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16 octobre 2019 3 16 /10 /octobre /2019 15:48

Après lecture de  Spinoza (Traité théologico-politique, livre 20), et de Rousseau,  je  propose de réintroduire  la distinction entre « contestation » et « sédition ».

 

En démocratie (je parle de démocratie formelle : élections régulières, alternance, contre-pouvoirs, justice indépendante, presse libre etc.. - bref un Etat de droit) , la contestation des lois et des décisions du pouvoir  est non seulement tolérable mais souhaitable ( c’est le  « citoyen-contrôleur » dont parle Alain ou encore le citoyen de Rousseau qui ne renonce jamais à sa souveraineté).

  Donc on  contestera les lois - à visage découvert-  en employant tous les moyens disponibles, soit légaux soit tolérés par le pouvoir,  car non-violents (boycotts, manifestations de toutes sortes). « Non-violents » :  c’est-à-dire qui s’interdisent de blesser physiquement  ou moralement des personnes. Pas de propos délibérément agressifs, pas de provocations, pas de graffitis insultants,  pas de gestes déplacés  (humiliants) … Ceci accompagnant bien sûr tous les autres moyens légaux traditionnels :  tribunes, pétitions….

 

La sédition,  au contraire,  c’est le fait de chercher à renverser ou à déstabiliser le pouvoir « en employant la ruse, la colère ou la haine » (Spinoza). Le moyen le plus couramment employé consiste à contester la légitimité du pouvoir en employant, notamment,  des moyens retors  tels que la « diffamation des  magistrats » (Spinoza), autrement dit des élus, des juges et de tous les représentants de l’Autorité.

 

 

  Pour moi on peut (et même on doit) contester les lois qui nous paraissent injustes et même les décisions d’ un  gouvernement   démocratiquement élu s’il nous apparaît qu’il  ne tient pas ses promesses. Sans pour autant  contester la légitimité du pouvoir ni exprimer la perspective  de le renverser .. par la force ou la violence !

 

 

 

Rousseau. : «  Il  est contre la nature du corps politique que le souverain s'impose une loi qu'il ne puisse enfreindre «  (Du contrat social,  livre premier,  chapitre 7,  Du souverain).

Livre II,   chapitre un : « Si donc le  peuple promet simplement d’obéir, il se dissout par cet acte, il perd sa  qualité de peuple ; à l'instant il y a un maître,  il n'y a plus de souverain, et dès lors le corps politique est détruit »

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