Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 août 2017 6 26 /08 /août /2017 16:36

Simone Weil


« Éclaircir les notions, discréditer les mots congénitalement  vides, définir l'usage des autres par des analyses précises, c'est là, si étrange que cela puisse paraître, un travail qui pourrait réserver des existences humaines » 
« Ne recommençons pas la guerre de Troie (¨Pouvoir des mots) » 1937.


 

Partager cet article
Repost0
26 août 2017 6 26 /08 /août /2017 16:34
Pourquoi la guerre ? poursuite du néant..

Simone Weil

 "Ne recommençons pas la guerre de Troie (¨Pouvoir des mots)" 1937
"Les Grecs et les Troyens  s’entre-massacrèrent autrefois pendant dix  ans à cause d'Hélène. Aucun d'entre eux, sauf le guerrier  amateur  Pâris, ne tenait si que ce fut à Hélène; tous s’accordaient  pour déplorer quelle  fût jamais née.
(…)
 Aucun n’estimait  que c'était payer trop cher, parce que tous poursuivaient un néant  dont la valeur se mesurait  uniquement au prix qu'il fallait payer.
(…)
Pour acculer les hommes aux catastrophes les plus absurdes, il n'est besoin ni de Dieu ni de conjurations secrètes. La nature humaine suffit.
Pour qui sait  voir, il n'y a pas aujourd'hui de symptôme plus angoissant que le caractère irréel de la plupart des conflits qui se font jour ».


 

Partager cet article
Repost0
21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 10:21
L'histoire cachée du nihilisme

L'histoire cachée du nihilisme

Anarchasis  Cloots (contre Robespierre) :

« La république des droits de l’homme, à proprement parler, n’est ni théiste ni athée; elle est nihiliste. L’invention du législateur à je ne sais quel fantôme suprême est un hors d’oeuvre absurde (…) C’est ouvrir la boîte de Pandore » (in L’histoire cachée du nihilisme. Jeen- Pierre Faye et Michèle Cohen-Halimi)


« Nihiliste est l’homme qui juge que le monde tel qu’il est ne devrait pas être, et que le monde tel qu’il devrait être n’existe pas.De ce fait, l’existence (agir, souffrir, vouloir, sentir) n’a aucun sens : le pathos du « en vain » est le pathos nihiliste » Nietzsche (FP 9), ibid, p.125..

Partager cet article
Repost0
11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 11:29

"Quand j'étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j'y ai cru comme j'y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu'il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change "

 

Aragon, Epilogue, Les poètes, 1960

Partager cet article
Repost0
2 août 2017 3 02 /08 /août /2017 20:20

La démocratie 


« D’où vient le désir de démocratie? Pourquoi des peuples souhaitent-ils changer de régime?  Quel type de revendications nourrit leurs aspirations? Ces questions ne reçoivent pas de réponse simples. Ce sont elles qu’il faut pourtant aujourd’hui poser,  si l'on veut comprendre, en profondeur, comment la démocratie peut s’étendre. On ne peut se contenter, comme on le fait trop souvent, d'avancer que la soif de liberté est naturelle, et qu'elle subsiste en l'homme, quelles que soient les contraintes que nous pouvons subir. L’explication n’est pas fausse, mais elle est au fond  tautologique  puisqu'elle se contente de dire que la démocratisation trouve ses raisons dans le désir de démocratie.  Et elle nourrit de dangereuses  illusions,  puisqu'elle fait croire que la démocratie, en puissance en quelque sorte en chaque homme est exportable – qu’il suffit, autrement dit, de renverser les régimes autoritaires pour qu'un régime démocratique se développe.

Nous devons retenir les leçons de Périclès :  le genre « démocratie » ne pas être déterminé a priori, il n’y a  de démocratie que ce que les peuples   reconnaissent comme telles. Les Athéniens nommaient « démocratie » leur régime parce qu'il offrait à tous une vie accomplie – une vie de sagesse et de beauté, dit Périclès, tournée dans le bien public. Ce que nous nommons  aujourd'hui «démocratie » est moins déterminé : un ensemble d'images, de valeurs, d’idées - ce j'appelle un idéoscape - par lequel nous exprimons notre désir de liberté et d'égalité, plus encore par lequel nous exprimons notre conviction que ce désir est intégralement politique. Comprendre aujourd'hui l’expansion de la démocratie  suppose qu'on prenne en compte cette appropriation d’un idéal sans doute confus mais qui reste une force incomparable de mobilisation. Pour cela, il faut être à la bonne distance : éviter le dogmatisme d'un modèle imposé au monde, éviter le relativisme qui empêche de voir que les nations s'imitent et s'inspirent les unes des autres – bref, comprendre que le modèle démocratique aujourd'hui n’est ni un paradigme idéal, ni une réalité singulière qu'il faudrait généraliser. Car dans un monde globalisé, les modèles deviennent pluriels, ils circulent et travaillent les imaginaires. Ils nourrissent les représentations qu'on se fait des combats à mener et la signification qu'on leur donne ».
La démocratie universelle. Philosophie d'un modèle politique. Florent Guénard, Seuil, 2016.

 

Partager cet article
Repost0
1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 17:42
Non à la violence

"Le sang d'un seul homme est d'un plus grand prix que la liberté de tout le genre humain"  J.J. Rousseau

 

 (on finira peut- être par admettre un jour que  tuer des opposants, des "rebelles",  même pour protéger un "bon gouvernement",  ou encore les interêts de telle ou telle communauté, n'est pas une solution acceptable, ni   probante...

 La démocratie est un régime qui garantit que les alternances de gouvernement se produiront sur un mode pacifique...sans violences délibérées, si possible sans violence du tout...)

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2017 1 24 /07 /juillet /2017 13:41

   Commandée à des fins de propagande politique par le Gouvernement des Neuf, le cycle des fresques du Palazzo Publico de Sienne, réalisé en 1339,   offre  une représentation d’une cité médiévale écartelée entre bon ( « L’allégorie du bon gouvernement « ) et mauvais gouvernement. ( « L’ Allégorie du mauvais gouvernement »). Le propos de l’auteur de ce chef d’oeuvre n’ était  pas de promouvoir un quelconque idéal démocratique - Sienne était dirigée par une oligarchie de marchands de 1287 à1355.  L’artiste  interroge dans le langage pictural qui est le sien, et en s’inspirant des codes éthico-politiques de son temps, les  normes de justice propres à apporter la  paix et la prospérité au peuple de Sienne, dans une unité véritable, et pour un temps indéfini. 
  La fresque comporte  trois  volets : « Allégorie et effets du mauvais gouvernement », « Allégorie du bon gouvernement », et « Effets du bon gouvernement à la ville et à  la campagne ». Tandis que la fresque consacrée au mauvais gouvernement évoque les dévastations de la guerre et la désolation qui procède de la tyrannie - conçue comme désordre moral et corruption généralisée- l’allégorie du bon gouvernement, illuminée par les figures radieuses de la  justice et la sagesse, nous enseigne que  les deux fondements du bon gouvernement sont la concorde et l’ équité. Les citoyens sont représentés tenant une corde dont une extrémité est retenue par une figure féminine intitulée « concordia", qui est elle-même munie également d’un rabot : autant d’indications qui suggèrent que pour jouir des bienfaits de la paix nous devons atténuer ce qui nous oppose aux autres citoyens et non accuser nos différences.  
  Le troisième volet (« Effet du bon gouvernement à la ville et à la campagne ») représente la cité fortifiée et en contrebas, le paysage rural. Le peintre  donne une image  délicate et enchantée de  la solidarité organique et de la mutuelle intégration des deux composantes d’une communauté heureuse : ville et campagne, nature et culture, univers urbain et ruralité  offrent un sentiment de continuité et même d’osmose.  L’image est celle d’une  communauté au travail,  civilisant  la nature sans la violenter, intégrant  chaque individu  dans un  tissu collectif au rythme des cycles de la vie et de l’action collective. L’ampleur panoramique de la fresque produit le sentiment enchanteur  de ce que devrait être l’ordre social heureux, à la fois  intégrateur et respectueux des individus, jouissant des bénéfices  d’un  équilibre stable parce qu’harmonieux.
   Humaniste avant l’heure, écologique, républicain et laïc,  l’artiste-philosophe nous offre une somme figurative qui rassemble tous les traits  d’une vision de la politique  irriguée par l’exigence éthique et le désir  de justice.  On pourrait dire, que d’ une  certaine manière, cette représentation poétique et joyeuse  de  sagesse politique et de politique vertueuse  est l’exacte antithèse de la représentation dominante de la politique qui est la nôtre  aujourd’hui : profondément pessimiste, désenchantée,  héritée de Machiavel  et de Hobbes,  et confortée par  tant de guerres, de destructions et de calamités au XX siècle. 
    Un tel  idéal de société heureuse  est-il caduc pour autant? L’utopie du réel de Lorenzetti est au contraire plus éloquente et instructive que jamais.  N'est-ce pas pour avoir avoir oublié que le fondement de tout bon gouvernement reste aujourd’hui, non moins  qu’au temps de Lorenzetti, la concorde et l’ équité, le respect de la nature et la quête de justice,  que certaines de nos  démocraties post-morales  se disloquent   sous l’effet conjugué du cynisme politicien,  de l’anomie,  et du relativisme  banalisé,  mutant désormais en  nihilisme éthique?

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2017 1 24 /07 /juillet /2017 13:35
L'allégorie du bon gouvernement

Indémodable !

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2017 6 15 /07 /juillet /2017 18:51
adorno horkheimer

adorno horkheimer


"La Raison de l’ère  moderne fut placée dès le début sous le signe du radicalisme: en cela elle se distinguait de toutes les phases précédentes de la démythologisation »

La dialectique de la Raison, Adorno et Horkheimer, p 102, Gallimard

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 14:46
Partager cet article
Repost0