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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 17:08

Travaillons-nous trop ? ou pas assez? Manif-retraite.jpg 

« Depuis 1850, la durée moyenne du travail dans les pays développés de l’OCDE a été réduite de près de la moitié. Il a même semblé pendant un  temps que l’on s’acheminait, lentement mais sûrement, vers cet idéal décrit par Paul Lafargue dans Le droit à la paresse, qui préconisait de ne pas avoir à travailler plus de trois heures par jour. Mais la diminution régulière du temps de travail semble désormais marquer le pas, et dans certains pays, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, on  noterait même une légère augmentation.

Néanmoins, il est difficile de déterminer précisément quelle quantité de travail on fournit aujourd’hui, les chiffres variant considérablement d’une source à l’autre. Les plus souvent cités sont les statistiques de l’OCDE sur le nombre moyen d’heures de travail par an : on compte actuellement 1777 heures pour les États-Unis, 1717 pour le Canada, 1652 pour le Royaume-Uni, 1541 pour l’Irlande, 1362 pour l’Allemagne, et 1346 pour la France. On observe donc des différences significatives d’un pays à l’autre, puisque les Américains et les Britanniques travaillent respectivement 431  et 306 heures de plus que les Français.

Les personnes actives vivent en général plus longtemps que les autres. En Norvège, la différence est de huit ans pour les femmes et de sept pour les hommes. Plusieurs explications peuvent être avancées, notamment le fait que beaucoup de personnes se retrouvent en dehors du marché du travail parce qu’elles ont des problèmes de santé, mais rien ne prouve que le travail contribue à une rencontre prématurée avec la Faucheuse. En réalité il semble que ce soit l’inverse.

 Bien entendu tout dépend du type de métiers que l’on exerce, mais de façon générale, nombre d’études crédibles tendent à démontrer les effets positifs du travail sur la santé. Celle de Gordon Waddell et A. Kim Burton constitue à ce jour l’enquête la plus exhaustive sur le sujet. Dans leur ouvrage, les deux professeurs de médecine britannique affirment que « le travail est généralement bon pour la santé physique et mentale ainsi que pour le bien-être ».

Le résultat le plus étonnant de l’étude de Waddell et Burton est peut-être que ceux qui n’ont pas une bonne santé mentale et physique pendant qu’ils sont au chômage la recouvrent dès lors qu’ils retrouvent un emploi. Selon les deux chercheurs environ cinq à 10 % des actifs pourraient être en meilleure santé s’ils n’avaient pas à travailler, notamment ceux qui souffrent d’asthme ou d’une maladie grave, mais pour les autres, l’activité professionnelle aurait une incidence positive sur leur santé et leur longévité ».

Lars Svendsen, Le travail. Gagner sa vie, à quel prix ? Éditions Autrement 2012

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