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6 mai 2018 7 06 /05 /mai /2018 15:59
Y a-t-il une vérité en histoire?

 Patrick Boucheron

« Chacun sait désormais qu'il est illusoire de vouloir obéir à ses lois, puisque la seule qui n’ait  pas été démentie par l'expérience est celle de son imprévisibilité. Les historiens ne défendront pas davantage leur rôle comme maîtres de vérité : précisément par ce qu'ils savent désormais qu'on échoue toujours à prévenir les malheurs de l'avenir par une connaissance du passé ; ils ne se donnent généralement plus trop le ridicule de se prétendre les instituteurs du devenir des nations.

(…)

« Les réticences contemporaines  à admettre l'hypothèse scientifique de l'origine anthropique du changement climatique le démontre avec suffisamment d'éloquence : l’aptitude à croire un énoncé scientifique est sans doute la chose la moins bien partagée du monde.

Lire l'histoire, c'est se mettre dans une certaine disposition, où l'on  acceptera de se laisser surprendre, dérouter , choquer, où l'on apprendra à penser contre soi-même ».

(…)

 

« Parce que elle s'accomplit dans une narration, «la vérité en histoire, disait Paul Ricoeur, reste en suspens, plausible, probable, contestable, bref toujours en cours de réécriture »

 

Y a-t-il une vérité en histoire?

Revue Histoire 50 ans de controverse? 1978-2018

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commentaires

A
Bonjour,<br /> « Il n'y a d'immuable et d'invariable que la Vérité, qui est l'expression des lois de la Nature.<br /> Quand ces lois sont violées, il ne reste plus que l'imagination des hommes qui engendre l'erreur sous des formes multiples. »<br /> Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.fr/<br /> Cordialement.
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S
Il n'y a qu'une vérité en histoire : celle des faits. Le problème, c'est que de nombreux historiens sont politisés et formatés par une doctrine idéologique , or qui dit idéologie politique dit malhonnêteté intellectuelle et tendance à déformer les faits.<br /> C'est ainsi que certains historiens présentent une version rose de la Révolution Française en minimisant les horreurs qu'elle a produites. A la légende rose du 1er Empire a succédé une légende sombre tout aussi excessive et éloignée de l'exactitude des faits. Les historiens évoquant la Libération évitent presque tous de parler des milliers de viol commis par l'armée américaine en France en 1944, seuls quelques rares historiens américains ont eu l'honnêteté de démonter le mythe du GI héroïque et chevaleresque. On trouve également des historiens remettant en cause ou minimisant le génocide arménien ou la Shoah. On pourrait multiplier les exemples à l'infini.. .<br /> Les faits ne mentent jamais, mais les idéologies ne sont que mensonges et de nombreux historiens étant fortement politisés, nombre d'entre eux obéissent moins à une logique scientifique qu'à une logique politique, avec toutes les dérives que cela comporte.
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G
Bonsoir.<br /> Pour le peu que nous vivons, ce qui nous arrive et ce que nous apercevons de nos propres yeux et ce que nous devinons dans ce que la presse nous raconte en brodant beaucoup et en ajoutant des jugements de valeurs qui tombent d'on ne sait où .....<br /> nous pouvons dire, n'est-ce pas, que nous ne savons quasiment rien de ce qui s'est passé à cet instant, puis au suivant ....<br /> Alors imaginons ce que les historiens dans 200 ans de cela pourront dire de nous !<br /> Ils parviendront à voir des évolutions sur la longue durée ? Certes.<br /> Cette évolution aura-t-elle eu des causes ? Sans doute.<br /> Un battement d'aile de papillon ? S'il en est ainsi, on ne saura jamais rien des causes.
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O
"Il n'y a qu'une vérité en histoire, celle des faits"; en effet, Sylvain; mais ce dont je doute, c'est qu'il y ait une objectivité possible pour les historiens plus que dans la plupart des autres domaines, d'ailleurs: l'objectivité peut et doit être un idéal vers lequel tendre le plus possible; mais cet idéal à mon avis ne sera jamais atteint, car les historiens, politisés ou non, seront toujours, même si c'est à leur insu, influencés plus ou moins par leur subjectivité, contrairement aux mathématiciens et, à la limite, aux physiciens, du moins ceux, parmi les physiciens, qui arrivent à ne pas tenir compte de leurs préjugés métaphysiques; vous dites par ailleurs que les "idéologies ne sont que mensonges"; mais un mensonge est par définition même volontaire, délibéré, or certains idéologues sont convaincus d'êtres dans "le vrai" comme on dit, comme le sont les croyants d'une religion; il me semble donc que vos propos sont... justes, mais en partie seulement, et qu'ils gagneraient à être plus nuancés... Veuillez m'excuser de ces réserves...