Alexandre Jollien
Extrait de : Le métier d’homme (Ed. du Seuil, 2002)
« Celui qui dès la naissance côtoie la souffrance ou la douleur entame l’existence pourvu d’un réalisme bienfaiteur. En définitive, trop tôt avisé que la vie s’accompagne inexorablement de peines, il sombre moins aisément dans le découragement, et, savourant la nécessité du combat, reconnaît et déjoue plus aisément la cruauté de son adversaire »
« Toute ma vie, je l’ai bien compris – je l’emploierai à construire sur la douleur, sur le vide, sur la menace qui submergent, de la joie »
« Me sachant démuni, je vais tout mettre en œuvre pour m’en sortir. La blessure appelle donc son joyeux contraire.
L’art de tenir debout, de maintenir le cap suppose précisément un horizon plus heureux vers lequel se diriger ».
(Il faut devenir léger]
« Devenir léger, c’est accepter humblement le sort après avoir tout tenté pour éradiquer son ombre, affirmer une résistance là où priment la révolte et la colère, c’est refuser que la rage ou la haine viennent aliéner la liberté.
Etre léger, c’est donc recourir de force à la joie contre ce qui aigrit… »