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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 12:44

Le mercredi  15  décembre de 14h à 17h à la Sorbonne

M. Zernik expliquera la proposition VI de l'IHU ("l'homme a besoin d'un maître"). (Histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique de Kant)

L'accès à la salle DAFOR  se fait par la galerie Claude Bernard.

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 13:07

 « ... Il ne servirait à rien de compter les voix pour suivre  l'opinion qui  a le plus de partisans car, s'il s'agit d'une  question difficile, il est plus sage de croire que sur ce point la  vérité n'a pu être découverte que par peu de gens et non par  beaucoup. Quand bien même d'ailleurs tous seraient d'accord  entre eux, leur doctrine ne suffirait pas cependant : car jamais,  par exemple, nous ne deviendrons Mathématiciens, même en  retenant par coeur toutes les démonstrations des autres, si notre  esprit n'est pas capable à son tour de résoudre, toute espèce de  problème ; et nous ne serons jamais Philosophes, si nous  avons lu tous les raisonnements de Platon et d'Aristote, et qu'il  nous est impossible de porter un jugement ferme sur une 

question donnée : en effet, nous paraîtrons avoir appris non  des sciences, mais de l'histoire. »

Règles pour la direction de l’esprit

R. DESCARTES


 

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 12:48

C'est le sujet que je suis en train de corriger pour mes HK:

 "L'accord de la majorité  sur une opinion ou sur  un énoncé est-il un critère suffisant de sa vérité?"

 (la difficulté du sujet étant que la réponse est évidemment "non", il est  donc impossible de faire un plan simpliste!..)

 

C'était aussi une des questions abordées ce matin à l'émission de France Culture:  "Le rendez-vous des politiques".

 

 L'invité était Yannick Jadot, porte-parole des verts.
 

 (Le monde aujourd'hui est chaque jour plus complexe; dans le domaine de l' économie (politique monétaire) ou écologique, un minimum de culture scientifique est indispensable.  Cette culture, le citoyen lambda ne la possède pas)

 

QUESTION:

 Quelle est la capacité du citoyen de s'approprier des questions complexes?

 

REPONSE de Y. Jadot :

 C'est un problème.

Certains, comme Claude Allègre disent: "Vous ne pouvez comprendre; laissez les experts décider, ne vous en mêlez pas". C'est la réponse politique.

 

QUESTION :

 y  a-t-il une autre réponse?

 

REPONSE:

 Cela implique de reprendre les choses à la racine:
1) Revoir l'éducation, proposer à tous les bases d'une culture scientifique dans le domaine de l'écologie

2) Il faut constituer des lobbies de savants pour expliquer ce qui est complexe

3) Au niveau local, quand des décisions doivent être  prises, il afut que les gens s'impliquent dans les décisions concrètes

 

 

(Mon commentaire: Tocqueville avait parfaitement compris et dit cela :  plus le monde "progresse" , avec l'industrialisation puis  la  globalisation, plus les décisions politiques ou économiques demandent une culture approfondie; et donc, automatiquement, le monde tend à être dirigé par des savants et des experts, par des "élites" culturelles, donc le monde est de plus en plus inégalitaire de ce point de vue....

 Il est bien difficile de lutter contre cette tendance.
 On associe en général progrès et évolution vers plus  de justice, au sens d'égalité;  c'est une lourde erreur.

"Progrès" signifie aussi complexification du monde... et donc constitution d'élites seules aptes à décider; L'égalité est mise à mal, inéluctablement!)

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 15:31

Merci de m'avoir signalé cet article passionnant concernant le dernier livre de Houellebecq sur slate.fr

 Les questions posée par l'écrivain ( et ici par le critique) évoquent un  débat philosophique  qui concerne - entre autres- le rapport entre  la science et  la réalité.

 Est-il possible de fournir une représentation  complète de la réalité? La science le peut-elle? y prétend-elle?
 La réponse est non!

 Plus généralement :

 

1)  Il est absurde de vouloir représenter la totalité

 

2) Dans le monde actuel, comme le montre Baudrillard, la fiction a tendance à  prendre le pas sur le réel...

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 15:33

Bonjour,

L’Espace Pierre Mendès France (Poitiers) vous propose de participer à la web-conférence (webinaire)  « L’Homme est-il un singe comme les autres ? » délivrée par Georges Chapouthier, Directeur de Recherche au CNRS, le18 Novembre à 17 h (Horaire France Métropolitaine).

Partant des relations homme-animal à travers les civilisations, Georges Chapouthier pose plusieurs questions centrales à propos de l’être humain (Philosophe ou Chimpanzé ?...).

 

Pour vous inscrire et vous joindre à ce webinaire, activez le lien suivant :

http://maison-des-sciences.org/6096/web-conference-lhomme-est-il-un-singe-comme-les-autres/?os=31

Merci de diffuser cette information dans vos réseaux.

 

Bien cordialement.

 

Yves Cenatiempo

Directeur scientifique de l'Espace Mendès France

 

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 18:29

 Voici comment Nietzsche voit le dernier homme: autrement dit nous (?) -  en tous cas à bien des égards!

Texte troublant:

 

"Hélas! Le temps vient où l'homme deviendra incapable d'enfanter une étoile dansante. Hélas ! ce qui vient, c'est l'époque de l'homme méprisable entre tous, qui ne saura même plus se mépriser lui-même.
Voici, je vais vous montrer le Dernier Homme :
« Qu'est-ce qu'aimer? Qu'est-ce que créer? Qu'est-ce que désirer? Qu'estce qu'une étoile? » Ainsi parlera le Dernier Homme, en clignant de l'oeil.
La terre alors sera devenue exiguë, on y verra sautiller le Dernier Homme qui rapetisse toute chose. Son engeance est aussi indestructible que celle du puceron-, le Dernier Homme est celui qui vivra le plus longtemps.
« Nous avons inventé le bonheur », diront les Derniers Hommes, en clignant de l'oeil.
Ils auront abandonné les contrées où la vie est dure ; car on a besoin de chaleur. On aimera encore son prochain et l'on se frottera contre lui, car il faut de la chaleur.
La maladie, la méfiance leur paraîtront autant de péchés ; on n'a qu'à prendre garde où l'on marche ! Insensé qui trébuche encore sur les pierres ou sur les hommes!
Un peu de poison de temps à autre; cela donne des rêves agréables. Et beaucoup de poison pour finir, afin d'avoir une mort agréable.
On travaillera encore, car le travail distrait. Mais on aura soin que cette distraction ne devienne jamais fatigante.
On ne deviendra plus ni riche ni pauvre; c'est trop pénible. Qui donc voudra encore gouverner? Qui donc voudra obéir? L'un et l'autre sont trop pénibles.
Pas de berger et un seul troupeau ! Tous voudront la même chose, tous seront égaux; quiconque sera d'un sentiment différent entrera volontairement à l'asile des fous.
Jadis, tout le monde était fou », diront les plus malins, en clignant ,de l'oeil.
On sera malin, on saura tout ce qui s'est passé jadis; ainsi l'on aura de quoi se gausser sans fin. On se chamaillera encore, mais on se reconquis-Iiera  bien vite, de peur de se gâter la digestion.
On aura son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit; mais on révérera la santé.
« Nous avons inventé le bonheur », diront les Derniers Hommes, en  clignant de l'oeil. »
Ici prit fin le premier discours de Zarathoustra qu'on appelle aussi le Prologue; car à ce moment les cris et l'hilarité de la foule l'interrompirent. Donne-nous ce Dernier Homme, ô Zarathoustra, criaient-ils; fais de nous ces Derniers Hommes! Et garde pour toi ton Surhumain! » Et tout peuple exultait et faisait entendre des claquements de langue. Mais, Zarathoustra en fut affligé et se dit en son coeur :
« Ils ne me comprennent point, je ne suis pas la bouche qui convient à  ces oreilles.
J'ai trop longtemps vécu en montagne, j'ai trop écouté les ruisseaux et les arbres; je leur parle à présent comme on parle aux chevriers.
Mon âme n'est point ébranlée, elle est claire comme la montagne .m matin. Mais eux me croient froid, ils me prennent pour un sinistre farceur.
Et maintenant ils me regardent en ricanant; non contents de ricaner, ils me haïssent par surcroît. Il y a de la glace dans ces rires. »

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 18:15

Pour Nietzsche, l'Etat ment avec de fausses dents :

 

 

 

DE  LA NOUVELLE IDOLE


"Dans certains lieux du monde il existe encore des peuples et des troupeaux, mais pas chez nous, mes frères; chez nous il n'y a que des États. L'État? Qu'est-ce à dire? Allons! Ouvrez vos oreilles et je vais vous parler de la mort des peuples.
L'État, c'est le plus froid des monstres froids. Il est froid même quand il ment; et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : "Moi, l'État, je suis le peuple".
Mensonge ! C'étaient des créateurs, ceux qui ont formé les peuples et déployé au-dessus de leurs têtes une foi et un amour; ils ont ainsi servi la vie.
Mais des destructeurs ont tendu des pièges à la multitude, c'est ce qu'ils appellent l'État; ils ont suspendu au-dessus de leurs têtes un glaive et cent appétits.
Si tant est qu'il y ait encore un peuple, il ne comprend rien à l'État et le hait comme le mauvais oeil, comme un péché contre la morale et le droit.
Je vous donne ce signe : tout peuple parle une langue particulière en matière de bien et de mal, et son voisin ne la comprend pas. Il invente pour soi un langage en matière de moeurs et de droit.
Mais l'État sait mentir dans toutes les langues du bien et du mal; et dans tout ce qu'il dit, il ment; et tout ce qu'il a, il l'a volé.
Tout est faux en lui; il mord avec de fausses dents, ce hargneux. Ses entrailles même sont fausses.
La confusion de toutes les langues du bien et du mal, voilà le signe que je vous donne; telle est la marque de l'État. En vérité, c'est un symptôme de la volonté de mourir. En vérité, c'est une invite aux prédicateurs de mort.
Il naît beaucoup trop d'hommes. L'État a été inventé pour ceux qui sont superflus.
Voyez-le, comme il les attire, ces superflus ! Comme il les avale et les mâche et les remâche!"
Ainsi parlait Zarathoustra

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 14:30

« Bien entendu, pour l'élève habitué à n'être cor­rigé que d'une main molle, arriver en classe prépa­ratoire est une blessure narcissique majeure. Parce qu'il est enfin confronté à la vérité des prix. On l'a conforté, des années durant, dans la certi­tude que « ce n'est pas grave », que « l'orthographe n'est qu'une convention », que « toutes les cul­tures se valent » - et qu'une « démocratie » molle vaut mieux qu'une République sévère. Et le voici soudain flagellé à chaque ligne, réprimandé à chaque idée, moqué parfois, redressé sans cesse. Certains ne supportent pas, c'est vrai - et d'autres se reprennent, se raidissent contre l'adversité, se morigènent en sus des reproches professoraux -, et réussissent : au bout de la correction, il y a toute la méritocratie française, tout l'élitisme républicain - celui qui, à tout bien considérer, fait bien moins de ravages que l'égalitarisme qui vous consent tordu ». J.P. Brighelli, Tireurs d'élite  , p 108

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 14:28

« Se révolter contre l’ENS, c'est juste déplacer l'OEdipe - le vrai, le familial - sur un géniteur sym­bolique qui ne vous a rien fait : vous vous êtes fait en y entrant.

D'où l'importance des CGPE et des grandes écoles pour tous les déshérités, les petits, les obs­curs, les sans-grade. Tous ceux qui n'ont pas de nom. Et qui rêvent de s'en faire un. L'école tout entière, de la mater­nelle au bac, en choisissant avec constance la voie du moindre effort et de la transmission aléa­toire des savoirs, désormais remplacés par des savoir-faire et des « savoir-être », l'école qui a trahi l'Instruction en lui préférant l'Education, a peu à peu éliminé les chances (minces, mais réelles) qu'avaient les vrais enfants du peuple, tous ces fils de personne, d'accéder aux charges, et de s'y faire un nom.

 

« Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel

 hommes de pays  loin

cobayes des colonies

doux petits musiciens

soleils adolescents de la porte d'Italie

Boumians de la porte de Saint-Ouen Apatrides d'Aubervilliers 1. »

 

oui, vous tous, et les autres, osez les prépas, pour cesser d'être anonymes. Non pour « devenir quelqu'un », ambition petite-bourgeoise s'il en fut, mais pour devenir celui que vous êtes. Ne vous laissez pas convaincre par ceux qui vous susurrent qu'une bonne politique de quotas, une affirmative action à la française, vous donnera accès à l'élite sans trop de mal - ce ne sera jamais vrai, et le jour où les grandes écoles ne recruteront plus que sur dossiers ou «projets », ou sur entretiens, comme  certains en rêvent, croyez bien que ce n'est pas à vous que l'on pensera d'abord. Vous ne serez jamais que l'alibi d'un système purement endogamique, qui enrôlera ses enfants avant d'aller cher­cher ceux des autres. Oui, ce n'est pas à vous[...]que l'on fera appel : on recrutera directement, et sans qu'ils aient à aller s'acheter un MBA à Har­vard, les enfants de vos maîtres. Et ils seront des maîtres encore plus terribles, parce qu'ils n'auront pas l'alibi de la compétence. La vraie démocratie - pas celle que l'on essaie de vous vendre -, c'est celle des concours, anonymes, difficiles, et égali­taires. Celle qui vous permet de vous faire un nom ».  Brighelli, Tireurs d’élite, pp 108-109

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 19:50

Comme je vous l'avais promis, j'ai acheté le dernier Brighelli (Tireurs d'élites).

 Je viens de le commencer, le début est très prometteur:

 

ÉTAT DES LIEUX

"En France, on n'a pas de pétrole, et on n'a qu'une idée : détruire ce qui marche. Tout ce qui marche. Surtout si c'est spécifiquement français.

L'école, par exemple. Dans ce qu'elle a de plus français - la méritocratie, l'ambition de permettre à

chacun d'aller au plus haut de ses capacités. L'élitisme républicain ne vise pas à produire seulement une poignée de bons élèves, écrémés d'un système qui, s'il en était ainsi, serait monstrueux. Non  : la vraie ambition, dont les classes préparatoires (CPGE) et les grandes écoles sont la part émergée, parfois exagérée, c'est de donner à tous les armes intellectuelles dont ils peuvent se saisir chacun à son niveau.

Mais voici qu'un quarteron de conjurés, animés par des motivations complexes qu'il faudra bien détricoter pour comprendre comment des gens intelligents se comportent en imbéciles, a décrété

que les classes préparatoires, et leur débouché naturel, les grandes écoles, étaient les refuges de l'élitisme -un vilain mot que les vrais démocrates ne sauraient plus prononcer qu'ne frémissant de honte et de mépris conjoints.."

Jean-Paul Brighelli Tireurs d'élite

 

 

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