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19 février 2017 7 19 /02 /février /2017 16:12

Ceci n'est en aucun cas  un corrigé mais juste une réaction à chaud... non élaborée... pour m'amuser et vous faire réagir..

 

 

 

Pour savoir ce qui n’est pas, faut-il au préalable  savoir ce qu'il en est de ce qui est? Pour savoir ce qui n’existe pas, faut-il avoir  établir la liste de ce qui existe, pour en déduire  ce qui n’en fait pas partie? Ou bien peut-on procéder à l’inverse et commencer par énumérer ce dont on peut supposer que cela n’existe pas , sans s’inquiéter de savoir qu’est-ce qui existe à coup sûr ?
D’  autre part il faudra aussi se demander  si l’on est dans une logique du tiers exclu… n’y a -t-il pas des choses qui existent… jusqu’à un certain point seulement .. comme nos idées par exemple..


 Il est sûr et certain qu’il a plusieurs manières de ne pas exister. Allons du plus manifeste au plus .. problématique. 

 

 I Ce qui n’existe pas…par soi-même 

 

Mais peut exister partiellement, ou  relativement à autre chose….

 

C’est le cas de  ce qui n’existe plus ou n’existe  pas encore… :le passé, l’avenir

 

 Mais aussi  ce qui n’a pas conscience d’exister (l’en soi) 

 

 Les choses.. existent pour nous mais pas en soi (cf en soi/pour soi). Les chose  existent au sens ordinaire mais pas au sens étroit ( « qui a conscience d’exister, qui est en mesure de donner un sens à son existence »).

 

 (Mais les êtres vivants existent… Ils n’existent pas comme nous mais  ils se déploient hors d’eux  même. Tout ce qui vit et meurt existe, à sa manière )

 

 

 Les non-existants existent partiellement (comme les fantômes..)  ;  le passé dans nos souvenirs ou le futur comme  anticipation (cf Saint Augustin). Les oeuvres d’art par exemple ….Tout ce qui affecte nos existences existe….d’une certaine  manière.

 

 Conclusion : existence et non existence jusqu’ici sont relatifs.. 

 

II Ce dont la nature est de  ne pas exister 

 

C’est le cas  des « êtres de raison »  (créations de l’homme, de l’imaginaire  au symbolique) qui ne se conçoivent pas  hors du langage…

 

 Tout ce qui échappe à la  facticité et à la temporalité.. Comme les Idées de Platon… ou les incorporels des stoïciens par exemple,  ou l’Un de Plotin….

 Etres imaginaires, fictions, abstractions : comme  Dieu, l’Etat, la substance, l’Etre, le Bien et le Mal, le péché… Satan   etc… Ce qu’on appelle aussi les essences….(une essence demeure identique à elle-même). Le carré dessiné sur le sable existe, mais pas l’essence du carré..

   L’essence de l’homme n’existe pas par exemple. Ni le moi-substance  (Pascal) 

Exister implique facticité (Sartre) et contingence,   le fait de se déployer dans le temps, de sortir hors de soi, de ne pas coïncider avec soi-même.  Les idées, les symboles, les abstractions, les concepts SONT  d’une certaine manière, mais n’existent pas à proprement parler…. car ils demeurent confinés  en   eux-mêmes.

 

Conclusion : Les essences n’existent pas à proprement parler.

Toutefois  les symboles, les êtres de raison, les concepts etc.. ont une forme d’existence relative, malgré tout, liée aux effets qu’ils  produisent   dans l’existant.

 

 III  Ce dont la nature exclut l’existence

 

Ce dont l’existence contredirait l’essence…  par exemple un homme immortel, un couteau sans lame, un mort ressuscité …

 

  Tout ce qui est contradictoire; un cercle carré,  une pensée sans sujet, une machine qui pense, un être omniscient, un homme parfait …

 

 

Une réalité cachée par nature…L’ Etre tapi derrière les étants? L’ âme substantielle  (le « fantôme dans la machine? ») ? 

 

 

 Seuls les phénomènes existent à proprement parler (phénomène  = ce qui se manifeste à la conscience d’un ou de plusieurs sujets).

 Pour le reste (ce qui n’apparaît pas)  on ne peut qu’énoncer des hypothèses…plus ou moins fantaisistes, voire fumeuses…

 
 La réalité en tant que  totalité des apparences n’apparaît pas, donc  n’ « existe » pas. De même que la chose-en-soi de Kant, qui est une « réalité »  hypothétique et hors d’atteinte.

 

 On ne peut pas savoir ce qui n’existe pas, mais  on n’a pas de  raison de supposer que ce qui ne peut pas se manifester existe . 

 

En revanche certaines réalités qui n’existent pas pour nous SONT peut-être d’une manière qui nous échappe, comme les êtres rationnels non humains  qu’évoque Kant à titre d’hypothèse. Ou comme les autres dimensions, autres temporalités, autres espace…

 

Conclusion:

 On ne peut pas appréhender rationnellement  ce qui n’existe pas (en dessiner les contours,  en établir la non-existence,) mais on peut seulement évoquer prudemment ce dont on ne sait pas si cela existe… Ce qui est sûr c’est que l’existence ne recouvre pas TOUT ce qui est, mais seulement ce qui nous apparaît …Ce qui n’apparait pas,  on peut en penser ce qu’on veut, on peut l’imaginer .. mais il ne s’agira  en aucun cas d’une connaissance..

 

 

Conclusion

 

 Ce qui n’existe pas  ? C’est ce qui n’existe pas pour le seul être qui se conçoit existant , à savoir l’être humain. C’est donc très relatif ! La crapaude existe sur le crapaud..

C’est ce qui ne déploie pas dans la  temporalité -  la nôtre. 

 C’est ce  qui n’existe pas …pour nous… mais existe-t-il  d’autres êtres que nous?

 Quant  à ce qui existe, il est impossible d’en faire le tour,  la totalité de ce qui est  nous échappe.

 On peut toutefois évoquer ce qui n’existe pas et n’existera jamais: c’est le cas d’une réalité qui ne  pourrait en aucun cas  nous apparaître (même si ce qui existe ne peut être confondu  pas avec ce qui EST).

 

 L’Etre comme absolu n’existe pas.Seuls existent des êtres pour nous qui les percevons et les concevons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

C
Correction: oubli amusant:j'ai oublié d'écrire "Dieu" dans "la mort de Dieu" à la fin de ma dernière réponse.
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C
Alors voilà j'ai une réaction, pas à chaud parce que j'ai composé il y a plus de trois semaines maintenant sur ce sujet mais je viens de découvrir le blog. Il me semble que faire une liste de ce qui n'existe pas peut-être intéressant mais passe à côté d'une formulation de la question qui peut avoir plusieurs tonalités. Certes on peut considérer que les idées, les essences, les accidents qui ont besoin de substances pour exister, ou encore les êtres imaginaires et les "êtres" contradictoires sont à des degrés divers d'assez bons candidats à la non-existence. Mais dès qu'on en parle on les fait exister d'une certaine manière ne serait-ce que comme flatus vocis. Du rien il ne faudrait rien dire pour le laisser pur de toute contamination par l'être. D'un autre côté si le langage transforme en être tout ce qu'il dit de même que Midas transforme en or tout ce qu'il touche, on peut aussi en sens inverse considérer que tout ce qui paraît exister de manière certaine en suivant le sens commun pourrait aussi bien ne pas exister comme mon corps et avec lui le monde extérieur de même que ce "brave vieux moi" dont Nietzsche a célébré les obsèques avec celle de Dieu comme illusion, ce même Dieu considéré comme l"Ens Summum" par les représentants de la philosophie médiévale et classique. Ainsi de même qu'il ne soit jamais assuré que ce dont on dit qu'il n'existe pas ou n'est rien ne soit pas finalement quand même quelque chose, de même tout ce dont les philosophes ont pu fonder ou assurer l'existence de manière prétendument apodictique n'est jamais garanti contre le soupçon ou l'accusation inverse de non existence. J'en viens à ce que je voulais montrer. Cette question: "qu'est-ce qui n'existe pas?" peut signifier : qu'est ce qui pourrait bien continuer à ne pas exister dès lors qu'on le pense? Qu'est ce qui peut bien échapper à la contagion de l'existence?Mais elle peut aussi à rebours poser la question de savoir si tout ne peut pas être aussi touché par la contagion du non être. Car l'histoire de la philosophie a tout connu, de la mort ou de l'anéantissement idéaliste du monde jusqu'aux quasi existants de Meinong ( Sosein) qui accueillent généreusement Bucéphale et les objets contradictoires dans une ontologie aux portes grandes ouvertes.
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L
merci, ce que vous dites est intelligent.. vous me direz le résultat...
J
Plutôt que de me lancer dans une analyse purement intellectuelle de textes de philosophes traitant de ce sujet , chose dont je suis d'ailleurs incapable , pour deux raisons principales , je n'ai pas lu Kant , ni Hegel , je laisse cela aux spécialistes disposant de la volonté nécessaire , que je n"ai pas ,à ce travail , je me contenterai donc de partir de ma seule expérience personnelle quant à ma relation avec la réalité ,ceci en toute modestie .<br /> <br /> Tout d'abord ,il est évident qu'il est impossible pour l'Homme , et ce malgré son intelligence supérieure ,de connaître la réalité dans toute sa diversité ,sa complexité et sa transformation permanente .Et je pense que la connaissance de la réalité est plus une affaire se sensibilité , de disponibilité émotionnelle , d'absence d'interférence culturo-éducatives , que d'intelligence purement intellectuelle , de volonté de connaître pour connaître ,c'est à dire pour l'exercice d'un pouvoir de contrôle sur les fonctions de son cerveau , autrement dit pour l'exercice de la pensée rationnelle et rationalisante ou rationalisatrice si ce mot existe .<br /> <br /> Donc ,toujours selon moi , la connaissance de la réalité , et plus généralement la Connaissance consisterait à laisser la réalité devenir existante pour nous ,en la laissant produire des effets sur nos sens ,entrainant la production d'émotions ,gravant de manière indélébile des souvenirs dans notre mémoire .C'est ainsi que nous devenons nous-mêmes une réalité existante dont nous pouvons alors prendre connaissance , et en laquelle nous pouvons retrouver le processus du vivant à l'oeuvre qu'il suffit alors de comparer au fonctionnement ,ou non fonctionnement ,ou fonctionnant de manière défectueuse autour de nous .<br /> <br /> la connaissance intellectuelle et la pensée rationnelle viendraient donc en quelque sorte compenser un défaillance plus ou moins importante de l'intelligence émotionnelle et de la capacité de l'individu à laisser les choses se produire selon le processus aléatoire du vivant ,par peur d'éprouver certaines émotions pouvant réactiver certains souvenirs inconscients désagréables .<br /> <br /> L'intelligence émotionnelle ne peut donc fonctionner sans une grande confiance en soi , une grande force intérieure , sans donc l'absence de la peur de se retrouver confronter à sa propre réalité . Il importe peu à celui ou celle possédant cette confiance et cette force de connaître la réalité avant de s'y aventurer . Or dès l'instant ou il y a peur , apparaît la nécessité de se protéger et s'agissant de l'Homme ,celui-ci dispose de la capacité d'anticipation , d'élaboration de stratégies , de plan , de programme pré-établis etc ...bref de tout un arsenal de moyens de se mettre à l'abri de l'imprévu et de l'aléatoire . A partir de là , la perception de la réalité telle qu'elle est en dehors de cette volonté de se protéger d'elle , est entièrement faussée .L Homme se met à agir au présent et à percevoir celui-ci en fonction de l'avenir qu'il veut voir se réaliser suite à la préconception de celui-ci .<br /> <br /> La volonté de rationaliser la réalité ,de mettre du sens dans son absurdité apparente afin de s'en protéger ,rend elle-même la chose impossible, en faussant la perception du présent , en déconnectant l'Homme de cette réalité .L'Homme n'utilise pas son intelligence comme il devrait le faire car il doit dominer ce qui lui fait peur ,en se procurant l'illusion qu'il contrôle ce qui lui fait peur , à savoir l'incontrôlabilité du processus du vivant , autrement dit , son impuissance face aux lois de la nature, auxquelles il rêve de pouvoir échapper depuis des milliers d'années .<br /> <br /> En simplifiant , la relation qu'entretient un individu avec la Réalité ,est totalement conditionnée par la relation qu'il entretient avec sa propre réalité intérieure et extérieure . Soit il accepte sa réalité , alors il pourra laisser la Réalité s'imprégner émotionnellement en lui et ainsi développer sa Connaissance et sa Conscience , soit il la refuse ,et alors il voudra contrôler la Réalité afin de s'en protéger et l'empêcher de mettre sa propre réalité à jour .<br /> <br /> Certes ce n'est pas du Kant ni du Hegel , mais peut-être cela pourra fournir un éclairage ?
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G
Bonjour, <br /> <br /> Dans votre troisième partie, vous ne pensez pas que c'est une stratégie d'évitement du sujet que de l'analyser sous l'angle épistémologique (on ne peut pas connaître ce qui existe) plutôt que métaphysique/ontologique (qu'est-ce qui existe)? Si on garde cet angle d'attaque, d'ailleurs, est-ce que ce n'est pas une erreur de penser que pour Kant l'en soi est "hypothétique", comme vous dites? Je m'explique : Kant est bien loin du scepticisme humien : il ne suspend pas son jugement sur la nature fondamentale des choses. Au contraire : il fait un constat métaphysique : il y a de l'en soi, mais il n'est pas connaissable (constat épistémologique). Hegel, dans l'intro de la phénoménologie de l'esprit, reformule le débat : Kant, à la suite des cartésiens et des empiristes, pense que le sujet est un instrument actif (l'entendement qui construit le monde) ou un medium passif (les intuitions : le sujet reçoit les données des objets). Mais, certes, si Kant est persuadé que l'on ne peut pas connaître la chose en soi, puisqu'elle devient toujours pour-moi lorsque j'essaie de la connaître, il ne dit pas que la chose en soi n'existe pas : elle n'est juste pas connaissable pour un sujet humain. C'est là où pour Hegel le raisonnement kantien n'est pas satisfaisant : Kant nous dit qu'on ne peut pas connaître l'en-soi, mais qu'il existe. Hegel entend au contraire montrer comment la théorie traditionnelle de la connaissance, qui pose le problème en termes d'objet, de sujet, et de relation entre les deux, est une aporie stupide. Une connaissance immédiate (littéralement, non médiatisée -ici, non médiatisée par le sujet) est possible. Il ajoute que dire que toute connaissance de l'en-soi est impossible est aussi dogmatique que de vouloir connaître l'en-soi pour Kant : qu'est-ce qui vient fonder le postulat kantien selon lequel on ne peut pas connaître l'en-soi? Comme le dit très bien Hegel, Kant essaie de nager avant d'être entré dans l'eau : il présuppose ce qu'est la connaissance et quelles limites elle a avant même de connaître. Pour Hegel, ça n'a pas de sens de présupposer qu'il y a un en-soi avant même de connaître. Le véritable préjugé n'est pas tant dans le dépassement de la raison de son champ d'investigation légitime (i.e la réalité phénoménale et pas nouménale) que dans l'assomption gnoséologique de Kant qui découpe le monde entre l'en-soi et le pour-soi avant même d'avoir à connaître. Contrairement à Kant, Hegel ne commence pas son investigation en établissant le critère de la vérité. Sinon, il retomberait dans le cercle épistémologique de Kant, lequel présuppose ce qu'est la connaissance avant même de connaître. « The fear of falling into error is a mistrust of science » : au fond, en voulant éviter à la raison pure de s'égarer, en voulant bien faire, Kant ne fait que mettre en péril la connaissance scientifique, cantonnée à la connaissance des phénomènes. Or, quel scientifique voudrait d'une vérité de second rang (i.e la connaissance des phénomènes) plutôt que la vérité sur la chose en soi, l'Absolu? J'espère que ce n'est pas trop confus, j'ai un peu dévié de la question initiale (sur le glissement d'un sujet de dissertation métaphysique vers votre réponse plus proprement épistémologique). Merci pour le plan cela dit, c'est très stimulant!
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L
Vous n'êtes pas du tout confus.. mais en ce qui me concerne , je relis Kant à la lumière d'Einstein, ce fameux texte où il dit que le réel .. n'existe pas; Il n'y a que des phénomènes. Vous connaissez ce texte? Sinon je peux le mettre en ligne... Vous avez raison de dire que l'en soi est inconnaissable .. pose pb de la réalité d 'en soi... que je tranche à ma manière..