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17 août 2020 1 17 /08 /août /2020 07:14

 

 

Le masque

« Le visage est ce trésor unique que chacun offre au monde » François Cheng ( Cinq méditations sur la beauté)

 

Entendons nous bien : je porte le masque. Je n'ai pas l'intention de me rebeller contre les décisions du gouvernement.  J’estime  que je ne suis pas compétente pour  juger de leur bien-fondé.

 

Cela étant posé, la situation actuelle me déconcerte. Voire me désespère.

Paris (les villes en général, je suppose?) ressemble désormais à un hôpital à ciel ouvert. Depuis que les gens sont masqués dans la rue,  on ne croise plus que des infirmiers, des médecins  ou  bien des zombies.

 

Tout d'abord c'est très laid, c'est hideux. Le pire ce sont ces gens  - tellement nombreux -  qui  portent  le masque sur le menton, comme un bavoir,  c'est sale, c'est affreux, et c'est dégoûtant. De même que tous ces masques qui jonchent le sol. Au restaurant j’ai vu une femme qui a pris tout son  repas  avec le masque sur le menton -  beurk.. J'ai croisé des amis au cinéma qui m’ont saluée, je ne les ai pas reconnus.

   Mais le pire,

c'est que ces visages défigurés, mutilés, dégradés, fantomatiques ( comment parler encore de « visages » ?), m’interpellent  : « Porte ton masque toi aussi, n’oublie jamais, l'épidémie est là, elle est mondiale, elle rôde, elle va revenir, elle revient (pour le cas où je ne regarderais pas la télé) ».

Demain je vais faire cours masquée, devant des élèves masqués. Inquiétante étrangeté  !

Mais le pire encore,  c’est  ce que j’imagine, ce que je crains…

Tout le monde a compris qu'il n'y aura pas de vaccin ou bien qu'il sera d’une efficacité douteuse. La COVID  est là  pour au moins  un ou deux ans. Mais après : après il y aura probablement d'autres virus puisque la multiplication des virus est liée  à la destruction  des réserves naturelle (déforestation etc.).

 

À mon âge,  je pense que je ne croiserai plus jamais de visages non masqués (dans leur ensemble) dans la rue.

A quand les masques à gaz?

 

Les enfants qui naissent aujourd'hui verront-t-il un jour le visage de leur maître-s- se?  Des puéricultrices à la crèche?

 

Le monde d'avant où l'on s’embrassait et s’étreignait librement,  où l’on croisait des sourires dans la rue, où l’on tenait  la main des mourants,  où l’on leur offrait des funérailles, où  se rassemblait pour partager notre deuil, est-il définitivement révolu?

 

Le masque
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