plus la méfiance envers l'autorité devient systématique dans la sphère publique, plus il devient naturellement probable que la shère privée en soit affectée [...]
Evitons tout malentendu : il me semble que le conservatisme, pris au sens de conservation, est l'essence même de l'éducation, qui a toujours pour tâche d'entourer et de protéger quelque chose, - l'enfant contre lemonde, le monde contre l'enfant, le nouveau contre l'ancien, l'ancien contre le nouveau [...]
Au fond , on n'éduque jamais que pour un monde déjà hors de ses gonds ou sur le point d'en sortir,
c'est là le propre de la condition humaine que le monde soit créé par des mortels afin de leur servir de demeure pour un temps limité. Parce que le monde est fait par des mortels, il s'use ; et parce que ses habitants changent continuellement, il court le risque de devenir mortel comme eux. Pour préserver le monde de la mortalité de ses créateurs et de ses habitants, il faut constamment le remettre en place. Le problème est tout simplement d'éduquer de façon telle qu'une remise en place demeure effectivement possible, même si elle ne peut jamais être définitivement assurée. Notre espoir réside toujours dans l'élément de nouveauté que chaque génération apporte avec elle ; mais c'est précisément parce que nous ne pouvons placer notre espoir qu'en lui que nous détruisons tout si nous essayons de canaliser cet élément nouveau pour que nous, les anciens, puissions décider de ce qu'il sera. C'est justement pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice ; elle -doit protéger cette nouveauté et l'introduire comme un ferment nouveau dans un monde déjà vieux qui, si révolutionnaire que puissent être ses actes, est, du point de vue de la génération suivante, suranné et proche de la ruine.
La véritable difficulté de l'éducation moderne tient au fait que, malgré tout le bavardage à la mode sur un nouveau conservatisme, il est aujourd'hui extrêmement difficile de s'en tenir à ce minimum de conservation et à cette attitude conservatrice sans laquelle l'éducation est tout simplement impossibl"
In La crise de la culture
(Reprise d'une note de 2007 et rectificatif )
On me demande dans quels lycées s'inscrire lorsque l'on a entre 10 et 13 de moyenne
(Cette question en elle-même pose problème: car il est peu probable que vous soyez pris avec une moyenne de 10! En général on ne prend pas les élèves avec une moyenne de moins de 12, mais il peut y avoir des exceptions si les appréciations expliquent, par exemple, un accident dans une matière, ou surtout, si on constate un progrès très net depuis la classe de première ("élève à fort potentiel", très motivé..), ou encore s'il y a un progrès en philo, par exemple, où la première note n'est pas toujours significative.
Inversement une moyenne de 14 ne garantit pas du tout l'inscription en classes prépas. On demande des résultats trsè homogènes, et quand un élève a une mauvaise moyenne quelque part, cela suffit à le refuser -en règle générale )
Voici les possibilités à Paris, et proche banlieue de Paris (c'est ce que je connais)
Paris:
Jules Ferry (niveau bon..) .Jules Ferry a fait une percée remarquable en 2008, voir les derniers classements.
Lycée Balzac
Lycée Lamartine
Lycée Paul Valery
Lycée Molière
Lycée Victor Hugo
Lycée privés sous contrat:
Lycée Blomet
Lycée Stanislas
Pour préparer droit ou économie en vue de Cachan
Lycée Turgot
ESAA Duperré
Proche banlieue sud:
Lycée Michelet Vanves
Lycée Descartes Antony
Voici les liens sur ce blog:
Lycée parisiens de seconde catégorie (pour les dossiers de moyenne 12/13)
http://www.hansen-love.com/article-5483420-6.html
Tout savoir , de façon générale, sur les classes prépas littéraires:
http://www.hansen-love.com/article-16014783-6.html
COMPTE -RENDU DE LA RÉUNION AVEC LES DIRECTEURS DES ÉCOLES NORMALES SUPÉRIEURES
LE MARDI 12 FÉVRIER 2008
La réunion a eu lieu au Lycée Henri IV en présence de la directrice de l'ENS et de ses adjoints. Assistaient à la réunion les proviseurs de plusieurs lycées à classes préparatoires ou leurs adjoints (notamment Louis-le-Grand, Fénelon, Saint-Louis), les professeurs d'hypokhâgne et de khâgne d'Henri IV et de plusieurs lycées de Paris et de province, les élèves d'hypokhâgne et un certain nombre d'élèves de khâgne d'Henri IV.
La réunion a duré de 17h30 à 19h30.
Elle s'est déroulée en deux parties : après s'être félicités d'être pour la première fois réunis ensemble dans un tel cadre, les membres de la direction des deux écoles ont tour à tour présenté la spécificité de leurs établissements ainsi que les changements intervenus dans la préparation, les études et les débouchés de chacun d'entre eux. Ils ont ensuite répondu aux questions posées par l'assistance.
Les deux E.N.S. insistent sur leur transformation en établissements d'enseignement supérieur à part entière co-habilités à diriger des masters (36 spécialités à Lyon) et des études doctorales et délivrant désormais un diplôme distinct reconnu dans le système universitaire international. Les directeurs présentent les doubles parcours systématiquement encouragés chez les étudiants, notamment entre domaines universitaires et avec des écoles et instituts (E.N.A. FEMIS, École du Patrimoine, par exemple).
L'une et l'autre école entendent mettre les moyens considérables dont elles disposent (bibliothèque ouverte nuit et jour sept jours sur sept à Lyon par exemple, ou 800 000 volumes à la disposition des élèves à Ulm) au service de centres de recherche de réputation internationale.
`+.
L'admission à l'école se fait bien sûr toujours par concours, mais aussi, en nombre à peu près égal, sur dossier (ne donnant accès ni au statut de fonctionnaire stagiaire rémunéré ni au logement dans le campus de l'école). Cette voie devrait avoir vocation à se développer, en particulier si la proposition de la commission Attali de multiplier par quatre le nombre d'admis par promotion devait être suivie d'effet.
En ce qui concerne la réforme des concours, les textes officiels sur le nouvel horaire de Khâgne n'étant pas parus à ce jour, il n'en sera pas fait mention. Le but de la réforme est de contribuer au rapprochement des deux écoles et, par l'existence du tronc commun de la B.E.L. (banque d'épreuves littéraires - histoire, philosophie, langue - et la nouvelle épreuve de culture antique et langues anciennes), de permettre aux élèves de se présenter le plus souvent possible aux deux concours. le directeur adjoint de l'ENS prend l'engagement de veiller personnellement à ce que la nouvelle épreuve donne de vraies chances aux grands débutants de latin ou de grec. En plus de la traditionnelle épreuve de version universitaire, on entend vérifier au moyen de la rédaction d'un commentaire de texte en langue étrangère l'aptitude des candidats à s'exprimer dans cette langue par écrit. Les deux écoles espèrent qu'une épreuve de lettres viendra s'ajouter à la banque commune. Elles ont également en projet un concours international destiné aux candidats étrangers.
A côté des épreuves spécifiques qui demeurent pour chaque école, ces épreuves communes ont vocation à devenir des « épreuves de référence » auxquelles on espère intéresser très rapidement les écoles de commerce et les I.E.P. de province selon des modalités à définir. [ On comprend mieux dans cette optique le glissement de la définition de la nouvelle épreuve de langue vers « la traduction et le commentaire d'un extrait d'oeuvre littéraire ou d'un texte de réflexion générale », ce qui permet de ne pas exclure l'article de presse de bonne tenue, cher à Science Po].Lors de leurs réponses aux questions des élèves, les membres des deux directions ont tenu à rassurer les futurs cubes sur leur aptitude à faire face aux nouvelles épreuves qu'ils n'auront pas préparées depuis l'hypokhâgne. Ils ont aussi témoigné de leur réaction auprès de la Ministre à la suite du projet envisagé par la commission Pochard de remplacer le concours national d'agrégation par un « master professionnalisant » passé dans telle ou telle université. En réponse à la question du Proviseur du lycée Henri IV sur l'articulation entre l'encouragement donné aux élèves à diversifier leurs cursus et leurs orientations professionnelles et le contrat décennal qu'ils doivent toujours signer avec obligation de rembourser la rémunération perçue en cas de départ vers le secteur libéral ou privé,
HORAIRE DES DEUX CLASSES DE LETTRES SUPERIEURES (hypokhâgne) :
Tronc commun
Philosophie : 4 h
Latin ou Grec (débutant ou confirmé 2h)
Français : 5
Géographie : 2
Histoire : 5 h
L.V. II (**) : 2 h
Géographie : 2 h
E.P.S. (facultatif) : 2 h
Enseignements complémentaires
LV II (**)2 h
Culture antique 1 h
(*) L.V. I F: ALLEMAND - ANGLAIS - ESPAGNOL - ITALIEN - RUSSE
Latin ou Grec 2H (débutant ou confirmé)
(**} L.V. II : ALLEMAND - ANGLAIS - ESPAGNOL - ITALIEN - RUSSE (cours facultatif pour les élèves qui font deux langues anciennes).
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Le philosophe français Maurice Merleau-Ponty a déclaré en 1947 : " Hegel est l'origine de tout ce qui s'est fait de grand depuis un siècle ". La formule est un peu excessive, mais il est indéniable que Hegel occupe une place privilégiée dans l'histoire de la modernité. Sa philosophie de l'histoire eut en effet une influence déterminante non seulement sur le plan des idées, mais aussi à l'égard de l'histoire événementielle elle-même. Le rôle de Marx, disciple irrévérencieux de Hegel, fut ici évidemment décisif.
Rappel biographique:
Georges-Guillaume-Hegel naît à Stuttgart le 27 avril 1770. En 1788, il entre au séminaire protestant de Tübigen, où il se lie d'amitié avec Hölderlin et Schelling, respectivement poète et philosophe, qui deviendront célèbres eux aussi. Au sortir de ses études, il connaît de longues pérégrinations tout en suivant avec passion les événements politiques français. A partir de 1801, il devient professeur à l'université d' Iéna. Sa première grande œuvre, la Phénoménologie de l'Esprit, est publiée en 1807. Les lignes directrices de sa pensée sont déjà fixées, mais les textes ultérieurs ( Encyclopédies des sciences humaines, 1816, Principes de la philosophie du droit, 1821) en approfondiront certains des aspects les plus décisifs.
La raison dans l'histoire
Le texte connu sous le titre " La raison dans l'histoire " est un cours qu'il prodigua entre 1822 et 1830.
Le succès de cet enseignement fut immense, notamment auprès d'étudiants aussi différents que Sören Kierkegaard et Karl Marx. Hegel a 19 ans lorsque éclate la révolution française. Il sera également le témoin attentif de la constitution de l'empire napoléonien, des guerres qui bouleversèrent la carte de l'Europe, mais aussi des mouvements de libération nationale qui suivirent. Enthousiasmé non seulement pas la révolution, mais aussi par le personnage de Napoléon, il en tire la conclusion que le moment est venu de répondre définitivement aux questions que l'humanité se pose depuis son origine. " Penser ce qui est " : tel est l'objectif inouï qu'il se fixe. Il ne s'agit évidemment pas de décrypter, voire de cautionner, comme pourrait le faire un bon journaliste par exemple, la réalité qui se déploie sous ses yeux. Hegel veut saisir le dynamisme à l'œuvre dans les temps modernes, la " dialectique " (principe innervant l'histoire ou " moteur " du devenir) qui porte la promesse d'un ordre conforme à ce qui doit advenir, c'est-à-dire la Raison. Selon Hegel, l'histoire comporte une " fin ", c'est-à-dire un but, un objectif. Cette " fin " est la réconciliation de l'individu et de l'intérêt général, qui prend la forme de l'Etat.
Le cours de Hegel concernant l'histoire ne se contente pas de décrire des événements passés, comme le ferait un historien ou un archiviste. Car le principe qui permet d'éclairer le devenir peut être exposé en termes philosophiques. Pour Hegel, la pensée est à l'œuvre dans le monde, elle y produit des " formes " qui encadrent les sociétés humaines conformément à leurs institutions ( mœurs, structures politiques, sciences, techniques, religions, philosophie...). C'est ce travail de la culture que s'efforce de restituer la pensée philosophique. Il s'agit donc, d'une part, d'exposer le parcours de l'Esprit en présentant les figures successives à travers lesquels il se manifeste. Parallèlement, la philosophie de l'histoire à laquelle ce cours est consacré s'intéresse aux circonstances multiples, complexes, contingentes, qui ont permis à ces " moments " de s'accomplir. Pour Hegel, l'Esprit est le " sujet de l'histoire ", c'est-à-dire une sorte de Dieu qui habite le réel et l'anime à la manière d'une présence spirituelle ou d'un guide intérieur dictant aux individus (en particulier aux " grands hommes ") les décisions nécessaires à son accomplissement.